BERNARD Il LE BRUN (1348-1349)

 A près la translation de Pierre de Villaines au siége de Bayeux, Bernard Le Brun, né à Brives-la-Gaillarde, passa de l’évêché de Noyon à celui d’Auxerre, dans l’été de 1347. Il était, en 1347, doyen des églises de Limoges et du Puy, lorsqu’il fut appelé à succéder à Pierre Gogueil, sur le siège épiscopal de cette dernière ville. Il fit son entrée solennelle au Puy le 1er mai de cette année, et obtint peu après, du pape Jean XXII, un grand nombré de reliques qui furent apportées par Bernard de Rochette, membre du chapitre du Puy, et par Pierre Alric, chanoine de Mende. Ce fut aussi de son temps et vers 1339, que sa cathédrale fut enrichie du corps de sainte Elie, une des compagnes de sainte Ursule.

Dur et altier, Bernard Le Brun eut avec son chapitre de longs et vifs démêlés au sujet de la juridiction, du droit de correction et des domaines de l’évêché. Ces démêlés, que Jean XXII s’efforça d’apaiser, le dégoûtèrent du Puy et le portèrent à accepter, en 1342, sa translation à l’évêché de Noyon où il succéda à Pierre d’André, qui passait au siége de Clermont. Il assista au concile tenu à Noyon le 26 juillet 1344, par Jean de Vienne, archevêque de Reirns, et fut, en 1347, transféré à l’évêché d’Auxerre le 8 juin 1348, pour lequel il s’acquitta le 31 octobre suivant envers la chambre apostolique.

Un auteur a remarqué que ce prélat dinait dès le lever du soleil et qu’il soupait à trois heures de l’après-midi. C’était une habitude qu’il avait prise dès sa jeunesse dans la maison de son oncle maternel Penaud de la Porte, archevêque de Bourges et cardinal, auprès de qui il avait été élevé. C’était le plus ancien et le plus savant des prélats de son époque; les qualités de l’esprit répondaient en lui à celles du corps. Sa fortune était considérable et il s’en servit pour défendre les droits de son Église.

Supposant que son évêché avait notablement et injustement souffert par l’affranchissement d’Hodan, il entreprit de faire casser l’acte de Pierre de Villaines, et, ne pouvant voir la fin de cette affaire, il laissa mille florins d’or à son successeur pour la terminer.

Il mourut le 29 octobre 1349 au château de Villechaud près de Cosne, et fut inhumé selon son désir, à Saint-Martial de Limoges.

Évêque précédent

Retour à la liste des Évêques

Évêque suivant

Retour au sommaire