AUNAIRE OU AUNACHAIRE

Aunaire était de la première noblesse de la ville d’Orléans. Son père s’appelait Pasteur et sa mère Ragnoara. Ils envoyèrent de bonne heure leur fils à la cour de Gontran, roi de Bourgogne. Là, une sainte disposition pour la lecture des divines Écritures lui donna bientôt du dégoût pour les grandeurs humaines, et lui fit préférer le service du Roi du ciel à celui des rois de la terre.

Il se rendit à Tours, accompagné de deux domestiques seulement et à l’insu de ses parents, s’y fit couper les cheveux sur le tombeau de saint Martin et y prit l’humble habit des clercs. Ses parents, affligés de ce qu’il n’était plus à la cour et ne sachant ce qu’il était devenu, ne trouvèrent personne qui put leur est donner des nouvelles. Saint Syagre, évêque d’Autun, ayant appris ne ce qui était arrivé, fit venir Aunaire de Tours, le garda près de lui, prit soin de son éducation et le fit passer par tous les degrés de la cléricature, en sorte qu’après la mort de saint Ethére, le peuple et le clergé d’Auxerre le choisirent unanimement pour lui succéder. Son sacre eu lieu à Auxerre même le jour de la fête de saint Germain, le 31juillet 573.

On ne tarda pas à connaître tout le mérite du nouveau pasteur ; il marqua son amour pour les citoyens, fit sentir sa vigilance sur le clergé, prouva sa charité envers les pauvres et se distingua dans tout ce qui regardait le service de Dieu. Son visage, disent les auteurs de sa vie, ressemblait à celui d’un ange, ses discours étaient d’une pathétique éloquence, et son accès facile. Il ordonna que des prières seraient dites chaque jour dans chacune des paroisses de son diocèse, fixa l’heure à laquelle tous les archiprêtres et les abbés célébreraient chaque dimanche l’office de la nuit, assista aux conciles qui se réunirent à Paris (573) et le Mâcon (583 et 585), et assembla un synode dans sa ville épiscopale, vers 585, pour la notification et l’exécution des canons des dernier conciles de Mâcon que nous venons de citer. II y ajouta lui-même quarante-cinq statuts disciplinaires.

On trouve le nom de saint Aunaire parmi ceux des évêques qui, en 589, travaillèrent à la pacification des troubles arrivés dans le monastère de Sainte-Croix de Poitiers. Ce pieux prélat fut honoré de deux lettres du pape Pélage Il, et mourut le 25 septembre 603, laissant plusieurs terres de son patrimoine à l’église de Saint-Etienne et à celle de Saint-Germain où il fut inhumé. Son épiscopat avait duré trente ans, un mois et vingt-trois jours.

Aunaire fut véritablement la chef d’une famille de Saints : il avait pour frère le vénérable Austrin, évêque d’Orléans et sa sœur Austrégilde ou Agie, honorée d’un culte public, fut mère de saint Leu, archevêque de Sens. Il eut le bonheur d’élever dans son clergé saint Outrille ou Austrégisile qui devint archevêque de Bourges, et, dans son monastère, le célèbre Valeri, plus tard abbé d’un monastère situé dans le diocèse d’Amiens.

On doit au zèle de ce prélat deux ouvrages qu’il fit écrire par un prêtre nommé Etienne Africain, sur la vie de saint Amâtre et de saint Germain : le premier de ces ouvrages est en prose, et l’autre en vers. Constance, prêtre de Lyon, avait déjà écrit en prose cette dernière vie.

En 1567, les Huguenots profanèrent les reliques du saint évêque d’Auxerre.

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