LE BIENHEUREUX HUGUES DE MACON |
Distingué par la noblesse de ses sentiments, doué d’une patience
merveilleuse, il était plein de fermeté contre les oppresseurs de l’Église
ou des pauvres. Considérant que l’hospitalité est l’une des vertus
que doit pratiquer un évêque, il avait promis de l’exercer lors de son
sacre aussi voulut-il que sa maison fût comme une hôtellerie pour les
passants; il y préposa un religieux de Pontigny qui devait, même en
l’absence de l’évêque, recevoir avec des égards particuliers tous
ceux qui se présenteraient. Il s’appliqua toute sa vie à protéger et
à soutenir les maisons religieuses, à les ramener à l’observance de
la Règle, et à terminer les différends qui s’élevaient entre elles.
L’Ordre de Prémontré lui dut de grandes obligations. lthier, clerc de
la cathédrale, lui ayant communiqué son dessein de faire venir des
religieux de cet Ordre, dans le petit monastère du titre de Saint-Marien,
qu’il venait de rebâtir, au-delà de l’Yonne, il s’employa aussitôt
pour obtenir de l’abbé de Prémontré une colonie de ces religieux
qu’il y établit en 1138, et auxquels il donna les vignes contiguës à
leur nouvelle maison. Comme il jouissait d’uns grande réputation de doctrine et de prudence,
il fut employé dans beaucoup de négociations importantes et très considéré
dans les conciles auxquels il prit part. Nous le voyons, en 1139, établi
comme médiateur entre Manassès, évêque de Meaux, et Risende, abbesse
de Faremoutiers; en 1142, entre les abbayes de Flavigny et de Fontenay. Il
assista à la dédicace de Saint-Jean de Besançon, à celle de l’abbaye
de Fontenay, et, en 1144, à celle de Saint-Denis, où il consacra la
chapelle de Saint-Pèlerin, il fut alors commis par le souverain Pontife
pour procéder à une enquête relative à la vie des chanoines réguliers
de Sainte-Geneviève. Conjointement avec saint Bernard, il écrivit au roi
Louis VII pour le conjurer de mettre fin à la guerre, en se réconciliant
avec le comte de Champagne. L’église d’Auxerre reçut la visite du
pape Eugène III en 1147, et Hugues eut l’honneur de l’accompagner à
la dédicace de la cathédrale de Châlons-sur-Marne, qui eut lieu le 26
octobre de la même année. Le bienheureux Hugues passa pour un des plus prudents et des plus zélés
prélats de l’Église de France. Saint Bernard lui donne le titre de
Saint en quatre endroits de ses ouvrages; le martyrologe de France, le ménologe
de Cîteaux et celui des Bénédictins le mentionnent avec éloge. Un
ancien ménologe d’Auxerre l’appelle l’honneur des évêques, le modèle
de toute religion, et énumère les dons qu’il fit à sa cathédrale. Hugues mourut dans l’abbaye de Pontigny, le 10 octobre 1151, et fut inhumé dans la chapelle primitive de ce monastère; lorsque, plus tard, la basilique actuelle de Pontigny fut terminée, on y transféra les dépouilles mortelles du pieux évêque. En 1567, les Huguenots ouvrirent son tombeau, et ayant trouvé son, corps presque intact et revêtu de ses vêtements pontificaux, ils le livrèrent aux flammes, pensant que c’était celui de saint Edme, que l’on conservait dans la même église. |
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