ROUTES AUTOUR D’AUXERRE

OU CONDUISANT DANS LA VILLE

Les voies de circulation autour de la ville ont été pendant longtemps à peu près nulles. Les chemins qui étaient établis sur la douve des fossés conduisaient d’un faubourg à un autre, mais n’avaient rien de régulier et ne se reliaient pas entre eux.

Les routes de Paris à Dijon et à Lyon et les autres routes qui entourent la ville, ne prirent un caractère définitif qu’au milieu du XVIIIe siècle.

La route de Paris à Dijon et à Lyon arrivait à la porte du Pont, et ne parvenait au port jusqu’en 1767 qu’en entrant en ville par les rues Chèvrerie, des Tanneries et Sous-Murs. Remarquons que l’ancienne route de Lyon par Cravan, Vincelles et la Cour-Barrée, la montagne de Touche-Boeuf et le faubourg Saint-Julien, avait été abandonnée depuis la chute du pont de Cravan sur L’Yonne en 1730

Après de longues négociations avec la ville, les élus de Bourgogne ordonnèrent que cette route serait transférée sur le port pour aboutir au pont. Elle était déjà adjugée, lorsqu’il survint de nouvelles réclamations de la ville. — Retrait de l’ordonnance précédente par les élus qui décident alors que la route de Paris passera à l’ouest, contournera la ville tout le long des promenades pour descendre au pont (1773). Mais, sur de nouvelles instances, les élus, qui étaient bons princes, reviennent à leur premier projet, la route est reportée sur le port et adjugée au sieur Saint-Père en 1775 (Voir Chardon, Hist. d’Auxerre, t II, 572).

Les murs de la ville, épais de six pieds, furent démolis dans cette partie. L’autre route, celle destinée à conduire des hauteurs au port par les portes d’Eglény, du Temple et de Chantepinot, fut également construite à la même époque.

Nous rapporterons à ce propos l’état des voitures publiques à la fin du XVIIIe siècle. Lebeuf, dans sa correspondance (Lettres de l’abbé Lebeuf, t. II, p. 348), raconte comment, en 1744, on pouvait venir, de Sens à Auxerre par le coche d’eau ou les carrioles, en plusieurs jours. Le coche avait cet agrément de faire voir tout le panorama varié de la vallée d’Yonne, ce qui distrayait un peu des ennuis du voyage.

En 1752, on avait les messageries royales qui venaient de Lyon et passaient à Auxerre de deux jours l’un, avec la chance de trouver quelquefois de la place. On avait encore le carrosse de Dijon à Paris et retour, et d’Auxerre à Chalon, tout cela une fois par semaine.

Mais le besoin d’une locomotion plus rapide commençait à se faire sentir vers la fin du XVIIIe siècle. Les affaires, les procès, le commerce des vins et des bois, tout appelait les Auxerrois à Paris. Ils n’avaient pour faire le voyage, en 1782, « outre la voiture du coche, qui est si lente que presque personne ne s’en sert dans celles qui sont en état de faire plus de dépense, » que la Turgotine, voiture baptisée du nom de son créateur, le grand ministre Turgot, et qui passait plusieurs fois par semaine, venant de Lyon, mais ayant rarement des places libres. Et de plus les carrioles, ce véhicule antédiluvien dont nous avons vu encore les derniers représentants avant l’ouverture du chemin de fer. Mais, disent les officiers municipaux, la voiture des carrioles est si dure et si fatigante que bien des personnes ne peuvent s’en servir, et que les plus fortes et les plus robustes sont souvent incommodées pour s’en être servies. » Ils n’étaient pas très exigeants et demandaient seulement l’établissement d’une voiture à huit places pour se rendre en un seul jour deux fois la semaine, d’Auxerre à Montereau et réciproquement, pour de là prendre le coche d’eau jusqu’à Paris, et de même de Paris à Montereau, au retour (Archives de la ville, conclusion du corps municipal, 1782).

Ce service de voitures fut établi vers 1788 par les régisseurs généraux des messageries royales; et l’on allait à Paris en un jour et demi! En 1797, on allait, à Paris, en 26 heures et cela coûtait 30 livres. Les choses durèrent ainsi jusqu’en 1829, puis on créa l’Hirondelle, la Châlonnaise, les Comtesses, etc., etc.; et enfin, en 1855, le chemin de fer tua d’un seul coup tous les véhicules possibles, depuis la patache jusqu’à la grande diligence à six roues.

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