RUE SOUFFLOT

C’était autrefois la Petite rue Neuve. Cette voie a eu la même origine que sa voisine la Grande rue Neuve, ayant été ouverte dans les terrains du clos de Saint-Eusèbe.

On y remarque, au n° 6, une maison de style de la Renaissance, en briques et pierres, du temps de Henri III, qui ne manque pas d’élégance. Je n’ai pu en retrouver le premier propriétaire. Déjà avant 1597, elle appartenait à François Delye, marchand ; sa veuve la vendit alors à Me veuve Delafaye pour 705 écus. On la qualifie, au dos de l’acte, de « la grande et belle maison. » Deux ans après, M. Ferroul, procureur du roi, la possède ; enfin, dans les derniers temps, elle advint, par testament d’un sieur Torinon, au président Chardon ; puis, par une dernière acquisition, à M. de Vathaire du Fort (Notes extraites des titres de M. de Vathaire).

En face de cette maison, sous le n° 9, est, au fond d’une cour, un vaste édifice d’aspect assez froid, qui appartenait, en 1737, à M. Thierriat, sieur de la Maison-Blanche, conseiller honoraire au présidial d’Auxerre. Elle est occupée aujourd’hui en partie par l’honorable M. Ribière, avocat.

Le nom actuel de la petite rue Neuve est d’une attribution récente. On a voulu rappeler le souvenir du grand artiste dont les ancêtres habitaient le quartier de Saint-Eusèbe. Germain Soufflot, architecte du Panthéon et d’autres oeuvres remarquables, était fils de Germain Soufflot, lieutenant au bailliage d’Irancy, terre dépendant de l’abbaye Saint-Germain. C’est dans ce lieu qu’il est né le 22 juillet 1743.

Cet hôtel particulier, de style Louis XIII, fut percé en 1903 pour donner à la rue Soufflot un débouché sur le boulevard du 11 Novembre. Le "passage Soufflot" fut aménagé en maison du peuple, puis en salles de réunion.

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