HISTOIRE du 4eme Régiment d'Infanterie

GUERRE DE 1870 - 1871

 

 

RÉVOLUTION DU 4 SEPTEMBRE

 

Le 13, communication est faite aux officiers, par le Maréchal Canrobert, des nouvelles de l'extérieur, d'abord la bataille de Sedan et la capitulation de notre dernière armée (1er septembre), puis la révolution du 4 septembre et la proclamation de la République.

Le 16, le Prince Frédéric-Charles adressa au Maréchal Bazaine la confirmation de ces événements. « Ce jour même, par voie de l'ordre, le Maréchal les portait à la connaissance de l'Armée ». Le lendemain 17, il réunissait à son quartier général les commandants des Corps d'Armée, tous les Généraux de Division, et leur annonçait qu'il était résolu à ne plus entreprendre désormais de grandes sorties, mais à se borner à prescrire de petites opérations de détail en avant du front de chaque corps d'armée en attendant les ordres du Gouvernement.

 

LES DERNIERS ÉVÈNEMENTS JUSQU'A LA CAPITULATION DE METZ

Le 15 septembre, de l'ambulance de Metz arrive un soldat alsacien du nom de Boëhm, qui, fait prisonnier à Saint-Privat, est parvenu après sept jours de fatigue et de dangers à s'échapper des mains des Prussiens et à traverser toutes leurs lignes pour venir à Metz, voici le résumé des renseignements qu'il apporte.

Les prisonniers des 9e chasseurs, 4e, 10e, 12e de ligne et autres, auxquels il se trouva mêlé après la journée du 18 étaient au nombre de six à sept cents, le soir on le fit coucher dans la forêt de Jaumont, à 200 mètres de St-Privat, le 21 ils furent mis en route sur Nancy, il estime au nombre de cent cinquante environ les prisonniers du 4e régiment qui se trouvaient avec lui. Si ces renseignements sont exacts il faut en conclure que, des cinq cent cinquante disparus de la journée du 18, soustraction faite des cent cinquante prisonniers annoncés et de cinquante blessés qui ont pu être transportés à Metz après la bataille, il resterait encore trois cent cinquante hommes environ morts ou grièvement blessés.

Le 22 septembre à 7 heures du matin, le régiment est chargé de relever le 10e aux avant-postes.

Le 22, le général Péchot donne l'ordre de faire marcher quatre compagnies pour attirer l'attention de l'ennemi par une diversion pendant une opération du 3e corps à Neuilly.

L'opération du 3e corps ayant réussi, les compagnies rentrent successivement; nos pertes sont de un tué, un blessé.

Le 27, le 4e est spécialement chargé d'enlever Franc-le-Champ, il le fait en quelques instants, l'ennemi se retire, l'opération a réussi parfaitement.

Le 2 octobre a lieu la prise de Ladouchamps ; le régiment participe à la vigoureuse opposition que fait le 6e corps au retour offensif de l'ennemi.

Le 3, le 4e est remplacé aux avant postes par le 12e.

Le 12, le régiment va relever les postes du 10e à Ladouchamps et à la ferme de Ste-Agathe. Le 13, le colonel Vincendon conclut avec l'ennemi un armistice pour enterrer les morts des deux partis.
De fait une trêve semblait exister entre les deux armées depuis le 17, lorsque le 22 le feu d'artillerie recommença.

Cependant de jour en jour !es vivres se faisaient rares et on rationnait davantage civils et soldats. On apprend de mauvaises nouvelles du dehors ; et le 26, le Colonel réunit les officiers et leur annonce que l'armée et la place capitulent ; il leur donne des ordres pour la distribution aux hommes de l'argent de l'ordinaire, se réservant de faire connaître ce qu'il décidera pour le drapeau. (La drapeau fut brûlé et eut le sort de presque tous les drapeaux, seule la cravate fut détachée de la hampe et a pu être sauvée, elle est conservée et est toujours à l'heure actuelle en possession du 4e et entreposée avec des souvenirs du régiment à la caserne Vauban à Auxerre.

Le 28 à 2 heures de l'après-midi le régiment monte au fort de Plappeville pour y déposer les armes. Cette triste corvée s'accomplit dans le plus grand ordre.

Le 29 à 11 heures 30 commence le lugubre mouvement de remise à l'ennemi des troupes du 6e corps, le tour du 4e n'arrive qu'à 2 heures. La marche du camp à Ladouchamps dure trois heures. Officiers et soldats se serrent les mains. Les officiers rentrent au camp et attendent le moment de partir en captivité, aucun n'a voulu accepter le bénéfice de l'article 4, préférant partager le sort des soldats plutôt que de donner, en l'acceptant, une sorte de sanction à la capitulation. Ils partent le 2 novembre par chemin de fer et arrivent le 5 à Glogau où pour la plupart, ils passent six ou sept mois de captivité.

Parmi eux nous avons relevé le nom d'un jeune sous-lieutenant qui fut plus tard un héros de la guerre 1914-1918, et fut le Maréchal Foch.

Pour le 4e la malheureuse guerre de 1870-71, est terminée, mais notre régiment a toujours combattu glorieusement.


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