LE
BIENHEUREUX ANGELELME (813- 828) |
Angelelme
était bavarois de naissance. Son père se nommait Obtelme, et sa mère Théograde. Angelelme avait été
prêtre dans le diocèse et abbé de la basilique de Saint-Gervais. Les
circonstances de son élection sont plus détaillées que celles de ses prédécesseurs,
et peut- être fut-elle la première que l’on fit à Auxerre, depuis le
rétablissement des anciens canons. Après
la mort d’Aaron, l’archevêque de Sens se transporta à Auxerre par
ordre de l’empereur il y assembla le clergé et le peuple dans l’église
de Saint-Germain, et là, d’un consentement unanime, Angelelme fut élu
et ordonné. C’était un homme d’une grande candeur, et d’une charité
sans exemple. Se voyant chargé du ministère épiscopal, il se donna tout
enlier au culte du Seigneur. Il était assidu à la prière, pendant
laquelle il versait fort souvent des larmes; il pratiquait parfaitement
l’aumône, et d’une manière qui lui était presque particulière de
son temps. Il faisait quelquefois semblant d’être malade, afin de
pouvoir faire distribuer aux pauvres ce qu’il possédait, sans être
contredit par personne. Il n’épargna rien pour enrichir l’église de
Saint-Etienne qu’il dota de quatre grosses cloches fort sonores. L’empereur
Louis le Débonnaire fit tenir, à Aix-la-chapelle, en 816, un concile général
dans lequel on prescrivit aux chanoines la vie régulière, et on statua,
pour le maintien de cet établissement, qu’ils auraient un cloître dans
lequel seraient tous les bâtiments nécessaires aux différentes commodités
de la vie. Angelelme, en cette circonstance, seconda puissamment le zèle
du prince, et destina, sauf quelques exceptions, la terre épiscopale de
Pourrain à l’entretien du clergé qui se soumettrait aux nouveaux règlements.
Jusque-là, ceux qui composaient le clergé, se nommaient Clerici
dominici; on les appela ensuite frères de l’évêque (fratres),
parce qu’ils étaient censés demeurer avec lui; mais, dès le siècle
précédent même, Chrodegand, évêque de Metz, avait dressé, pour les
chanoines, des statuts qui servirent de base aux règlements
d’Aix-la-Chapelle, et, à l’époque où nous sommes arrivé, ce nom de
chanoines (cleri canonici) était déjà d’un usage presque général. Par une dévotion toute spéciale envers le Saint-Sacrement, Angelelme se plut à embellir les autels de riches ornements, et fit don de vases sacrés pour la célébration des divins mystères, non-seulement aux églises de la ville, mais encore de tout son diocèse. Plein de bonnes oeuvres, il cessa de vivre le 7 juillet, vers 828, et fut inhumé avec pompe dans l’église de SaintGermain. Il est invoqué parmi les saints qui reposent dans ce sanctuaire. |
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