LES MOULINS  

Il existait, autrefois, sur les biez de la rivière d’Yonne, au territoire d’Auxerre, huit moulins à blé. A ces usines déjà nombreuses il faut ajouter les moulins de Saint-Martin et d’Arnus, sur le ru de Vallan, pour avoir le chiffre des usines à farines qui alimentaient la ville d’Auxerre. Nous les énumérerons en suivant le cours de la rivière.

Moulin de Preuilly ou de Fontenoy. — Il appartenait, dans les temps anciens, au Chapitre d’Auxerre qui le vendit sous le nom des Vannes-Grivottes, à Hugues de Jaulcourt (Il y avait un meunier nommé Grivot). En 1530, l’Hôtel-Dieu des Grandes-Charités d’Auxerre acheta pour 1.000 livres la place qu’il occupait, car il était détruit alors (Archives de l’hôtel-Dieu). On y rebâtit ensuite un moulin qui ne s’appela Preuilly qu’au XVIIe siècle, et parce que les terres voisines appartenaient à l’abbaye de Preuilly, laquelle y avait une chapelle renommée contre la rage.

C'est aujourd'hui une discothèque.

 

Moulin du Bâtardeau, appelé le moulin des Prés, en 1196 (Cartul. général, II, 472). Il appartenait à l’abbaye de Crisenon à laquelle il fut donné, par le comte de Nevers, en 1148. En 1407, c’est le moulin de l’Etranglé, surnom funeste provenant sans doute de quelque événement tragique arrivé en ce lieu.

 

 

D’après M. Leblanc, c’est dans les prés voisins de l’écluse du moulin du Bâtardeau et dans un jardin qu’on a découvert, en 1799, les restes d’un atelier monétaire romain, avec des coins à l’effigie de Tibère (Recherches sur Auxerre, t. I, 58).

Cuvier signale aussi la découverte, sur la rive gauche de l’Yonne et aux environs du Bâtardeau, d’une mâchoire inférieure d’un crocodile (Recherches sur les ossements fossi1es, t. V, p. 147).  

 Transformé en 1882 en usine élévatrice des eaux captées dans le parc voisin de l'arbre sec, le moulin du batardeau à disparu en 1912 pour faire place à une usine plus moderne : "la maison de l'eau". Reconvertie en site d'exposition, on peut y admirer les vieilles installations.

C'est sur le quai qui prolonge le quai de la République que se sont installés des moulins modernes que beaucoup d'auxerrois verraient avec joie leur destruction tant ils sont laids et dangereux (risque d'explosion). La berge du quai du barardeau fut lontemps appelé : "Port de la turbine"

Moulins Sous-Murs ou Grands-Moulins. — Ils existaient en face de la rue Lebeuf et sur la rive droite de l’Yonne. ils ont été détruits en 1825 pour l’établissement du canal du Nivernais qui a disparu à son tour. L’évêque Hérifrid les donna, en 881, à son Chapitre qui les a conservés jusqu’en 1789. Le nom de Sous-Murs leur venait de leur situation sous les murs romains.

Moulin Mi-l’Eau. — En face des Grands-Moulins existent encore les bâtiments du moulin Mi-l’Eau, ainsi nommé de son ancienne situation au milieu de la rivière. Le Chapitre le possédait en 1178, et le cellérier Haton donna alors à l’abbaye de Saint-Marien un cours d’eau qui passait par l’écluse de ce moulin et qui se dirigeait dans le monastère, derrière les maisons actuelles du faubourg Saint-Martin.

 

En 1705, le moulin Mi-l’Eau fut incendié, puis donné à bail pour 99 ans, en 1738, au sieur Marlot, à charge de le rebâtir. Il a été l’objet de grands travaux en 1852, et on a découvert dans les fondations de cette usine des vestiges romains. L’exhaussement du niveau de la rivière, par l’érection du barrage de la Chaînette, a rendu l’existence du moulin Mi-l’Eau impossible comme usine à blé.

Moulin Judas, aujourd’hui dénaturé et englobé dans l’une des anciennes usines à ocres qui s’élèvent sur les bords de l’Yonne. On l’appelait aussi le moulin de Chantereine, de canluranœ, à cause du coassement des grenouilles du marais voisin. Son nom de Judas lui vient de son voisinage d’un territoire de vignes renommé. Il appartenait autrefois à l’abbaye Saint-Germain.

En face était le pertuis de la Chaîne, ainsi nommé parce qu’on tendait, sur ce point, une chaîne de fer pour barrer la rivière et arrêter les ennemis au passage. Mais, en 1350, les habitants d’Auxerre, craignant les attaques des Anglais, maîtres du château de Régennes, prirent des précautions encore plus grandes et ils firent « afondrer au boucheat desdiz moulins ung grant batel adce que lesdiz hennemiz ne peussent venir par la rivière prandre ou domaige ladicte ville par nefs ou autrement, » ce qui détourna le cours de l’eau (Archives de l’Yonne, Fonds Saint-Germain, Moulin de Judas).

Moulin Brichou. — Sur la rive droite de l’Yonne, au fond d’un biez, se trouve le moulin Brichou, connu sous le nom de Brechol dès le XIIe siècle (Ibid, Fonds Saint-Marien). Les moines de Saint-Marien l’achetèrent en 1164 de Guillaume dit de Chou. Les pêcheurs d’Auxerre avaient des droits dans le biez de ce moulin, qui furent reconnus en 1265. Mais le temps change bien des choses. En 1698, le corps municipal, mis en demeure de déclarer s’il revendiquait ce droit de pêche, l’abandonna comme trop onéreux parce qu’il fallait payer 6 livres de cire aux moines. Il y avait, auprès de ce moulin, une grande usine à ocre et à ciment romain.

 

Moulin Président. — Cette usine est placée au-dessous du moulin Brichou. C’est une propriété privée connue dès le XVIIe siècle.

 

 

 

 

Le moulin président s'est appelé un temps : le moulin de la galette. C'était une guinguette très fréquentée

Il fut détruit par un incendie en 1891

Moulin Brûlé ou de l’Escale, connu sous le nom Moulin brûlé dès 1270 (Cartul. du pitancier de Saint-Germain, 44) et brûlé de nouveau en 1469. Il était en aval du moulin du Président, appartenait à l’abbaye Saint-Germain. Il y avait, autrefois, un barrage ou une escale en cet endroit, d’où le moulin avait reçu son nom.

Moulin MourletUn terrier du roi, à Auxerre, parle, en 1679, d’un moulin Mourlet sur l’Yonne, paroisse Saint-Martin-lès-Saint-Marien. Je n’ai pu en reconnaître la situation (Archives de 1’Yonne, A 5, f 688).

Moulin Darnus Il était situé sur le ru de Vallan. Il appartenait en 1515 à Pierre Darthé, sieur d'Arnus, un petit fief du village de Saint-en-Puisaye. 

Moulin de saint-Martin Il était situé sur le ru de Vallan

     Moulin Rouge
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