HISTOIRE du 4eme Régiment d'Infanterie

GUERRE DE 1870 - 1871

 

LE BLOCUS DE METZ

 

Le 19, dans la matinée, l'Armée française se retira sous Metz et occupa les emplacements suivants sur la rive gauche de la Moselle.

Le 2e Corps sur le versant sud de St-Quentin, sa gauche vers Longueville-les-Metz ; le 3e Corps sur le plateau de Glappeville, sa gauche à Lessy ; le 4e Corps, à Lorry devant Metz, sur le contrefort du Goupillon ; le 6e Corps à sa droite, au château du Sansonnet et dans la plaine en avant du saillant du fort Moselle ; la Garde vers le Ban-St-Martin.

Le 4e de ligne, alors réduit à moins de 1.600 hommes, quittait donc Woippy à 7 heures 1/2 du matin pour bivouaquer une heure après sur les glacis des fortifications, puis, se transportant à deux heures, près de la ligne gauche de la Moselle au lieu dit la Maison du camp ; il s'y établit face au nord et à la gauche de la 1ere brigade, ses grand'gardes à six cents mètres en avant de lui.

Ce jour-là, l'Armée Allemande commença le blocus de Metz : le 20, les différents corps étaient sur leurs positions leur 3e division de réserve, le 1er corps et une partie du VIIe sur la rive droite de la Moselle ; puis sur la rive gauche leurs Xe, IIe, VIIIe, VIIe (en partie), IIIe et IXe Corps.

Le 21, au point du jour, deux reconnaissances sont envoyées par nos grand' gardes sans que rien de nouveau soit signalé.

A une heure, à la suite d'une alerte, la division Tixier (la nôtre) prend les armes et s'établit à quatre cents mètres des Grand'Gardes ; elle creuse sur son front une ligne de tranchées-abris.

Le 22, la division change d'emplacements, et le 4e de ligne se trouve à hauteur des dernières maisons des faubourgs « Le Sansonnet et la Ronde »; on travaille à se fortifier sur ce front. Le 24, le régiment forme un peloton de cent francs-tireur. Ce peloton part le soir à 8 heures pour exécuter une reconnaissance vers les avant-postes prussiens de la rive gauche.

A une heure du matin, le sous-lieutenant Bonneau opère avec vingt hommes la reconnaissance commandée. Il part de la ferme de la Grange-aux-Dames, soutenu par une demi section du 9e chasseurs qui y est établie, fait fouiller les hameaux de Thury, le petit bois voisin, marche sur les Mayes, qu'il explore, et y apprend que l'ennemi occupe Ladouchamps, St-Rémy et Franchamp. Il rentre à 5 heures.

Le 25, dans la matinée, le Maréchal Bazaine se décidait à faire une tentative pour forcer le blocus et s'ouvrir un passage sur Thionville par la rive droite de la Moselle.

En conséquence, le 26 à 4 heures du matin, l'ordre arriva de se tenir prêt à partir.

A 6 heures et demie, on se mit en marche pour passer la Moselle, à la suite du 4e corps, sur les ponts de bateau établis vers l'île Chambière.

Une fois sur la rive droite, le régiment prit la route de Bouzonville, passa à St-Julien et se forma en bataille sur la lisière Nord-Est du bois de Grimont, précédé par ses franc-tireurs.

Mais à 6 heures du soir, après un conseil de guerre tenu au château de Grimont, ordre fut donné de repasser les ponts; à 10 heures le régiment rentrait à son bivouac.

La journée du 27 se passa en échange de coups de feu entre les avant-postes. Jusqu'au 30 août, le temps fut employé aux améliorations matérielles du camp, en petites reconnaissances du peloton des francs-tireurs et en fourrage sur Thury.


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