GUILLAUME IV D’ESTOUTEVILLE (1376-13812)

 Il était le quatrième fils de Jean d’Estouteville, seigneur de Torcy et autres lieux, et de Jeanne de Fiennes. Pourvu d’un ca­nonicat dans l’église de Rouen, Guillaume avait à peine vingt ans quand il fut, en février 1374, éleva au singe épiscopal d’Évreux. Le 12 mai 1374, il réclama des moines de Fécamp la chapelle qu’ils étaient dans l’usage de donner aux évêques d’Évreux, après leur intronisation, et le 20 du même mois, assista à la promulgation de l’édit qui fixait la majorité des rois de France.

Transféré à l’évêché d’Auxerre au mois d’octobre 1376, Guil­laume reçut, le 8 juillet 1377, l’hommage de Charles V, roi de France, pour le comté d’Auxerre. Marguerite, comtesse de Flandre lui demanda en 1380 un délai pour l’hommage qu’elle avait a lui rendre comme baronne de Donzy. La même année, il officia dans l’abbaye de Saint-Denys aux obsèques du connétable Du Guesclin. il acheta des héritiers de Nicolas d’Arcis, son prédécesseur, le village de Sacy, et affranchit les habitants de Charbuy. Ce prélat. ne prit pas grand soin du gouvernement du diocèse d’Auxerre. On croit cependant qu’il eut part à une fondation que fit, en 1378,  Jean Mercier, doyen de la cathédrale, et qui consistait en une chapelle dans la nef de cette église, sous le titre de Sainte-Catherine. Mais l’affaire la plus considérable de son épiscopat et où son nom paraît ,fut la création de quatre semi-prébendés ou chanoines tortriers dans la cathédrale, en 1381.

Guillaume d’Estouteville passa le 13 septembre I382, au siège épiscopal de Lisieux pour succéder au célèbre Nicolas Oresme. Les guerres fréquentes qui désolèrent son diocèse le retinrent souvent loin de son troupeau, et ce ne fut que le 9 octobre 1397, qu’il prêta le serment d’usage à la métropole de Rouen. Il siégea l’année suivante à l’échiquier qui fut tenu dans cette ville. Le 15 juillet 1400, Charles VI lui permit d’entretenir une garnison dans le château de Lisieux. Guillaume dédia, le 20 juin 1403, l’église collégiale de Sainte-Catherine de Charleménil, auprès d’Arques, érigée la veille par Guillaume de Vienne, archevêque de Rouen, à la prière de Jean, seigneur de ce lieu. Le concile national de France le délégua, en 1408, avec Guillaume de Cantiers, évêque d’Evreux, pour examiner la nomination de Louis de Harcourt à l’archevêché de Rouen.

Choisi le 6 novembre de cette année pour assister au concile de Pise, Guillaume d’Estouteville se rendit en cette ville, et célébrât le saint sacrifice, le 31 mai 1409, en présence des Pères du concile. En 1409 et en 1411, il obtint du roi Charles VI des lettres contre le doyen de Lisieux et son chapitre, et en 1410 contre les chantres de son Église qui méconnaissaient son autorité. Guillaume donna, en 1414, sa terre de Bonneville et quelque autres biens au collège de Lisieux fondé en 1336 dans l’université de Paris par Guy de Harcourt. l’un de ses prédécesseurs. Il légua par son testament du 24 décembre 1414 pour diverses fondations à son église, la terre de Corbon et les dîmes de Courbépine, et mourut ce même jour dans son château de Corbon. Quelques historiens fixent sa mort au 10 janvier 1415. On l‘inhuma dans sa cathédrale, à droite du grand autel, mais en 1562, les Calvinistes détruisirent le mausolée qui lui avait été élevé, Guillaume n’oublia point l’Église d’Auxerre, où il voulut qu on priât pour lui. Il donna au chapitre une somme de deux cents livres dont on acheta des fonds, et la rente qui en revenait servit à l’honoraire d’une messe du Saint-Esprit qu’on chantait encore plus de vingt ans après son départ d’Auxerre.

Guillaume d’Estouteville avait pour armes: burelé d’argent et de gueules de dix pièces au lion morné de sable, brochant sur le tout, armé, lampassé et couronné d’or.  

 

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