RUE HIPPOLYTE RIBIèRE 

Anciennement rue neuve. Ce nom de cette rue indique une origine relativement moderne. En effet, ce n’est qu’à la fin du XVe siècle que les religieux de Saint-Eusèbe commencèrent à l’ouvrir au travers des terrains de leur clos, qui s’étendait à droite et à gauche et jusqu’aux murs de la ville. On appela même d’abord, à cause de cela, cette rue la rue des Clos. Le procédé employé par les religieux pour l’établir fut celui-ci ils donnèrent à baux à rentes perpétuelles des lots de terrain de 3, 4, 6, 40 toises de largeur sur une profondeur proportionnée, à charge d’y bâtir des maisons après six années de jouissance. Ils réservèrent au milieu des terrains un espace de trois toises de large pour le passage de la rue, qui prit bientôt après le nom de rue Neuve. Les actes de cession paraissent d’abord en 1489, mais se multiplient surtout en 1523 et 1525 (Archives de l’Yonne, Prieuré Saint-Eusèbe), temps de prospérité générale.

On voit habiter dans cette rue, au XVIe siècle, noble Philibert Lemuet, licencié, avocat au présidial, et Me Jean Dheu, procureur du roi (1555). En 1607, M. de La Resle, conseiller du roi en l’Election, y possédait une maison importante qui était habitée, en 1665, par noble Nicolas Chapotin, chef d’échansonnerie chez la reine. C’était, au XVIIIe siècle, la maison de M. de Pontagny, et en 1870 c’est celle de M. Devaux.

Au milieu du XVIe siècle, on avait établi, dans la rue Neuve, un jeu de paume dit de Bel-Ebat, qui était tenu, en 1569, par un marchand nommé Pierre Menu (Archives de 1’Yonne, Prieuré Saint-Eusèbe). Cet exercice était très pratiqué dans ce temps-là.

Le jeu de paume se jouait dans l’origine avec la main nue ou avec un gant double; on employa ensuite la raquette. Il consiste à pousser et à repousser une balle avec certaines règles. On le joue entre deux ou trois personnes, il y a le jeu de courte paume et le jeu de longue paume. Le premier se joue dans une salle dallée et fermée, dont le mur est ordinairement peint en noir; le second se joue sur une grande place dont le terrain est bien uni.

Nous avons vu déjà qu’il existait un passage conduisant du portail de Saint-Eusèbe à la rue Neuve. On en reconnaît encore l’ouverture entre la maison de M. Cabasson, avoué, et celle de M. Mathieu (Voyez Plans des Rues dressés en l’an VI, Arch. de la ville).

Nous avons raconté, à l’article de la Place de la préfecture, l’aventure arrivée à M. Deschamps, qui fut condamné, envers l’abbé Précy, à 40.000 livres de dommages-intérêts. La maison de ce personnage se voit dans la rue Neuve, au n° 14, et elle est occupée en 1870 par M. Mathieu.

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