WALLA (873 – 879) |
Cet évêque était français de naissance; comme Anségise, archevêque
de Sens, était son frère, et que cet archevêque était certainement du
diocèse de Reims, on peut assurer que Walla était aussi de la Champagne.
Son père se nommait Ardrade, et mère, Witèle. Il était à la cour de
Carlornan, fils de Louis le Germanique, roi d‘Allemagne, lorsqu’il fut
élu évêque. Il vint de là à Auxerre, pour prendre possession de l’évêché,
accompagné de plusieurs gentilshommes de Bavière. Se ressentant alors beaucoup des impressions de la cour, Wala ne goûtait,
au commencement de son épiscopat, que la lecture des auteurs profanes.
Bientôt il s’aperçut que les gentilshommes qu’il avait amenés
avec lui, étaient à la charge de son église. Après les avoir congédiés
avec toute la prudence convenable, il désira connaître quels étaient
les membres lettrés de son clergé; on les lui nomma; il les fit venir,
les reçut avec amitié, les retint souvent à sa table, et ne voulut se
conduire que par leurs conseils. Grâce à eux, il releva la dignité de
l’office divin et fit écrire la vie de tous les évêques ses prédécesseurs,
sous le titre de: Gesta Pontificum Autissiodorensium, sainte
biographie que l’on possède encore manuscrite à la bibliothèque d’Auxerre,
et que le P. Labbe a publiée en 1657. Les auteurs de cet ouvrage se
nommaient Rainogala et Alagus. Herric ou Henri, moine de Saint-Germain, y
travailla également. Wala se faisait un devoir, et un plaisir d’assister à tous les
offices, et ne manquait jamais aux matines, bien qu’à cette époque
elles se célébrassent pendant la nuit; lorsqu’il remarquait des
chanoines ou de jeunes clercs absents, il les envoyait réveiller, afin
que le chœur fut rempli pendant tout l’office, et leur demandait
ensuite la cause de leur conduite. Il voulut toujours avoir des
chanoines, pour témoins de ses actions, conformément aux anciens canons,
et comme il avait pleine confiance en son clergé, il ne souffrait pas
qu’on lui en dit du mal. Par cette raison, il aimait de voir ses prêtres
réunis entre eux et autant que possible sans mélange de laïques, et
avait coutume de dire : Pares paribus socientur. On a vu des prélats qui prenaient les biens ecclésiastiques et les
distribuaient à leurs parents pour les enrichir; Wala, au contraire,
retirait de grands revenus de sa famille et ne s’en servait que pour
enrichir son église. Il fit présent à la cathédrale de plusieurs vases
d’or et d’argent, et d’ornements très précieux; il aurait cru
commettre un sacrilège, s’il lui avait soustrait la moindre pièce
d’argenterie. Il employa aussi une partie de sa fortune à recueillir
des manuscrits, et, s’il éprouva un regret, ce fut de ne pas en réunir
autant qu’il l’eût désiré. Presque toutes les églises de son diocèse
furent restaurées à ses frais. Le nom de Wala se trouve avec celui d’Anségise,
son frère sur le testament d’Eccard, comte d’Autun, qui lui légua à
lui personnellement un livre de saint Isidore. L’ancien biographe de Wala ne marque pas qu’il soit jamais sorti de
son diocèse; mais les actes des conciles nous apprennent qu’en 876, il
fut présent à celui de Ponthion en Pertois, diocèse de Chalons, et à
la diète tenue à Pavie par le roi Charles le Chauve, en février de
l’année, suivante. On a d’autres preuves encore, car son nom se
rencontre dans les capitulaires de ce dernier prince dressés cette même
année à Quierzy-sur-Oise. Wala était à Auxerre, lorsqu’il fut atteint de la maladie dont il
mourut, le 9 mars 879. On ne sait positivement où il a été inhumé,
bien que l’auteur de sa vie ait avancé qu’on lui avait donné la sépulture
dans le monastère de Saissy. Ce qui est plus certain, c’est qu’Anségise;
son frère, laissa aux chanoines d’Auxerre pour l’anniversaire de Wala;
deux fermes situées à Riot, et en donna, une autre sise à Pestau (Pistasiolum)
pour augmenter le luminaire de Saint-Etienne. |
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