RUE DU CAPITAINE COIGNET 

Anciennement rue Thérèse. Suivant ce que m’a raconté un vénérable et spirituel Auxerrois (M. Leclerc, juge de paix), la reconnaissance a fait donner ce nom à la rue qui nous occupe. Mlle Thérèse Bailly de Monthyon, épouse de M. Soufflot-Palotte, frère de l’illustre architecte du même nom, demeurait dans la maison de cette rue n° 4, laquelle forme l’angle de gauche donnant dans la rue de la Belle-Pierre, du côté de la rue de l'Egalité. Cette dame, touchée de l’état déplorable où se trouvait, après la Révolution, l’église Saint-Eusèbe, sa paroisse, qui était condamnée à la démolition, dépensa une somme considérable pour la restaurer.

Les habitants de la paroisse voulurent témoigner à Mme Soufflot leur reconnaissance de cette libéralité, et obtinrent de l’administration que la rue où elle demeurait prendrait son prénom (La rue figure cependant sous le nom de rue Thérèse sur les plans de 1798). Mme Soufflot est morte le 3 décembre 1812. Le dessin des pilastres de la porte de sa maison a été donné par le grand architecte Soufflot. M. Tonnellier, ancien président du tribunal civil d’Auxerre, possède en 1870 cette maison.

L’ancien nom de la rue Thérèse est variable. On l’appelle, dans les titres de Saint-Eusèbe, en 1501, « la rue par laquelle on va de l’église de Saint-Eusèbe à la maison de Jehan Thiart, seigneur du Mont-Saint-Sulpice, » laquelle passa ensuite à Edme le Rotier, son gendre, gouverneur d’Auxerre.

La maison de Jean Thiart devait être celle du numéro qui s’ouvre dans la rue Belle-Pierre, en face de la maison Tonnelier. On y remarque, au milieu de grands remaniements, de nombreuses baies de la Renaissance, murées du haut en bas de la vaste façade, et ces caractères décèlent un édifice important, le seul qu’il y ait dans cette partie de la rue.

La maison Soufflot, achetée de MM. Deschamps, en 1764, est dite dans la rue Saint-Eusèbe.

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