RUE DU DOCTEUR LABOSSE  

La rue du Docteur Labosse, qui s’enfonce dans le quartier de la Marine et se terminait, au début du XIXe siècle, par une impasse contre le mur des fossés de l’Hôtel-Dieu, doit son nom au mont qu’elle contourne de l’est à l’ouest. Le Mont-Brun, par corruption de mont du Brenn, est un mot gaulois qui signifie chef et qui rappelle le lieu ou s’élevait, dans les temps primitifs, la demeure du gouverneur du pays.

On sait, en effet, sans remonter plus haut que Saint-Germain, au Ve siècle de notre ère, que ce personnage, alors commandant de la province armoricaine, avait en face de la cité une habitation que l’on peut regarder comme le séjour des anciens maîtres de la contrée.

Lorsqu’au XIIe siècle le comte Pierre ferma la ville de murs sur le bord de l’Yonne, le quartier de Montbrun était fort étendu, et la rue de Villeneuve, depuis rue Montbrun, conduisait à la Tournelle, et il y avait encore des maisons plus éloignées (Fonds Saint-Germain). Non loin de la Tournelle s’élevait alors une porte de Villeneuve dont les officiers du comte Eudes s’emparèrent avec violence sur les religieux de Saint-Germain, en 1257 (Lebeuf, II, p. 275). Mais la nouvelle enceinte de la ville exposant les maisons qui étaient en dehors aux dangers de la guerre, leurs habitants les abandonnèrent peu à peu, les moines de Saint-Germain s’étendirent jusqu’aux murs de la ville, et ce quartier disparut.

Le nom de rue de Villeneuve paraît avoir été le plus ancien de la rue Montbrun, qui s’appela aussi Vaubrun. Au XVIe siècle les deux noms s’emploient indifféremment (Archives. Fonds Saint-Germain).

Il est encore fait mention de la poterne de Montbrun en 1635 ; un dessin du même siècle la figure entre la porte du port Saint-Nicolas et la tour de la Tournelle. Le port de Villeneuve existait bien à cet endroit, car il est indiqué, en 1339, comme étant devant Saint-Cosme, c’est-à-dire en face de cette ancienne église qui était sur la rive droite de l’Yonne (Livre de l’Hôtel-Dieu).

On voit, en 1560, un Claude Lemyraut ou Mirault, voiturier par eau, dans cette rue, habitée de tout temps par les mariniers (Ibid).

Le port du Bonnet-Rouge en était voisin en 1735 (Archives; Fonds Saint-Marien).

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