RUE DE LA LIBERTÉ |
Maître Jean Paillart, beau-frère d’un évêque de Noyon, avait une
cave bien garnie en 1377, et les habitants lui achetèrent alors une queue de
vin de pinot pour donner en présent au duc de Bourgogne qui passait dans la
ville, au mois de septembre. On la paya 6 francs (Lebeuf, t. II, 246). Un autre Jean Paillart était conseiller au parlement et archidiacre
d’Auxerre en 1445. Christophe Paillart, maître des comptes à Paris, fut
envoyé par Louis XI, après la mort du duc Charles-le-Téméraire, pour inviter
les habitants d’Auxerre à la soumission ; mais il n’y réussit pas. Les Augustins-Déchaussés furent établis à Auxerre avec la permission
de l’évêque Mgr de Broc, et leur première église fut consacrée, en 1662,
sous l’invocation de Notre-Dame-de-Consolation. Mais ce ne fut pas sans
opposition de la part des autres ordres mendiants. Le prince de Condé s’y
intéressa
et les recommanda de la part de la reine, si bien que les habitants donnèrent
leur consentement à leur réception. Ils portaient la robe noire avec une ceinture de cuir et, en ville, le
manteau pourvu d’un capuchon. Ils avaient la barbe longue et, comme leur nom
l’annonce, les pieds nus. Ils demeurèrent d’abord dans la paroisse
Saint-Eusèbe, et ils achetèrent,
la même année, la maison de M. de La Coudre, conseiller au bailliage, où
habitait un ancien archevêque de Narbonne retiré dans notre ville (Chardon, Histoire
d’Auxerre, t. II, 245). Leur église ou chapelle actuelle fut construite en 1718, et la pose de
la première pierre en fut faite par le maire et les échevins, au nom du duc de
Bourbon. Cet édifice longe la rue des Petits-Pères. Il n’a qu’une longue
nef à voûte en berceau ornée de pilastres toscans. Elle a 12 toises de
longueur, 4 de largeur et 5 de hauteur (Expertise en octobre 1790). L’aliénation
des bâtiments des Augustins fit éprouver d’étranges vicissitudes à leur église :
après avoir servi de magasin, puis de salle de bal et de concerts, elle est
redevenue un vaste magasin de fers appartenant au XIXe siècle à M. Jules Challe. La rue des Petits-Pères s’appela, pendant la Révolution, la rue
de la Liberté. Elle reprit ensuite le nom des Paillarts. Enfin, dans les
derniers temps de la Restauration, le Conseil municipal lui rendit celui de rue
des Petits-Pères. |
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