JEAN
IV GERMAIN (1361-1362) |
Né
à Dixmont près de Joigny, licencie dans l’un et l’autre droit, doyen
d’Auxerre, conseiller de la reine Jeanne de Boulogne, seconde femme du
roi Jean, et enfin évêque de Chalonsur-Saône, le 19 mars 1357, Jean
Germain fut à son insu transféré par le pape Innocent VI, au siège
qu’avait occupé Ithier de Jarousse. Sa préconisation eut lieu en juin
1361 , et le 24 septembre suivant, il promit de payer le droit ordinaire
à la chambre apostolique, même pour ses prédécesseurs Audouin Aubert
et Jean d’Auxois qui, d’après les registres du Vatican, étaient en
retard pour acquitter cette dette. Il
fit son entrée solennelle le 17 décembre suivant, accompagné du roi
Jean qui, au retour de sa détention en Angleterre, alla prendre
possession du duché de Bourgogne où Jean Germain l’accompagna, et
demeura jusqu’à la fin d’avril 1362, vaquant, au nom du roi, au
gouvernement de ce duché, avec les autres magistrats et veillant à la
levée d’un impôt nécessaire pour payer aux Anglais la somme qu’ils
avaient demandée avant de s’éloigner du pays. Jean
Germain s’acquitta avec soin de toutes les fonctions de sa dignité, fit
réparer et fortifier les châteaux dépendant de sa seigneurie, mît e
bon état les bâtiments qui appartenaient à l’évêché, en entretint
les vignes et autres biens, et répara en un mot, autant qu’il le put,
les désastres de la guerre. Vers
la fin de l’été de 1362, il se retira à son château de Villechaud
pour éviter la peste qui ravageait Auxerre et les environs; mais cette précaution
fut inutile, car il mourut des suites d’une tumeur sous les aisselles le
7 septembre 1362. Son corps fut inhumé à droite du chœur de la cathédrale
avec les honneurs accoutumés. Son testament ne portait que dix livres de
rente pour la fondation de son anniversaire dans cette église. Pendant
son court épiscopat, dix canonicats de la cathédrale vaquèrent, et
furent transférés par lui à de bons ecclésiastiques de Sens et
d’Auxerre. C’est à tort que son épitaphe; gravée plusieurs années
après sa mort, indique son décès au 15 octobre, date qu’ont suivie
les Bénédictins, sans faire attention aux mots in vigilia Nativitatis
B. Mariae. Il nous semble plus rationnel d’adopter la date inscrite
au Nécrologe d’Auxerre par le chanoine, auteur de sa vie.
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