RUE SOUS-MURS  

C’était avec raison qu’on nommait ainsi cette longue rue qui règne sous les murs de la cité romaine, au sud. La hauteur des fortifications mettait, de ce côté, la ville à l’abri dé toute attaque. On aperçoit, vers l’entrée de la rue, la forme d’une des tours qu’on appelle encore la Tour Brunehaut, en souvenir de cette reine si populaire en Bourgogne qui l’aurait fait réparer. On y trouva, du temps de l’évêque Maurin, une certaine quantité de pièces d’or. Le prélat, qui voulait obtenir du roi la restitution des biens de son église enlevés par Charles-Martel, s’avisa de les attacher par paquets à l’étole qu’il portait au cou et il se présenta ainsi devant Charlemagne. Le roi écouta d’abord sa requête sans sourciller, puis quand il eut ajouté qu’il avait eu d’abord l’intention d’offrir ces pièces aux seigneurs de sa cour pour obtenir leur protection, mais qu’après avoir réfléchi il avait préféré les lui présenter à lui-même. Charles sourit et lui accorda ce qu’il sollicitait, en lui permettant de rentrer dans les domaines de son église à la mort des possesseurs. Le chroniqueur a soin d’ajouter que, chose merveilleuse, presque tous ceux-ci étaient morts au bout de deux ans

La tour qui se trouve à l’angle est de la cité, au bas de la rue, est également romaine, mais elle est bien dénaturée. C’est ce qu’on appelle la Tour Saint-Pancrace. On trouve, dans la cave qui est au-dessous, une inscription romaine illisible aujourd’hui.

Le Livre de l’Hôtel-Dieu appelle cette voie la « rue de la Boucherie aux Moulins de Sous-Murs. » Le nom de Semur qu’on donne dans quelques actes à la rue Sous-Murs, n’est qu’un nom corrompu. Quant à celui de rue des Cornes qu’on trouve au XVIIIe siècle, il rappelle le commerce de quelques-uns de ses habitants. On y remarque encore quelques maisons de bois de la Renaissance, notamment aux n° 8, 10 et 20. La maison n° 4 a des fenêtres ornées de cariatides en bois.

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