HISTOIRE du 4eme Régiment d'Infanterie

GUERRE DE 1914-1918

 

JUVINCOURT

 

A droite le 2e bataillon, aux ordres du Commandant Meuler, s'empare dans un élan admirable de la première position ennemie.

Malgré les feux de flanc du bois des Boches et de la Musette, il aborde la deuxième position, occupe les tranchées sud de Juvincourt et le Vieux Moulin.

A 8 heures 10 tous les objectifs sont organisés et la liaison est assurée. Les pertes sont fortes. Le Lieutenant Roussel Fernand qui tant de fois a défié le danger, est frappé mortellement, c'était un brave, il était né à Auxerre et était mécanicien à la maison Roché. Le médecin aide-major Kleingebiel est tué. On apprend la nouvelle à son frère qui est téléphoniste au régiment, il répond

« Qu'importe puisque c'est pour la France », et il continue à dérouler son réseau de fil téléphonique sur le champ de bataille.

Le 3e bataillon (commandant Tissier) qui a particulièrement souffert du barrage au départ s'élance avec entrain dans le sillage du 2e bataillon. Après avoir contribué aussi au nettoyage de la première position, il atteint, à 7 heures 30, le Vieux Moulin, oblique à gauche et, en liaison avec le 2e bataillon, s'établit à cheval sur la route Juvincourt-Musette. Blessé de deux balles, le sous-lieutenant Jousseau refuse de quitter la ligne de feu.

Malheureusement le bois des Boches et le bois des Buttes tenant toujours, les flancs gauches des 2e et 3e bataillons sont entièrement découverts.

L'ennemi s'en aperçoit et déclenche une vigoureuse contre-attaque mais elle est clouée sur place. Vers 16 heures, menée par des effectifs puissants une nouvelle contre-attaque ennemie débouche en masse de Juvincourt et de l'ouest. L'ordre est de rester sur les positions coûte que coûte : les poilus, soumis à un feu violent d'artillerie et pris en charge par les mitrailleuses, font des efforts désespérés pour s'y accrocher.

Le caporal Pouchain et le grenadier Le Bosquin tuent près de quinze Allemands. Le lieutenant Point, blessé gravement en faisant le coup de feu, se bat encore. L'adjudant Dubois (C. M. T.) après avoir brisé toutes les pièces, lutte au révolver jusqu'à ce qu'il soit tué à coup de baïonnette. Des sections se fraient un passage un groupe de la C. M. 3 avec le lieutenant Rateau, un groupe de la C. M. 2, avec le capitaine Andrieux, un autre de la 6e avec le sous-lieutenant Dauvillers.

Les blessés sont nombreux ; il n'y a plus de cartouches. Sous le flot gris, les défenseurs de Juvincourt sont submergés.

Ceux qui ont pu s'échapper se rallient aux commandants Tissier et Mellier et s'organisent un peu en arrière.

 

 

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