HISTOIRE du 4eme Régiment d'Infanterie

GUERRE DE 1870 - 1871

 

 

RETRAITE SUR SAINT-PRIVAT

 

Les efforts héroïques de nos soldats devaient rester stériles. Dans la soirée du 16 août, continuant ses funestes errements, le maréchal Bazaine donna l'ordre à toute l'armée de battre en retraite, dès le lendemain matin, dans la direction nord-est, et d'occuper la ligne Rezérieulles-Verneville, le 6e corps devait s'arrêter à ce dernier village.

L'Armée apprit avec une stupeur véritable les intentions du maréchal. En adoptant une aussi grave décision il donnait à l'ennemi un terrain que celui-ci c'était vainement efforcé de conquérir pendant toute la journée du 16 et lui laissait le droit de s'attribuer la victoire. Il lui donnait surtout sans nouvelle lutte les lignes de communications de la possession desquelles dépendait le salut de l'Armée.

Le 17, après avoir employé la matinée jusqu'à 6 heures à relever les blessés et les morts, le régiment, désigné pour former l'arrière-garde, quitta le champ de bataille par échelons. Parvenu à Saint-Marcel le 1er bataillon y reprit sa position défensive de la veille et la garda pendant une heure, mais il repartit à la suite des deux autres bataillons.

On marcha ainsi jusqu'à midi vers le nord-est. A ce moment on fit une halte qui dura jusqu'à 4 heures du soir.

Le Maréchal Canrobert trouvant la position de Verneville dangereuse avait provoqué des ordres pour ne pas l'occuper il fut autorisé à s'établir à Saint-Privat en se reliant par sa gauche au 4e corps à Amanvillers. Le régiment se remit en route, marcha encore une heure, et, après un nouvel arrêt de deux heures, arriva à la nuit à Saint-Privat, à quinze kilomètres au nord-ouest de Metz. Il campa à 500 mètres du village.

La nuit et la matinée du 18 se passèrent sans événement, malheureusement, le manque d'outils de parc ne permit d'exécuter sur le front de la position du 6e corps que des travaux de fortification très sommaires.

Pendant que l'Armée Française exécutait son mouvement rétrograde vers le nord-est, l'Armée Allemande se groupait entre Mars-la-Tour et le ravin d'Ars faisant face au nord et se préparait à prendre l'offensive dès le lendemain.


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