GUILLAUME III DE GREZ (1279-1293)

 Les chanoines d’Auxerre se réunirent avec la permission du roi le vendredi 4 novembre 1278, et fixèrent au jeudi 29 décembre suivant, l’élection du successeur d’Erard de Lésinnes. Ce jour-là, n’étant point tombés d’accord, car les uns avaient donné leurs suffrages à Jean de Tanlay , évêque du Mans, tandis que d’autres lui avaient préféré Pierre de la Jaisse, évêque de Macon, le pape Nicolas III nomma Guillaume de Grez, doyen de Chartres et conseiller d’état, qui se trouvait alors en cour de Rome, où il fut sacré le dimanche 3 septembre 1279.

Le nouvel évêque, originaire de Grez, près Tournan, dont sa famille possédait la seigneurie, se rendit à Auxerre le 22 juin 1280, et y fit, sur le grand autel, sa profession d’obéissance à l’archevêque Gilles Cornut et à I’Eglise de Sens. Il eut le bonheur de mettre un terme à toutes les difficultés suscitées par les seigneurs du voisinage aux précédents évêques, en sorte qu’en mourant il ne laissa aucun procès. Dès le vendredi, 2 août de cette année, il approuva un privilège d’immunité que les bourgeois de Cravant avaient reçu des chanoines de Saint-Etienne.

Le premier et le plus considérable hommage que lui rendirent ses feudataires, fut celui de Jean de Chalon, comte d’Auxerre, pour ce comté et pour la seigneurie de Coulanges-sur-Yonne. Ceci eut lieu le 13 mars 1281. L’hommage des autres seigneurs suivit de près. C’est ainsi que le mercredi 4 juin, Robert, comte de Nevers, lui rendit hommage pour la baronnie de Donzy, les châteaux de Cosne, de Saint-Sauveur et de Murat, et le lundi, 3 novembre, Guillaume reçut celuy d’Aymon d’Angleterre, comte de Leicester et de Champagne. Cette année, l’évêque d’Auxerre apposa sa signature sur un acte d’échange fait entre les chanoines de sa cathédrale et Imbert de Beaujeu, général des armées françaises, et Elisabeth de Mello, sa femme, comtesse de Joigny. Guillaume fit ensuite la visite de son diocèse, affranchit en 1285 les habitants de Gy-l’Evêque, et confirma les lettres d’affranchissement données par le chapitre, à Accolay et à quelques autres villages. il s’occupa spécialement de la terre de Varzy qu’il affectionnait beaucoup.

Les affaires étrangères auxquelles Guillaume de Grez fut employé, ne l’éloignèrent pas longtemps de son diocèse. Le 23 décembre 1281, le pape Martin IV, étant à Orviète, lui écrivit, ainsi qu’à l’archevêque de Rouen et à Roland, évêque de Spolète, d’aller à Saint-Denys en France et partout où il serait nécessaire, pour les informations relatives à la canonisation de saint Louis. Le même pape lui adressa, l’année suivante, une bulle qui sanctionnait le traité qu’avaient fait les ecclésiastiques de Bourgogne avec Robert II, duc de cette province, traité par lequel ils lui promettaient les décimes d’une demi-année, pourvu que le prince ne changeât plus la valeur de la monnaie. Il assista enfin à un Concile tenu à Sens du 25 septembre au 3 octobre 1280, et dans lequel on prit une décision contre les envahisseurs des biens de l’abbaye de Pont-Levoi; alors du diocèse de Chartres, aujourd’hui de celui de Blois.

On ne connaît de sa mort que le jour et l’année où elle arriva, ce que l’on fixe au vendredi 29 janvier 1293. Guillaume fut inhumé dans le chœur de la cathédrale, à gauche, auprès de Gui de Mello. il avait assigné pour son anniversaire ; dans cette église, vingt livres de rente à prendre sur la terre d’Appoigny, mais il ne donna au chapitre de Notre-Dame-de-la-Cité que vingt livres une fois payées avec des ornements, suivant le nécrologe de cette abbaye. Son épitaphe indiquait qu’il était mort après treize ans, quatre mois et trente jours d’épiscopat, ce qui fixe bien, comme nous l’avons dit, son sacre au dimanche 3 septembre 1279.

Ses armoiries étaient : d’or, au dragon volant de sinople, lampassé de gueules.

 

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