RUE DU GRAND CAIRE |
Nous avons vu plus haut, en effet, que saint Vigile, évêque au VIIe siècle,
en fondant le monastère de Notre-Dame-la-Ronde ou la Dehors, le dota de vignes
et de terres qui s’étendaient jusqu’aux vignes de
Migraine, qui sont bien
au-delà du boulevard actuel. On peut voir à la page Place
du palais de justice, par l’étendue qu’avait cette paroisse,
l’ancienne disposition des lieux. Lebeuf dit
(Lebeuf, Prise d’Auxerre, f° 63) qu’en 1568 on
appelait encore ce quartier « l’autre monde. » Cela est vrai; mais le nom de
GrandCaire était déjà connu dès 1542 (Archives de 1’Yonne, Baux à
cens, Fonds Saint-Marien). Le Grand-Caire était alors un terrain cultivé dont les moines de
Saint-Marien baillèrent une partie à rente à Me Charles, grenetier d’Auxerre,
qui la morcela et y fonda une rue (voir. Rue Paul Armandot). Belleforêt, en
1575, représente ce quartier comme peu couvert de maisons. La rue actuelle du Grand-Caire s’étendait primitivement jusqu’à la
rue du Nil, à l’ouest. En 1576, on voit une maison qui tient par-derrière
aux fortifications et par-devant à la rue du Grand-Caire. En 1674 ,la rue du
Grand-Caire est dite proche les Buttes (Terrier d’Auxerre de l’abbaye de
Saint-Germain), et le plan de la ville de 1752 confirme cette opinion (Bibliothèque
d’Auxerre). Le numérotage des rues, en 1791, prolongeait même celle du
Grand-Caire jusqu’à la rue d’Eglény; c’est encore une preuve de la légèreté
avec laquelle on efface administrativement les traditions. |
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