DE RECOUVRAGE A LA MEUSE
Recouvrante- Chaudiou- Givron (1-6 novembre 1918) - Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, les
bataillons prennent le secteur de Recouvrance et appuient l'opération offensive
des unités voisines.
Durant deux jours, une avalanche de minen et d'obus de tous calibres tombe sur les tranchées à peine
ébauchées.
Le 5, le régiment serre de près les arrière-gardes ennemies qui se replient en hâte. Recouvrance tombe entre
ses mains. Puis les éléments de tête atteignent Chambon et la cote 152, où ils s'organisent sous les feux de
mitrailleuses.
Le lendemain, la progression reprend, troublée de brusques barrages. Givron est occupée en fin de journée.
Ses 240 habitants acclament leurs libérateurs.
Depuis le 30 septembre, c'est le combat continuel : cinq semaines de fatigues surhumaines, presque sans
sommeil. Les poilus du 4e sont écrasés de lassitude. La belle citation suivante est la récompense de leurs
efforts.
ORDRE GÉNÉRAL N° 453 DE LA Ve ARMÉE
Le général commandant la Ve armée, cite à l’ordre de l’armée
le 4e régiment d’infanterie
Le 4e RI, renforcé par le 35e B.T.S. sous l’énergique et habile impulsion du lieutenant-colonel LACHEVRE
qui venait d’en prendre le commandement, le 30 septembre 1918, a franchi de vive force la Vesle malgré la
résistance de l’ennemi qui tenait l’autre rive. S'est emparé de Montigny et des hauteurs fortement organisées,
faisant plus de 250 prisonniers, prenant de nombreuses mitrailleuses et atteignant
tous ses objectifs. Au cours de la même journée, a repris la progression et a ensuite pendant quatre jours consécutifs, talonné l'adversaire sur
près de 20 kilomètres, réduisant progressivement les résistances qui lui étaient opposées.
Remis en ligne trois jours plus tard, a, au cours de durs combats, élargi la tête de pont encore précaire de
Berry-au-Bac et refoulé l'ennemi jusqu'au camp de Sissonne, faisant de nouveaux prisonniers. Rengagé dans les
premiers jours de novembre, a, pendant plusieurs journées de combat, bousculé et talonné l'ennemi, malgré les
fatigues et difficultés de toutes sortes.
Au Q. G., le 17 décembre 1918.
Signé : GUILLAUMAT
Du 7 au 11 novembre 1918. - Le 7 novembre, le régiment
passe en troisième ligne et fait mouvement sur Draize et Romocourt ; le 8, sur Rogévile, Librecy et Charbonnières ; le 9,sur Neufmaison et Hardoncele. Le 10, il
stationne à Hardoncele et Giraumont.
Armistice du 11 novembre 1918.- Le moment marqué pour la justice est venu. En vain, le Boche voudrait le
retarder acculé à la défaite, sachant que bientôt cessera la débâcle,
il demande grâce et accepte les dures conditions du maréchal FOCH
A 11 heures, l'armistice est signé.
|