RUE MILLIAUX  

C’était, dans l’origine, « la rue qui va de l’église Saint-Pèlerin aux Jacobins. » En 1467, Laurent Bureteau, riche marchand, y avait sa demeure (Archives de l’abbaye Saint-Marien). En 1543, son fils Etienne lui succède. C’était une famille importante du quartier, et qui donna son nom à la rue.

Les Jacobins y avaient leur maison des Bons-Enfants. C’était anciennement un lieu qui avait servi pendant quelque temps de cimetière aux Juifs. La comtesse Mathilde le donna, en 1253, aux écoliers surnommés les Bons-Enfants. Les Jacobins étaient chargés de la direction de ces écoles populaires ou ils recrutaient des novices. La partie de la place de la Cour des Véens, du côté de la rue Bureteau, représente le jardin des Bons-Enfants qui devait des censives au Chapitre de Saint-Etienne (Censier de 1467). Les Jacobins ne conduisirent pas toujours par eux-mêmes les écoles des Bons-Enfants, car, en 1339, on voit un maître des Bons-Enfants qui paie dix sous de rente à l’Hôtel-Dieu sur sa maison et surtout le pourpris des Bons-Enfans (Livre des rentes de l’Hôtel-Dieu).

Un siècle après, Jacques Grail était le maître des Bons-Enfants et servait encore la même rente. (Compte de l’Hôtel-Dieu de 1440).

Cependant les Jacobins conservèrent toujours la haute main sur la maison, car, en 1381, ils en firent bail à un clerc du diocèse de Langres à condition d’instruire les écoliers dits Bons-Enfants, et de leur administrer les choses nécessaires pour se coucher. C’était ainsi une espèce de pensionnat. Les Jacobins y recrutaient des novices, et même si les élèves n’entraient pas dans le couvent, ils étaient obligés de payer aux Jacobins 5 livres par chaque année qu’ils avaient passée dans l’école, pour les indemniser du pain et du potage à eux administrés chaque jour par le couvent (D. Viole, I, 517, Bibliothèque d’Auxerre, Man. n0 130).

Lebeuf dit à tort que, depuis 1435, on ne trouve plus rien sur ce collège: ce qui précède montre le contraire. Il est probable même qu’il dura bien plus longtemps, et au moins jusqu’aux guerres de religion.

Au XVIIIe siècle, les Jacobins morcelèrent le jardin des Bons-Enfants et le donnèrent à rente. Il fut divisé alors entre les mains des particuliers.

En 1853, la rue Bureteau a été réunie à la rue Valentin, à laquelle elle faisait suite.

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