Mamertin, prêtre des faux-dieux, est célèbre dans les légendes
auxerroises par la vision qu’il eut en arrivant sur le mont Autric, où il était
venu chercher la guérison de ses infirmités. Il fut converti au christianisme
par saint Germain et devint
moine, puis abbé de l’église
Saint-Cosme, depuis Saint-Marien. L’église paroissiale de Saint-Mamert
fut construite, à ce qu’on croit, sur l’emplacement où le saint s’arrêta
avant sa conversion ; c’était non loin de celle de Saint-Amatre.
Mais elle fut ensuite transférée sur la place actuelle de Saint-Mamert;
c’est-à-dire sur le côté gauche en descendant la rue Matineau des Chenez, la porte occupant le bord de la rue, l’église s’étendant
dans le jardin de M. de La Brulerie et le chevet descendant dans la
rue Paul Bert ou l’on en voit encore quelques ruines. Lebeuf présume que le tombeau du saint a pu y être placé. Elle fut érigée en
paroisse au XIIe siècle. Le pape Eugène III, en parlant de la donation qu’en
fit l’évêque Hugues à l’abbaye de Saint-Laurent-près-Cosne, l’appelle
l’église de Saint-Mamertin (Lebeuf, Prise d’Auxerre, p. 22).
Au XIIIe siècle, il y avait encore des vignes sur le côteau de
Saint-Mamert.
Suivant un compte de l’Hôtel-Dieu de l’an 1440, les maisons qui,
avant les guerres, s’élevaient sur la place Saint-Mamert étaient alors en
ruine, et l’on déposait en cet endroit les fumiers et les décombres. L’église
Saint-Mamert fut reconstruite du temps de François 1er, à partir de 1535 ;
Nicolas Beauson et Jean Ymbert, maçons à Auxerre, y bâtirent, en 1556, une
chapelle attenant celle élevée aux frais de M. Etienne Davier. L’année
suivante, ils élevèrent une partie des voûtes (Minutes de Royer, notaire). Lebeuf
dit qu’elle ne fut achevée qu’au XVIIe siècle.
Elle portait dans oeuvre 45 toises 1/2 de longueur sur 6 toises 1/2 de
largeur, non compris les chapelles. Elle était formée de trois nefs, avec six
chapelles sur le côté nord ; sur le côté sud en entrant s’élevait la tour
du clocher, et il y avait cinq chapelles sur le même côté. Chaque chapelle
avait six pieds de profondeur. Derrière le chœur était aussi une chapelle de
même étendue. Cette description montre que l’église se bâtissait peu à
peu, mais sur un plan bien déterminé.
Elle fut vendue en 1792 pour 11.100 livres au sieur Heintz qui la démolit.
La paroisse Saint-Mamert occupait tout le terrain circonscrit entre la
partie est de la rue du
Temple et la partie ouest de la rue Germain Benard, d’une part, et le côté gauche des rues
Paul Bert. Elle fut réunie à celle de Saint-Eusèbe
en 1794.
La rue Saint-Mamert n’est qu’une étroite et tortueuse ruelle qui va
de la place Saint-Mamert à la Paul Bert
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