André Colbert ( 1676 - 1704 )

André Colberl, était fils de Charles Colbert; président au présidial de Reims, et de Marguerite de Mévilliers. Il était né dans cette ville en 1647. Dès l’àge de sept ans, ses parents voyant ses goûts pieux, lui firent embrasser la carrière ecclésiastique. En 1663, il fut pourvu d’un canonicat dans l’Eglise de Reims. Après avoir fait de brillantes études à Paris, il fut reçu docteur de la maison et société de Sorbonne, le 5 novembre 1669.

Nicolas Colbert, parent d’André, l’appela auprès de lui et lui conféra une prébende dans la collégiale d’Appoigny. Nommé ensuite archidiacre d’Auxerre, André se distingua par ses prédications dans les paroisses de Molesme et de Treigny. Le clergé du diocèse l’ayant élu pour son représentant à l’assemblée provinciale de Sens, en 1675, il y fut nommé député à l’assemblée générale du clergé.

A la mort de Nicolas Colbert, l’abbé de Pierre-Basse, neveu de Pierre de Broc, se mit sur les rangs pour lui succéder, mais la réputation de savoir que s’était acquise l’abbé Colbert, jointe à l’appui du grand ministre du même nom, lui valut le siége d’Auxerre, et le roi l’y nomma le 15 septembre 1676. Il fut préconisé le 5 avril 1677, reçut ses bulles le 6 juin 1678 et fut sacré le 24 juillet suivant à Paris, dans l’église de la Sorbonne, par François de Harlay, archevêque de Paris, assisté de Pierre du Cambout de Coislin, évêque d’Orléans, et de Jean-Baptiste Michel Colbert, évèque de Montauban. Sa prise de possession eut lieu le 4 septembre avec le cérémonial accouturné.

Dans un synode ouvert le 18 avril de l’année suivante, il renouvela les ordonnances de son prédécesseur, et l’on y arrêta les bases d’un règlement sur l’administration des sacrements.

Les Etats de Bourgogne ayant été convoqués le 14 août 1679., André Colbert y fut choisi pour l’élu triennal du clergé dans l’ordre des évêques.

En1680, il confia la direction du séminaire créé par son prédécesseur aux Lazaristes, leur assura un traitement sur les décimes du diocèse, et fonda deux bourses, dans cet établissement, pour deux pauvres clercs qui s’y destineraient aux ordres.

En mai de cette année, il assista à l’assemblée générale du clergé, et chargé d’adresser à Louis XIV des représentations sur l’état des affaires religieuses, il parla à ce prince de la nécessité des conciles provinciaux pour la réforme de la discipline et des moeurs. André Colbert adhéra pleinement aux quatre fameux articles proclamés le 19 mars 1682 par l’assemblée du clergé de cette année, mais ne paraît pas avoir pris une part active aux affaires générales après cette époque. Dévoué au soin de son diocèse, il reçut Louis XIV et toute sa cour le 30 mai 1683, contribua à la construction dc l’hôpital actuel en 1684, et on fit la bénédiction solennelle le 23 juin 1686, institua les Dames de la Providence (les Providenciennes) à Auxerre en 1685, approuva la distraction de quelques portions d’ossements de saint Prix, en faveur des Frères Mineurs de Paris (juin 1687), et du curé de Fontainebleau (30janvier 1688). Le 1er août de cette dernière année, il bénit Oronce Finé de Brianville, abbé de Pontigny, et le 25 septembre de l’année suivante, sa soeur, Hélène Colbert, abbesse des îles. André Colbcrt dédia l’église paroissiale de Saint-Pierre en 1695, arrêta dans l’assemblée tenue à cette époque les statuts préparés dans les synodes précédents, et les fit imprimer, améliora les revenus de l’évêché, ajouta de nouveaux bâtiments à son palais, et embellit considérablement sa résidence de Régennes où, à la suite d’une longue maladie, il mourut le 19 juillet 1704, âgé seulement de cinquante-six ans, et laissant par testament du 7 mai précédent, des legs à presque toutes les églises de la ville. On l’inhuma au côté gauche de son prédécesseur. Il avait pourvu à la célébration, dans la cathédrale, de deux anniversaires chaque année, pour le repos de son âme.

Le chapitre cathédral, ce corps antique et puissant, gardien des traditions de l’Eglise d’Auxerre, avait eu avec André, au commencement de son épiscopat, des difficultés pour l’exercice de ses droits de régale. En 1687, l’omission, dans un mandement, de la formule après en avoir conféré avec nos vénérables confrères, avait failli troubler gravement les rapports qui régnaient entre l’évêque et les chanoines; mais l’omission fut réparée, et la paix rétablie. L’année suivante, à propos d’une cérémonie qui eut lieu dans la cathédrale, le prélat fut encore obligé de céder aux vieux usages, mais il obtint du conseil d’Etat, en 1693, un arrêt qui interdisait au chapitre d’ordonner aucune cérémonie religieuse sans l’assentiment de l’évêque ou de ses grands vicaires , et condamnait en outre les chanoines à lui faire des excuses, par une députation de douze d’entre eux, de ce qu’ils avaient prescrit plusieurs processions sans l’en informer. On conçoit sans peine la froideur qui dut exister et qui exista réellement, depuis cette époque, entre le chapitre et André Colbert. Toutefois, celui-ci n’oublia point ses chanoines dans son testament, et leur légua, outre divers ornements, la somme de 12.000 livres.

François-André Potel, chanoine d’Auxerre, a publié la vie de ce prélat en 1772, in-12

André Colbert portait les mêmes armoiries que son prédécesseur d’or, à la couleuvre d'azur, tortillée en pal.

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