PIERRE
V DE VILLAINES (1344-1347) |
Pierre
de Villaines naquit à Bayeux, d’une famille noble de Normandie. Homme
éloquent et habile, il fut fait évêque par Clément VI, le 25 décembre
1344, après la démission de Jean de Blangy ; mais il différa son entrée
solennelle à Auxerre pendant plus de deux ans. Selon les registres du
Vatican, il paya le droit à la chambre apostolique les 15 avril, 8
septembre et 24 décembre 1346. Il assista au concile provincial, tenu à
Sens le 14 mars 1347. Ce fut dans ce concile que les trois Ave du
couvre-feu furent ordonnés suivant l’établissement de Jean XXII, avec
des indulgences attachées à la récitation de cette prière. Six
semaines après, c’est-à-dire le 1er mai, Pierre de Villaines entra
dans sa ville épiscopale avec la pompe accoutumée; mais comme il
n’avait point prévenu les barons, Jean de Chalon comte d’Auxerre,
assista seul à la réception du prélat. On remarque qu’une transaction
passés entre ce comte et l’évêque, au sujet des limites de leur
justice respective dans la cité d’Auxerre, est pareillement datée de
ce jour. Jaloux
de se prémunir contre les bandes de partisans qui désolaient la France,
Pierre fit des réparations considérables à deux châteaux dépendants
de son évêché. Il fortifia et garnît de pièces d’artillerie ceux de
Régennes et de Villechaud, bâtit une chapelle dans la maison épiscopale
d’Hodan, affranchit la terre et les habitants de ce lieu moyennant une
redevance annuelle de blé et autres choses qui devaient être fournies
par chaque famille, conditions que ne voulut point tenir Bernard Le Brun
son successeur, et fut, l’année même de son entrée à Auxerre, le 23
août, transféré au siége épiscopal de Bayeux. Pierre
de Villaines ne prit solennellement possession de sa nouvelle église que
le 17 avril 1351 ,jour de Pâques, après avoir payé, le 9 février 1349,
à la chambre apostolique. Dans les derniers jours de décembre 1351 , il
officia aux obsèques de Jean de Marigny, archevêque de Rouen, son métropolitain,
et, en 1353, il transigea sur leur juridiction mutuelle avec Robert, abbé
de Saint-Etienne de Caen. En 1355, Pierre approuva la fondation de l’église
collégiale de Croissanville, faite trois ans auparavant. Bayeux
ayant été assiégé en 1356, par les troupes anglo-navarraises, Pierre
de Villaines put se retirer dans son château de Neuilly, où il eut la
douleur d’apprendre l’incendie et le pillage de sa ville épiscopale.
Ce fut là qu’il mourut le jeudi 3 septembre 1360, après avoir fait son
testament en faveur de son église. Le corps de Pierre demeura pendant
quatre-vingts ans, dans la chapelle du château de Neuilly, sans être
inhumé, à cause des censures papales qu’il avait encourues pour
n’avoir point payé entièrement les annales. Zanon de Castiglione,
l’un de ses successeurs, touché du pitoyable état où le corps de
Pierre avait été laissé, acquitta, en 1440, ce qu’il restait devoir
à la chambre apostolique, et obtint du pape Eugène IV, l’autorisation
de lui rendre les honneurs funèbres. On l’inhuma alors dans la grande
nef de sa cathédrale au pied d’un pilier. Ses exécuteurs
testamentaires avaient, en 1367, fondé pour lui dans cette église un
obit qui se célébrait le 3 septembre, jour de sa mort. Il
portait pour armoiries : d’argent, à trois lions de sable. |
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