LES QUAIS 

DESCRIPTION DES QUAIS

 

Nous ne quitterons pas le vieux pont d’Auxerre, qui a son pendant en aval de la rivière, sans jeter un regard sur le panorama qui se déroule aux yeux du promeneur arrêté sur ses trottoirs.

 

En amont, des massifs d’arbres s’élèvent au fond d’une large baie et la ferment à peu de distance, cachant derrière leurs ombrages le canal du Nivernais qui a été établi en 1827.

Sur la gauche, quelques vieux saules cachant les maisons de cette partie du faubourg Saint-Gervais et au fond, la colline sillonnée par le nouveau chemin de fer d’Auxerre à Nevers.

 

En aval du pont, le panorama se développe plus gracieusement. Le large lit de l’Yonne est encaissé sur la gauche par un perré; au-dessus, le vert rideau des ormes de la promenade qui masque les maisons du quai, et qui laisse voir, par une échappée, la tour chargée de dais et de clochetons et le chevet de l’église Saint-Pierre. Au fond, derrière un espalier de maisons, pointent le clocher roman de Saint-Eusèbe, la tour et le campanile de l’horloge. Mais voici, sur la hauteur, la cathédrale, masse imposante qui semble gigantesque et qui voit à ses pieds les vieux bâtiments du Chapitre et de la chapelle Saint-Michel et le pignon gothique de l’évêché, encadré par les bâtiments de la préfecture.

Plus loin, les bords du quai se couvrent de maisons régulières. Au fond, sur la hauteur, s’élance la flèche romane isolée de Saint-Germain et l’église elle-même contre laquelle s’appuient les grands bâtiments de l'abbaye.

Mais le centre de la rivière était coupé par une île de verdure et de gevrines à la pointe de laquelle s’appuyait jadis un pertuis mobile qui a été détruit en 1861. Cette île servait de digue au biez du moulin Mileau 

Si nous descendons sur la promenade du quai, l’horizon change d’aspect. Sur la droite, les maisons du faubourg Saint-Marien animent le paysage.

Plus loin s’élève les ponts de la tournelle aux cinq arches hardies qui permettent de voir par dessous, comme dans un cadre, le solide barrage de la Chaînette construit de 1859 à 1860, et au loin, la vallée d’Yonne et les côteaux brumeux de Monéteau. Ce pont placé en face du boulevard de la chaînette, est destiné à desservir les quartiers nord de la ville. 

A droite et à gauche, étaient les vastes et poudreuses usines à ocres et à ciment des industriels MM. Legueux, Zagorowski et Parquin.

 

 

HISTORIQUE DES QUAIS

Le quai d’Auxerre n’a pas toujours eu l’aspect qu’il présente aujourd’hui. Nous puiserons dans l’histoire des siècles écoulés des éléments pour le reconstituer.

Les vieux Gaulois d’Autricus avaient pour la rivière d’Yonne, leur mère nourrice, un culte superstitieux. On en a conservé le souvenir dans l’inscription d’un autel qui lui était dédié (Voyez quartier de l’Hôtel-de-Ville, rue des Boucheries). La rivière offrait alors l’aspect le plus primitif : des vernes et des broussailles encombraient ses bords sillonnés par les barques des Gaulois. Les Romains, s’établissant sur ses bords, surent mettre à profit sa navigation, et le transit s’établit de la Saône à Auxerre pour le nord de la Gaule.

Les siècles s’écoulent et le silence se fait sur la rivière. Sous Charles-le-Chauve, les moines de Saint-Germain y font naviguer leurs bateaux sans payer de droits. Les Normands remontent l’Yonne dans leurs bateaux de cuir et menacent Auxerre. Saint Bernard règle, en 1145, les obligations de l’évêque envers le comte d’Auxerre pour l’ouverture du pertuis de Régennes aux mariniers.

Les évêques d’Auxerre étaient propriétaires de la rivière au-dessous du pont, et Guillaume de Mello, l’un d’eux, le fit bien voir en arrachant les pannonceaux royaux que les officiers de saint Louis avaient plantés sur la barre du pertuis en signe de souveraineté.

L’enceinte murale de la ville était fermée, et ne laissait au dehors que la berge de la rivière. Deux tours défendaient les approches des murs déjà bien protégés par le fleuve. Une troisième tour plus considérable, appelée la Tournelle, s’élevait à l’angle extrême nord de l’enceinte, au bas de la route, et sur l’emplacement même de la première arche du pont.

Avant la construction des murs de la ville, vers 1492, les habitants cultivaient les bords de la rivière et y avaient établi des jardins, notamment sur le biez des grands moulins qui s’élevaient en face de la rue Lebeuf et qui ont été détruits en 1824, lors de l’établissement du canal du Nivernais. Une sentence de 1217 fit défense à 24 bourgeois qui possédaient encore des jardins au-dessous du pont, de s’étendre à plus de 2 toises et demie en dehors des murs, sur le bief.

En 1479, Laurent Fauleau et six autres mariniers construisaient des bateaux au-dessous des moulins de Sous-Murs; ils furent condamnés à 100 sous d’amende pour avoir contrevenu à la défense de travailler en ce lieu (Archives de la Côte-d’Or, B. 2587).

Sous le règne de Louis XIV, on commença de percer les murs de ville sur les bords de la rivière pour y établir des chantiers de bois.

   Un brevet royal du 12 septembre 1758 ayant autorisé la ville à abattre les murs et les tours qui bordaient l’Yonne, on ne tarda pas à voir tomber ces barrières qui entravaient le développement de la circulation. Le quai, sous l’Hôtel-Dieu, fut construit aux frais de la ville en 1759, et l’on démolit en même temps la Tournelle (Archives de 1’Yonne, C. 10). Puis vint l’établissement de la route de Paris à Lyon, sur les bords de l’Yonne, en 1770. Les propriétaires riverains élevèrent leurs maisons sur un plan uniforme qu’on reconnaît encore dans certaines parties du quai.

 

Le quai de la Marine

Le quai de la Marine qui va du pont de la tournelle jusqu’à la rue Lebeuf,  fut aménagé en 1759, après la disparition des murs d'enceinte de la ville. Il reçut le nom de quai Bourbon: le duc de Bourbon était gouverneur de Bourgogne au XVIIIe siècle. Les immeubles qui le bordent ont été édifiés sous le 1er empire. plusieurs de ces immeubles possédaient en rez-de-chaussée des "ports" destinés à l'entrepôt des marchandises déchargées sur les quais. Les café y étaient nombreux et celui à l'enseigne de "l'ancre de la marine" est a devenu le restaurant "Maxime".

Au même temps, le bâtiment qui fut successivement le bureau des coches et ceux de M. Jossier, entrepreneur de marine, s’appelait, avant 1785, le Port-au-Diable. L’évêque de Cicé l’acheta alors et en fit le magasin à sel, à côté des anciens greniers à sel qui étaient séparés du jardin de l’évêché par la rue des Vieilles-Tanneries.

Le quai du port proprement dit ne fut construit qu’en 1821. Il a été relevé sensiblement à la suite de la construction du barrage de la Chaînette, de façon à ce que la rade d’Auxerre pût contenir un grand volume d’eau avec une profondeur considérable.

 

Le quai de la République

C'est au n° 1 de ce quai que se trouve l'office de tourisme. Il s'étend de la rue Lebeuf au boulevard Vaulabelle. A l'origine il s'appelait Quai de Condé, du nom du prince de Condé, gouverneur de la province. Il prit le nom de Quai de la République en 1880.

C'est sur ce quai qu'était installé, en 1801, "L'HÔTEL DU LEOPARD"  (aujourd'hui le célèbre restaurant "BARNABE") dans l'ancien bâtiment de la gabelle. Y faisaient escale les malles-poste et messageries. Napoléon 1er, Mme de Staël, Murat ... en furent les hôtes. Il disparu en 1881.

En 1940, le bombardement allemand (certains disent italien) qui visait le pont Paul Bert anéanti tous les immeubles de la partie du quai situé entre la rue du pont et le boulevard Vaulabelle.

 

Le quai du batardeau

Le quai du batardeau s'étend du boulevard Vaulabelle à la Place Achille Ribain . Il tient son nom d'un moulin qui fonctionnât jusqu'en 1912 à son extrémité (maison de l'eau). (Voir page sur les moulin)

Cuvier signale la découverte, sur la rive gauche de l’Yonne et aux environs du Bâtardeau, d’une mâchoire inférieure d’un crocodile (Recherches sur les ossements fossi1es, t. V, p. 147).  

D’après M. Leblanc, c’est dans les prés voisins de l’écluse du moulin du Bâtardeau et dans un jardin qu’on a découvert, en 1799, les restes d’un atelier monétaire romain, avec des coins à l’effigie de Tibère (Recherches sur Auxerre, t. I, 58).

Comme le quartier Saint-Julien dont il fait parti, le quai du batardeau eu énormément à souffrir du bombardement de 1944. L'aviation américaine fit usage de bombes de calibres différents dont les plus petites étaient de 250 Kg. A lui seul le quai reçu 10 de ces bombes.

Sur le quai se sont installés des moulins modernes que beaucoup d'auxerrois verraient avec joie détruire tant ils sont laids et dangereux (risque d'explosion). La berge du quai du barardeau fut longtemps appelée : "Port de la turbine"

 

Les ports

Ente le pont Paul Bert et celui de la tournelle il y eu pas moins de 8 ports. Le plus connu, celui du "bonnet rouge", se situait à la hauteur du chevet de Saint-Germain, face à la place Courtet devenue en 1972 : place du Coche d'eau. 

Le port Saint-Nicolas se situait devant la place du même nom.

Le port au diable était face aux anciennes salines de Franche-Comté (l'hôtel Maxime actuel)

A hauteur de l'ancien port Villeneuve stationnait à la belle époque un bateau-lavoir très fréquenté.

Tous ces ports disparurent avec les îles en 1911 lorsque sera créé le port actuel sur la rive droite : le port Gerbault du nom d'un ancien propriétaire du lieu qui y possédait un manoir.

 

 

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