RUE DE PARIS

(en partie)

Nous conserverons les vieux noms de la Cloche-Bleue et de la Croix-de-Pierre, malgré la mesure qui les a fait absorber dans la rue de Paris. L’histoire ne se traite pas comme la police : elle est un fait accompli.

La rue de la Cloche-Bleue, qui touchait à la rue de la Draperie, la fin de la rue du Temple aujourd’hui, était, en 1474, la rue de la Montée-du-Marché. En effet, il y a là une pente autrefois très sensible qui venait de la vallée de l’étang de Saint-Vigile. En 1750, c’est la rue Chambleu (Terrier d’Auxerre A, Archives de l’Yonne.) en montant de la Croix-de-Pierre aux Fontaines. Le nom de la Cloche-Bleue lui vient sans doute de quelqu’enseigne de cette couleur qui se balançait à la porte de quelque marchand. On y a vu jusqu’en 1843 le marché au poisson, établi au profit de l’Hôtel-Dieu en 1690, dans un passage communiquant de la rue de la Cloche-Bleue à la rue des Cordeliers.

Rue de la Croix-de-Pierre. Il y avait au moyen-âge, sur la petite place qui forme le monticule qui est au point de jonction des rues Française et de Notre-Dame-la-d’Hors, une croix de pierre qui donna son nom à la rue, dès le XIIIe siècle.

Les moines de Saint-Marien, dont le cloître s’étendait à l’extrémité de la rue Notre-Dame-la-d’Hors, s’étant plaints en 1203, à Pierre de Courtenay, du bruit que faisaient les femmes qui venaient laver leur linge à la fontaine, le comte ordonna leur éloignement. M. Chardon voyait là les eaux de Vallan ; il faut appliquer cette charte au monastère du bourg Saint-Martin-lez-Saint-Marien et non à celui de Notre-Dame.

Lorsque les eaux de Vallan furent amenées à Auxerre à la fin du XVIe siècle, on les fit couler sur la place de la Croix-de-Pierre. Maximilien Quantin a vu un marché pour la réparation de l’auge de la fontaine ; et en creusant, en 1838, pour y établir la borne actuelle, qui donnait alors les eaux de Sainte-Geneviève, on a trouvé la margelle d’un puits, qui avait été fermé jadis, puis rouvert en 1732, et décoré de son ornement de fer. Il a été enfin supprimé depuis la Révolution.

Pierre de Courçon, fameux vicomte d’Auxerre à la fin du XIIe siècle, avait sa maison dans cette rue. Plus tard, Pierre du Vau, procureur du Roi, et Germain Rapine, père du gouverneur d’Auxerre sous Louis XI, y habitèrent également (Comptes de l’Hôtel-Dieu, de 1462)

Le maire, M. Girardin, qui demeurait auprès de la Croix-de-Pierre, avait fait dresser, en 1631, lors du passage de Louis XIII, un théâtre devant sa maison, où des musiciens saluèrent le roi avec leurs cornets à bouquins et autres instruments.

Il existe dans cette rue, vers l’extrémité de celle qui touche à la Cloche-Bleue, une ruelle fort longue et tortueuse, très habitée, qu’on appelle la Cour-Guinois. Ce nom lui vient d’un sieur Claude Guynois qui vivait en 1560, et qui y possédait des maisons (Archives de l’Yonne, minutes de Royer, notaire). Un siècle après, la maison du fond de la cour s’appelait la Maison des Rats (Estendue de la paroisse Notre-Dame-la-d’Hors vers 1868.)

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