Le Bienheureux CHRÉTIEN (800 - 873)

 On ignore de quelle église fut tiré Chrétien pour être placé sur le siège épiscopal d’Auxerre; les historiens se contentent de dire, qu’allemand de nation, il était fils d’Arcambert et d’Emelinde. Sa signature au concile de Touzy ( 22 octobre 860) placée avant colle d’Abbon, laisse supposer que les affaires ou les infirmités avaient obligé celui-ci de se donner Chrétien pour successeur. Ce dernier se rendit surtout recommandable par sa simplicité, son humilité, sa charité et son affabilité envers tous. On voyait sur son visage une sérénité naturelle qui reflétait sa joie intérieure.

De son temps, le comte Conrad miraculeusement guéri par l’intercession de saint Germain, fit construire par reconnaissance, les fameuses cryptes, encore existantes, où furent transférés d’abord le corps du glorieux saint, en présence de Charles le Chauve et des grands du royaume, puis ceux des évêques et des autres saints personnages qui, durant 410 ans, avaient été enterrés dans la basilique du monastère. La dédicace des cryptes fut faite vers 865 par Chrétien, assisté d’Erchenraüs, évêque de Châlons-sur-Marne, à qui  il donna des reliques de saint Urbain, pape et martyr.

Comme son épiscopat fut plus long que celui de son prédécesseur, Chrétien acheva la pyramide ou tour en pierre que celui-ci avait commencée au grand portail de la cathédrale. Il assista à presque toutes les nombreuses assemblées tenues de son temps. En 860, il souscrivit, dans l’église de Saint-Castor de Coblentz, au traité de paix qui y fut conclu, au mois de juin, entre les frères Lothaire, Louis et Charles, et leurs neveux. Outre le concile de Touzy auquel il assista la même année , il fut présent en 862,864 et 869, aux trois autres conciles qui furent tenus au palais de Pitres-sur-Andelle, près le Pont-de-l’Arche, à trois lieues de Rouen. Il fut question, dans le premier, de confirmer quelques échanges de biens, que les moines de Saint-Germain avalent faits avec lui et avec le comte Conrad, parent du roi. On le trouve encore, en 862 à Verberie où il fut témoin d’un jugement solennel prononcé en faveur des moines de Saint-Calais, et au concile de Soissons (866). Environ vers le même temps, il signa une donation que Gilbert, évêque de Chartres, fît à l’abbaye de Saint-Père, de la même ville.

En 862, il profita de la présence de Frotaire, archevêque de Bordeaux, à Auxerre, pour faire la translation du corps de saint Amatre du Iieu de sa première sépulture dans la crypte de l’église élevée sous l’invocation de ce saint. Les religieux de Saint-Germain obtinrent alors de sa bienveillance les os des doigts de la main droite saint Amatre, qui avait jadis conféré la tonsure à leur saint patron. On voit aussi que dès 864, Chrétien avait donné aux religieux de ce même monastère, Perrigny et son église, en échange de Fétigny et d’autres terres. L’église abba­tiale de Saint-Germain venait tout récemment d’être augmentée et embellie, Chrétien assisté d’Erchenraüs, évèque de Châlons-sur-Marne, consacra le 20 mai 865, l’oratoire de Saint-Jean-Baptiste.

Les chanoines de son église cathédrale s’étaient plaints à lui de ce qu’on leur avait déjà enlevé quelques-uns des biens qui étaient destinés pour leur subsistance. Il employa tous ses soins pour faire revenir à leur mense ce qui s’en trouvait aliéné; et il leur donna du sien une terre appelée Albare ou Albaris villa, à condition que le revenu servirait à renouveler sa mémoire chaque année parmi eux.

Chrétien mourut le 22 novembre 873, et fut inhumé dans l’église de Saint-germain.

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