RUE DE LA DRAPERIE |
La corporation des drapiers avait autrefois une haute importance. Le
tissage des draps se faisait à Auxerre même, et des foulons à draps étaient
établis sur les bords de l’Yonne, aux alentours de la ville. Le riches
drapiers d’Auxerre étaient Jacques Vitry et Simon Bernier qui vendirent, en
1413, des étoffes de drap noir pour habiller le duc de Bourgogne,
en deuil de son cousin Pierre de Navarre, comte de Mortain; et la comtesse de Clèves,
fille du duc, en deuil de sa sœur, Madame de Penthièvre (Les Ducs
de Bourgogne, par M. de la Borde, 2eme partie, t I). En 1521, il y avait vingt-un marchands drapiers dans la confrérie de la Décolation
de Saint-Jean-Baptiste, établie chez les Frères-Prêcheurs (Bulletin
de la société Scientifique, t. II). Cette industrie disparut peu à peu du
pays. On voit, au XVIe siècle, des personnes de robe habiter dans cette rue, et
même des médecins, tels que « honorable homme, maître Jean Aillebouste,
docteur un médecine, en 1561 » (Censier de 1564, n0 6, (Yonne)).
Elle a perdu presque toutes ses vieilles maisons de bois à pignons. Cependant
du côté de la place Charles Lepère on en voit encore quelques-unes dont les fêtes
aigus, les baies étroites et à croisées rappellent le vieux temps où les
drapiers, portant le chaperon de drap, attendaient leurs pratiques les bras
appuyés sur leur porte coupée en deux parties. Le Chapitre d’Auxerre et l’abbaye Saint-Germain avaient des droits de
cens sur cette rue, qu’on appelle quelquefois rue allant du pilori à la
Croix-de-Pierre. La partie qui touche à la rue de Paris était le
lieu du marché aux Poules, d’où elle a reçu aussi ce surnom (F.
Saint-Germain, 1685, et Itinéraire de 1791). L’église Saint-Eusèbe renfermait, la tombe d’un drapier d’Auxerre, nommé Légier Darbois, et de sa femme, qui mourut en 1422. C’était, suivant les vestiges qui en restaient, de riches bourgeois. On voyait sur le tombeau les personnages à effigies de marbre incrustrées, placées dans des encadrements ogivaux très riches. Le
magasin Eurodif, à l'entrée de la rue de la draperie a pour origine une
modeste échoppe de draperie-mercerie ouverte à cet endroit par un sieur
Lesséré en 1759. Développée par son fils Charles-Henri et
Laurent-Lesséré, le magasin passa en 1885 entre les mains de Louis
Soisson puis devint "les Grands Magasins du Printemps". |
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