PIERRE II DE BELLEPERCHE (1306-1308) |
Né de parents pauvres à Lucenay en Valet, aujourd’hui dépendant de la commune de Gennetines (Allier) et près du châteaufort de Belleperche, il se distingua par ses grandes qualités et sa vaste érudition, et parvint aux premières dignités du royaume. Élève de Jacques de Ravigny, professeur de droit à Orléans, il sut si bien marcher sur les traces de ce professeur célèbre, qu’il devint lui-même régent en droit civil dans la même université. Il s’appliqua principalement alors à résoudre les doutes que la lecture des auteurs qui ont écrit sur cette science peut occasionner, et, pour arriver à ce but, il composa un glossaire sur le code dont on se servait à Orléans, au XIVe siècle, pour former les nouveaux légistes. En un mot, sa réputation fut si grande, qu’on l’appelait communément le père des savants jurisconsultes de son siècle, et que le fameux Barthole, qui vivait cinquante ans plus tard, avait la plus profonde estime pour ses ouvrages. Pierre devint ensuite conseiller au parlement de Paris, chanoine de Chartres, clerc de la chapelle du roi Philippe le Bel, trésorier de Saint-Frambaud de Senlis et enfin doyen de Paris. Un acte de 1301, le qualifie aussi chanoine de Bourges. Vers 1296, ce prince se l’attacha particulièrement et lui confia plusieurs missions importantes. C’est ainsi que Pierre alla, en 1299, à Montreuil-sur-Mer, et en 1302, à Amiens, avec Gilles Aycelin de Montaigut, archevêque de Narbonne, pour négocier la paix entre les deux rois d’Angleterre et de France. En 1304, Philippe le Bel le chargea d’aller complimenter Benoît XI sur son exaltation et de lui recommander le royaume et l’Eglise de France. Des chartes conservées aux archives impériales et la Vie du pape Clément V, écrite par le chanoine Jean de Saint-Victor, lui donnent en 1305 le titre de doyen de l’Eglise de Paris, et constatent que, dès cette époque, il avait la mission de traiter avec Louis de Villars, archevêque ,de Lyon, relativement aux droits du roi sur cette ville et sur son comté. Cette négociation ne fut terminée qu’en décembre 1307, à Pontoise. Dans l’intervalle, Pierre de Belleperche avait succédé à Pierre de Mornay sur le siége épiscopal d’Auxerre. Quelques difficultés s’élevèrent quand il fut question de donner un successeur à ce dernier prélat. C’est ce qui fit qu’à la prière de Philippe le Bel, le pape Clément V se réserva la provision à cet évêché, et y nomma, le 21 septembre 1306, Pierre de Belleperche. Celui-ci fut installé en présence du roi qui, pour cette fois, dispensa de leur obligation les quatre barons qui avaient coutume de porter le nouvel évêque. La dignité de chancelier de France et de garde des sceaux dont il fut revêtu au mois d’octobre suivant, ne permit pas à Pierre de résider avec exactitude dans son diocèse. On ne connaît, de son épiscopat, que la profession ordinaire qu’il fit à Sens en qualité de suffragant, et l’union de la chapelle de Saint-Germain à l’écolâtrerie. Cette chapelle était dans la cathédrale; il en investit Guillaume de la Rive, alors écolâtre ou pénitencier, par la tradition de son anneau pastoral, et le titre de cette réunion ajoute qu’il pria ensuite le sous-chantre de l’installer. L’acte est du 10 juin 1307. Le consentement que le chapitre donna à cette réunion est du 23 octobre suivant. Pierre ne survécut pas beaucoup à ces événements, car il mourut le mercredi 17janvier 1308 à Paris, où il fut inhumé dans le chœur de l’église de Notre-Dame au devant de l’aigle et sous une tombe de cuivre. C’est à tort que divers historiens, ont prétendu que Pierre de Belleperche avait été inhumé dans l’église paroissiale de Villeneuve près du château qu’il avait élevé à Belleperche, et, où il avait fondé une collégiale pour huit prêtres en faveur desquels le roi Philippe le Bel donna à Melun des lettres patentes en mars 1307. Ses armoiries étaient : d’argent , au lion de sable. |
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