RUE COCHOIS (en partie ) |
La première, et celle de l’antique paroisse, était sous le nom de Saint-Loup. (En 1440, on l’appelait rue de Saint-Germain à la Porte-Pendante). L’église Saint-Loup s’élevait, en effet, dans cette rue (n° 16), au-dessous et à droite du jardin de l’aumônier de l’Hôtel-Dieu, et s’orientait parallèlement à celle de Saint-Germain. La rue avait en cet endroit un certain nombre d’escaliers qui aboutissaient à un terre-plain en face du portail de l’église. La paroisse de Saint-Loup relevait de l’abbaye Saint-Germain. Elle fut constituée au XIIe siècle. Les maisons de mariniers du voisinage en dépendaient. On trouve, en 1222, une maison devant l’église Saint-Loup (Cartulaire du pitancier de Saint-Germain, f° 5). Lebeuf dit que « c’était un édifice très délicat, à en juger « par le portail qui est d’un très excellent gothique du XVe siècle; mais, ajoute-t-il, tout ce qu’on y voit aujourd’hui, excepté le portail et la tour, n’a guère que cent ou cent-vingt ans d’existence (Prise d’Auxerre, p. 53). Par l’expertise qui précéda la vente de cette église, en 1792, on apprend que le vaisseau avait 19 toises 1/2 de longueur; la nef 4 toises de largeur dans oeuvre; le bas côté droit 31 pieds de largeur, chapelles comprises, et le bas-côté gauche 18 pieds. Le cul de lampe derrière le chœur avait 21 pieds de largeur. La nef était cintrée en planches et le chœur voûté en pierres et couvert d’ardoises. Elle a été vendue 6.250 livres et démolie. La tour était haute, carrée et élevée sur le portail. Le beffroi du clocher avait été construit en 1513 (Minutes d’Armant, notaire. Archives de l’Yonne : Une inscription de l’an 1544 relate la pose de la première pierre d’une partie de l’église non désignée par le curé Pierre Cornemorte. (Musée de la ville).). On voit encore, au bout d'un jardin, la muraille du chevet de l’église, en pierres de taille et ornée de pilastres à sculptures du XVIIe siècle. L’enceinte fortifiée de l’abbaye Saint-Germain passait au-dessus de l’église Saint-Loup. En 1408, il y avait une porte sur la rue Saint-Loup qu’on appelait la Porte de Mont-dore. La réunion des fortifications de Saint-Germain à celles de la ville, après 1469, fit supprimer cette clôture. Au côté sud de l’église Saint-Loup était une rue du passage Saint-Loup donnant dans la rue Montbrun. Elle a disparu depuis 1791. M. d’Apougny, secrétaire du Roi, natif de la paroisse Saint-Loup, et dont les parents étaient enterrés dans l’église, voulut y laisser un souvenir utile. Il légua, en 1679 à la fabrique une somme de 3.000 livres pour faire les grandes réparations réclamées par l’état de l’église (Fabrique Saint-Loup). A cette époque, et avant 1688, le cimetière Saint-Loup, qui était sur la place Saint-Germain, sans clôture et exposé aux profanations, à l’entrée des rues Germain de Charmoy et Girardin, fut déplacé. Les paroissiens, touchés de cet état de choses, achetèrent alors le jardin et la maison du sieur Louis Sallé, situés vis-à-vis la grande porte de l’église Saint-Loup, et on l’y transféra. La paroisse Saint-Loup était très étendue et comprenait tout le quartier de la Marine, les deux rues Saint-Germain, le côté Est de la rue de Paris et le côté nord de la rue Michelet. En abaissant et en nivelant la pente de la montagne, en face de l’emplacement de l’ancienne église Saint-Loup, n° 46, on a trouvé beaucoup de cercueils de pierre, et en creusant les caves des maisons voisines on a recueilli, au début du XIXe siècle, des tombereaux d’ossements provenant de l’ancien cimetière. Nous placerons ici un épisode intéressant à plus d’un titre et l’histoire de l’église et celle des habitants de la paroisse Saint-Loup. Il y avait dans cette église une confrérie importante, celle de Saint-Nicolas, qui réunissait dans son sein tous les mariniers. Nous ne pouvons remonter dans ses archives plus haut qu’à l’année 1676; mais alors déjà on y voit des noms historiques dans la marine auxerroise: les Sallé, les Milon, les Boyard, les Bourgoin et les Jossier. Le nombre des confrères était en 1696 de 83, dont 12 veuves. Les oeuvres de piété étaient le lien de la confrérie, et la chapelle Saint-Nicolas érigée dans l’église Saint-Loup était richement décorée. Elle fut transportée derrière le chœur en 1693. On possède encore au Musée de la ville un petit vaisseau à trois ponts, que la tradition rapporte avoir appartenu à la confrérie de Saint-Nicolas. En 1789, il y avait encore 51 confrères et l’existence de la confrérie, transférée à l’église Saint-Etienne, ne fut suspendue qu’en 1794, malgré la Terreur, pour reparaître encore en 1797 avec 73 confrères; mais elle ne tarda pas ensuite à se dissoudre. |
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