RUE MARTINEAU DES CHENEZ

Il y avait autrefois deux rues distinctes dans cette voie qui conduit de la rue du Temple à la porte Chantepinot, et qui, malgré sa pente rapide, était dans le moyen-âge et fut jusqu’à l’ouverture de la route de Lyon par Saint-Bris, le passage des carosses et diligences de Paris à Lyon.

La rue du Paon-Blanc débouchait dans celle du Temple et finissait au cul-de-sac dit de la Tonnellerie, lequel se trouve à droite en descendant. On l’a appelé aussi Cul-de-Sac des Orgues, et, en 1467, ruelle Regnaud-Peneaut, du nom d’un de ses habitants.

Le Paon-Blanc était sans doute l’enseigne de quelque hôtellerie.

La rue de la Tonnellerie, qui venait ensuite, est connue sous ce nom dès l’an 1339, suivant ce que rapporte le Livre des rentes de l’Hôtel-Dieu. Il y avait même une place de la Tonnellerie. Cette industrie, si bruyante et si répandue dans Auxerre, s’exerçait alors dans cette rue. Ce n’est que depuis la révolution que les anciens noms ont été remplacés, d’abord par celui de la Madeleine, qui rappelle l’Hôtel-Dieu situé au bas de la rue, et au XIXe siècle par celui de Martineau, en l’honneur du baron Martineau des Chesnez, ancien maire d’Auxerre, qui est né dans cette rue, au n° 9.

Maître Blanchet Davy, lieutenant-général du bailli d’Auxerre, qui présida en 1507 à la rédaction de la Coutume de cette ville, demeurait dans la rue de la Tonnellerie (Censier du Chapitre de 1522).

En 1575, Guillaume Delaporte, seigneur de Chevannes, près Tannay, qui avait voulu d’abord fonder un collège dans ses maisons de la rue de la Tonnellerie, et qui avait abandonné ce projet lorsqu’il avait appris que l’évêque Amyot se disposait à un établir un dans la rue Saint-Germain, changea la destination de sa fondation en un hôpital de la Sainte-Trinité, sur le plan de celui de Paris, pour les enfants orphelins « qui devoient y être instruits au service de Dieu et ensuite mis un maître pour gagner leur vie. » Le temps de l’entretien était de quatre années, la première passée dans la maison, et les trois autres un apprentissage. Mais ce projet ne fut pas exécuté par suite de l’opposition des héritiers de M. Delaporte (Archives de Hôtel-Dieu).

L’hôtel de la Poste aux chevaux fut établi, jusqu’au XVIIIe siècle, dans la maison n° 9 occupée en 1869 par M. Roger-Petit, maître de pension. On voyait alors passer dans cette rue les muletiers provençaux conduisant leurs mules caparaçonnées, et coiffées de panaches de diverses couleurs. Ils suivaient la route de Lyon qui passait par Cravan et arrivait à Auxerre par le faubourg de Coulanges. La chute du pont de Cravan, un 1730, interrompit cette voie qui fut définitivement abandonnée lors de la création de la route de Saint-Bris vers 1760.

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