SAINT TéTRICE (692 - 707)

 Tétrice ou Tétrique était déjà célèbre comme abbé de Saint-Germain, quand, en novembre 692, le clergé et les fidèles d’Auxerre le choisirent d’une commune voix, pour leur évêque. Il était libéraI, d’une piété exemplaire, d’une chasteté inviolable et fort sensible aux misères des pauvres.

A peine sacré, il montra qu’il était disposé à s’acquitter dignement de ses hautes fonctions. Dès la première année, il tint un synode où l’on détermina l’ordre dans lequel le clergé de la ville et celui des principales églises du diocèse seraient appelés à l’office dans la cathédrale. On y statua que les abbés ou les prêtres qui s’y rendraient avec leur clergé pour s’acquitter de ce devoir, seraient payés en proportion de leur peine par l’économe de l’église, sur le revenu de l’évêché, mais ceux qui seraient en retard ou qui paraîtraient faire l’office divin avec négligence, seraient privés de vin pendant quarante jours. Cette ordonnance montre qu’il y avait alors peu de clercs avec l’évêque : sans doute, ces clercs étaient en nombre suffisant pour faire l’office à certains jours dont la solennité leur était particulière, tels que la fête de saint Etienne et celle de saint Germain, mais non pour pouvoir entretenir le service divin tous les jours de l’année.

Saint Tétrice donna à l’église de Saint-Etienne, sa cathédrale, un village du pays sénonais, appelé Maximiacum (Marsangis), qui lui était échu de la succession de ses parents avec toutes les maisons qui en dépendaient, les serfs, les vignes, les bois, etc. Le nom du même évêque se trouve, quoique un peu défiguré, au bas d’un privilège expédié du palais de Captonacum (Chatou), le 6 mars 696, et qu’Ayrard, évêque de Chartres, accorda au monastère de Sainte-Marie qu’avait fait bâtir dans une ville, sur le bord de la Loire, Adrebertane, mère de Déodat, l’un de ses prédécesseurs, et que Mabillon croit être Bourg-Moyen, à Blois.

Le bon ordre qu’il tâcha de mettre dans son clergé, lui attira quelques ennemis; son archidiacre, appelé Rainfroi, ne put voir qu’avec peine, vivre si longtemps un pasteur si vigilant. Il conçut le dessein de se défaire de lui; il prit pour l’exécuter le temps où le saint dormait, et lui plongea un poignard dans la poitrine; mais à l’instant même, disent les historiens du IXe siècle, la Justice divine frappa l’assassin qui fut enlevé comme par un coup de foudre, et que, depuis, on ne vit plus reparaître. Les successeurs de saint Tétrice firent bâtir une chapelle sous son nom, au lieu même où le crime avait été commis. Cet oratoire fut fort fréquenté pendant le régne de Charles le chauve, et les fidèles invoquaient le saint pour la guérison du mal de dents.

La mort du pieux évêque d’Auxerre arriva le 18 mars 707. Son corps fut inhumé avec un concours extraordinaire des fidèles dans l’église de Saiut-Eusêbe.

La fête de saint Tétrice se célèbre, depuis 1726, Le 6 octobre.

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