Je vois dans cette rue, dont les actes anciens ne parlent pas, la rue de
Villiers ou du Puits-de-Villiers (Archives, fonds Saint-Père, an 1246), qui
conduisait au portail ou porte du même nom, laquelle fut ouverte au XIVe siècle,
et fut murée au XVIe. Le clos de Villiers était en face, au-delà de
l’enceinte de la ville. Il appartenait alors à un chevalier, Pierre de
Villiers, qui fut d’un grand secours aux habitants lors de la prise de leur
ville par les Anglais en 1359.
Le
puits existait encore en 1870.
Au XVe siècle,
le Chapitre d’Auxerre et l’abbaye de Saint-Germain recevaient les cens qui
leur étaient dûs dans le quartier du Pont, au portail de Villiers, le 1er
janvier de chaque année. Cet usage se voit encore dans un censier de 1559.
Le
nom de rue du Puits-Bourdeaux a-t-il été donné à cette rue parce qu’il y
avait une maison de débauche ? Toujours est-il qu’en 1586 on la trouve ainsi
désignée (Registre de Délibérations de l’Hôtel-de-Ville). Dans l’itinéraire
de 1791 elle est appelée rue du Puits-du-Broc ou du Panier-Vert. Ce dernier nom
rappelle l’hôtellerie de la rue du Pont dans
laquelle l’évêque Nicolas Colbert établit l’Hôpital général. Il était
en usage du XVIe et au XVIe siècle. C’était en 1869 la maison Comeau.
