Le
quai d’Auxerre n’a pas toujours eu l’aspect qu’il présente aujourd’hui.
Nous puiserons dans l’histoire des siècles écoulés des éléments pour le
reconstituer.
Les
vieux Gaulois d’Autricus avaient pour la rivière d’Yonne, leur mère
nourrice, un culte superstitieux. On en a conservé le souvenir dans l’inscription
d’un autel qui lui était dédié (Voyez quartier de l’Hôtel-de-Ville, rue
des Boucheries). La rivière offrait alors l’aspect le plus primitif : des
vernes et des broussailles encombraient ses bords sillonnés par les barques des
Gaulois. Les Romains, s’établissant sur ses bords, surent mettre à profit sa
navigation, et le transit s’établit de la Saône à Auxerre pour le nord de
la Gaule.
Les
siècles s’écoulent et le silence se fait sur la rivière. Sous
Charles-le-Chauve, les moines de Saint-Germain y font naviguer leurs bateaux
sans payer de droits. Les Normands remontent l’Yonne dans leurs bateaux de
cuir et menacent Auxerre. Saint Bernard règle, en 1145, les obligations de l’évêque
envers le comte d’Auxerre pour l’ouverture du pertuis de Régennes aux
mariniers.
Les
évêques d’Auxerre étaient propriétaires de la rivière au-dessous du pont,
et Guillaume de Mello, l’un d’eux, le fit bien voir en arrachant les
pannonceaux royaux que les officiers de saint Louis avaient plantés sur la
barre du pertuis en signe de souveraineté.
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L’enceinte murale de la ville
était fermée, et ne laissait au dehors que la berge de la rivière. Deux
tours défendaient les approches des murs déjà bien protégés par le
fleuve. Une troisième tour plus considérable, appelée la Tournelle, s’élevait
à l’angle extrême nord de l’enceinte, au bas de la route, et sur l’emplacement
même de la première arche du pont. |

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Avant la construction des
murs de la ville, vers 1492, les habitants cultivaient les bords de la rivière
et y avaient établi des jardins, notamment sur le biez des grands moulins qui
s’élevaient en face de la rue
Lebeuf et qui ont été détruits en
1824, lors de l’établissement du canal du Nivernais. Une sentence de 1217
fit défense à 24 bourgeois qui possédaient encore des jardins au-dessous du
pont, de s’étendre à plus de 2 toises et demie en dehors des murs, sur le
bief.
En 1479, Laurent Fauleau et
six autres mariniers construisaient des bateaux au-dessous des moulins de
Sous-Murs; ils furent condamnés à 100 sous d’amende pour avoir
contrevenu
à la défense de travailler en ce lieu (Archives de la Côte-d’Or, B. 2587).
Sous le règne de Louis XIV, on commença de percer
les murs de ville sur les bords de la rivière pour y établir des chantiers de
bois.
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Un brevet royal du 12 septembre 1758 ayant autorisé la ville à abattre
les murs et les tours qui bordaient l’Yonne, on ne tarda pas à voir tomber
ces barrières qui entravaient le développement de la circulation. Le quai,
sous l’Hôtel-Dieu, fut construit aux frais de la ville en 1759, et l’on démolit
en même temps la Tournelle (Archives de 1’Yonne, C. 10). Puis vint l’établissement
de la route de Paris à Lyon, sur les bords de l’Yonne, en 1770. Les propriétaires
riverains élevèrent leurs maisons sur un plan uniforme qu’on reconnaît
encore dans certaines parties du quai.
Le
quai de la Marine qui va du pont de la tournelle jusqu’à la rue Lebeuf,
fut aménagé en 1759, après la disparition des murs d'enceinte de la ville. Il
reçut le nom de quai Bourbon: le duc de Bourbon était gouverneur de Bourgogne
au XVIIIe siècle. Les immeubles qui le bordent ont été édifiés sous le 1er
empire. plusieurs de ces immeubles possédaient en rez-de-chaussée des
"ports" destinés à l'entrepôt des marchandises déchargées sur les
quais. Les café y étaient nombreux et celui à l'enseigne de "l'ancre de
la marine" est a devenu le restaurant "Maxime".
Au même temps, le bâtiment qui fut successivement le
bureau des coches et ceux de M. Jossier, entrepreneur de marine, s’appelait,
avant 1785, le Port-au-Diable. L’évêque de Cicé l’acheta alors et en fit
le magasin à sel, à côté des anciens greniers à sel qui étaient séparés
du jardin de l’évêché par la rue des Vieilles-Tanneries.
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Le quai du port proprement dit ne fut construit
qu’en 1821. Il a été relevé sensiblement à la suite de la construction du
barrage de la Chaînette, de façon à ce que la rade d’Auxerre pût
contenir un grand volume d’eau avec une profondeur considérable.

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C'est
au n° 1 de ce quai que se trouve l'office de tourisme. Il s'étend de la rue
Lebeuf au boulevard Vaulabelle. A l'origine il s'appelait Quai de Condé, du nom
du prince de Condé, gouverneur de la province. Il prit le nom de Quai de la
République en 1880.
C'est
sur ce quai qu'était installé, en 1801, "L'HÔTEL DU
LEOPARD" (aujourd'hui le célèbre restaurant "BARNABE")
dans l'ancien bâtiment de la gabelle. Y faisaient escale les malles-poste et messageries. Napoléon 1er, Mme de Staël,
Murat ... en furent les hôtes. Il disparu en 1881.
En
1940, le bombardement allemand (certains disent italien) qui visait le pont Paul
Bert anéanti tous les immeubles de la partie du quai situé entre la rue du
pont et le boulevard Vaulabelle.
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Le
quai du batardeau s'étend du boulevard Vaulabelle à la Place Achille Ribain .
Il tient son nom d'un moulin qui fonctionnât jusqu'en 1912 à son extrémité
(maison de l'eau). (Voir page sur les moulin)
Cuvier signale la découverte, sur la rive gauche de l’Yonne et
aux environs du Bâtardeau, d’une mâchoire inférieure d’un crocodile
(Recherches sur les ossements fossi1es, t. V, p. 147).
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D’après M. Leblanc,
c’est dans les prés voisins de l’écluse du moulin du Bâtardeau et dans un
jardin qu’on a découvert, en 1799, les restes d’un atelier monétaire
romain, avec des coins à l’effigie de Tibère (Recherches
sur Auxerre, t. I, 58).
Comme
le quartier Saint-Julien dont il fait parti, le quai du batardeau eu
énormément à souffrir du bombardement de 1944. L'aviation américaine fit
usage de bombes de calibres différents dont les plus petites étaient de 250
Kg. A lui seul le quai reçu 10 de ces bombes.
Sur le quai
se sont installés des
moulins modernes que beaucoup d'auxerrois verraient avec joie détruire tant ils sont laids et dangereux (risque d'explosion). La berge du quai du
barardeau fut longtemps appelée : "Port de la turbine"
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Les
ports
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Ente
le pont Paul Bert et celui de la tournelle il y eu pas moins de 8 ports. Le plus
connu, celui du "bonnet rouge", se situait à la hauteur du chevet de
Saint-Germain, face à la place Courtet devenue en 1972 : place du Coche
d'eau.
Le
port Saint-Nicolas se situait devant la place du même nom.
Le
port au diable était face aux anciennes salines de Franche-Comté (l'hôtel
Maxime actuel)
A
hauteur de l'ancien port Villeneuve stationnait à la belle époque un bateau-lavoir
très fréquenté.
Tous
ces ports disparurent avec les îles en 1911 lorsque sera créé le port actuel
sur la rive droite : le port Gerbault du nom d'un ancien propriétaire du lieu
qui y possédait un manoir.
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