Ils ont laissé leur nom à une rue d'auxerre.

Mais qui sont-ils ?

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H

HATIN (Eugène), Voir la question posée sur le forum

HAUSSMANN (Georges, Eugène, baron), administrateur et homme politique français, né et mort à Paris (1809-1891). Il entra, en 1831, dans la carrière préfectorale et fut nommé, en 1853, à la préfecture de la Seine. Il devait occuper cette place jusqu'en 1870, et recevoir successivement le titre de baron, un siège au Sénat (1857), et un fauteuil à l'Académie des beaux-arts. En quinze ans, il réussi, grâce à une infatigable énergie, à renouveler l'aspect de Paris par le percement de grands boulevards, la construction du chemin de fer de ceinture, l'aménagement des bois de Boulogne et de Vincennes. La gestion financière du préfet, ayant abouti à un emprunt de 848 millions de francs,  donna prise à de vives critiques, résumées dans un opuscule de J. Ferry (les Comptes fantastiques d'Haussmann). Émile Ollivier le releva de ses fonctions en 1870. Député de la Corse en 1877; il a laissé des Mémoires. Il fut un temps préfet d'Auxerre

HERIC d'Auxerre, Chroniqueur, né en 841, mort vers 877, moine à Saint-Germain d'Auxerre, auteur d'une partie des Miracles de Saint-Germain et des Gestes des évêques d'Auxerre, textes précieux pour l'histoire du IXe siècle.

HEURTEBISE Voir la question posée sur le forum

HOCHE (Louis-Lazare), général français, né à Montreuil, faubourg de Versailles, en 1768, mort à Wetzlar en 1797. Fils d'un palefrenier, il entra lui-même, à quatorze ans, comme aide-palefrenier, aux écuries royales. En 1784, il s'engagea dans les gardes-françaises. Grenadier en 1785, il passa caporal en 1789, et il était capitaine en 1792. Un mémoire qu'il adressa au Comité de salut public sur la situation militaire mit en relief la haute intelligence du jeune officier, que Carnot nomma aussitôt chef de bataillon à l'armée du Nord. Hoche alla défendre Dunkerque contre les Anglais, puis, ceux-ci repoussés, il fut promu chef de brigade, général de brigade trois jours après; enfin général de division commandant en chef l'armée de la Moselle. Hoche alliait à une extrême bravoure et à une inflexible sévérité en matière de discipline une âme généreuse, pleine de sollicitude pour ses subordonnés. Chef d'armée, il se montra, a dit Napoléon 1er, "un véritable homme de guerre". Il échoua d'abord contre les AustroPrussiens à Kaiserslautern (1793), mais, trois semaines plus tard, il les écrasa à Woerth et Froeschwiller, reprit les lignes de Wissembourg, débloqua Landau, et rejeta l'ennemi au delà du Rhin. En 1794, il épousa, à Thionville, Adélaïde Déchaux. Mais, quelques jours après, dénoncé comme suspect par Pichegru, son rival, il fut incarcéré à la Conciergerie. Mis en liberté au 9 Thermidor, il reçut la mission de combattre la chouannerie, qu'il réduisit promptement (1795). Cinq mois après, il écrasa, à Quiberon, une armée d'Émigrés à la solde de l'Angleterre, fit fusiller les derniers chefs vendéens, Charette et Stofflet, et pacifia la Vendée. Il tenta alors une descente en Irlande. Mis ensuite à la tête de l'armée de Sambre-et-Meuse (1797), il franchit le Rhin et battit les Autrichiens à Neuwied et à Altenkirchen. Il était à Wetzlar, lorsqu'il mourut, à vingt-neuf ans, d'une maladie de poitrine, et non pas, comme on l'a dit parfois, sans preuve, d'un empoisonnement. Hoche reste une des figures les plus grandes et les plus pures de la Révolution.

 

HUGO (Victor-Marie), poète français, né à Besançon en 1802, mort à Paris en 1885. Fils du général, alors capitaine, Sigisbert Hugo, et de la fille d'un armateur de Nantes, Sophie Trébuchet, il suivit tout entant son père de garnison en garnison, notamment en Espagne et en Italie. Il vécut ensuite avec sa mère dans cette maison des Feuillantines qui lui inspira de si beaux vers. En 1815, il fut mis en pension pour se préparer à l'École polytechnique et fit d'excellentes études. Déjà il faisait des satires. des odes, des épitres et même une tragédie. Les Jeux floraux le couronnèrent plusieurs fois. En 1822, il publia son premier volume d'Odes, qui lui valut une pension de Louis XVIII et l'autorisation d'épouser Adèle Foucher ; puis en 1823, un sombre roman, Han d'Islande; en 1824. un second volume d'Odes; en 1825, Bug-Jargal: la même année, un troisième volume d'Odes, suivi de Ballades; en 1827, le drame de Cromwell, dont la préface fut le manifeste du romantisme. Ses principaux recueils lyriques, dans la première moitié de sa carrière, sont : les orientales (1828), admirables par le coloris du style et la richesse du rythme; les feuilles d'automne (1831); les champs du crépuscule (1835); les voix intérieures (1837),; les rayons et les ombres (1840), dont la poésie est moins brillante, mais a des accents plus profonds, où il se montre un admirable interprète des intimités recueillies, de la vie morale et sociale. Après Cromwell, qui n'était pas fait pour être joué, Victor Hugo donna plusieurs drames ; en vers : Hernani (1830); Marion Delorme (1830, écrite dès 1829); Le roi s'amuse (1832); Ruy Blas (1838); les Burgraves (1843), dont l'échec le décida à renoncer au théâtre; en prose: Lucrèce Borgia et Marie Tudor (1833) ; Angelo (1835). Entre temps, il avait publié Notre-Dame de Paris (1831), roman historique, ou plutôt multiple et vaste épopée du moyen âge et de l'art ogival. De 1833 date sa liaison avec Juliette Drouet, qui devait lui rester attachée jusqu'à la fin. La mort de sa fille Léopoldine, noyée par accident à Villequier en 1843, lui causa une douleur profonde. Il fut élu à l'Académie française en 1841 et nommé pair de France en 1845. Depuis lors jusque vers 1850, le poète céda la place à l'homme politique. Il avait d'abord été un "Vendéen" comme sa mère, un légitimiste et un catholique. Il devint de plus en plus libéral, et, après la révolution de Février, ne tarda pas à être le chef de la gauche démocratique et son grand orateur. Il fit campagne contre Louis Bonaparte, qui préparait le rétablissement de l'Empire, et fut inscrit, au coup d'État, en tête des listes de proscription. Il passa dix-huit ans dans l'exil : à Bruxelles d'abord, puis à Jersey, à Guernesey.

De Bruxelles sont datés Napoléon le Petit, virulent pamphlet, et les Châtiments (1853), recueil de satires lyriques, où sa puissance d'indignation se déploie avec une verve incomparable. Avec les Contemplations (1856), Victor Hugo revient à la poésie intime. Ces deux volumes sont la suite des Feuilles d'automne et des Voix intérieures; mais leur lyrisme s'est fait plus élevé, plus ample, plus largement humain. En 1859, parait le premier volume de le Légende des siècles, série de récits et de scènes épiques, dans lesquels il montre "l'épanouissement du genre humain de siècle en siècle". Ce poème est l'œuvre la plus grandiose, la plus diverse de Victor Hugo, la plus simple dans sa magnificence. En 1862, il donne un vaste roman social et humanitaire, les Misérables; puis les Travailleurs de la mer (1866); l'Homme qui rit, et, quelques années plus tard, Quatre vingt-treize. Dans l'intervalle avaient paru les Chansons des rues et des bois (1865), recueil de courtes pièces de vers gracieuses, badines, légèrement sensuelles. Rentré à Paris après la chute de l'Empire, il donna, en 1872, l'Année terrible, que lui ont inspirée les désastres de la guerre étrangère et de la guerre civile. Puis c'est la seconde série de la Légende des siècles (1877), et la troisième (1883), l'Histoire d'un crime, où il raconte le coup d'État; l'Art d'être grand-père (1877), qui contient maintes pièces exquises de grâce et de tendresse émue; divers poèmes ou recueils poétiques : le Pape (1878) ; la Pitié suprême (1879) ; l'Âne (1880) ; Religion et religions (1880) ; les Quatre vents de l'esprit (1881); le drame de Torquemada (1882).
Après son retour en France, V. Hugo n'avait pas tardé à redevenir un des chefs du parti républicain avancé. Son rôle fut surtout de faire de beaux discours, dans lesquels il célébrait les plus nobles idées de justice, d'humanité, de progrès moral et social. Mort à quatre-vingt-trois ans, ses funérailles furent une véritable apothéose. Il laissait un grand nombre d'œuvres inédites, dont on a publié : le Théâtre en liberté (1886) la Fin de Satan (1886), poème; Choses vues (1887), sorte de journal; Toute la lyre (1888), recueil poétique; une partie de sa Correspondance.

Le théâtre de V. Hugo vaut moins par la vérité humaine ou la valeur dramatique que par la magnificence du lyrisme (Hernani, Ruy Blas) ou la grandeur épique de l'inspiration (les Burgraves). De même, dans ses romans, on apprécie le pittoresque des tableaux, des reconstitutions historiques plutôt que la vraisemblance.

Mais entre les lyriques du XIXe siècle, V. Hugo est sans conteste le plus puissant et le plus divers. Toute la poésie française contemporaine dérive de lui. Il a été un admirable créateur de mythes, et, si aucun autre ne l'égale pour la peinture du monde sensible, il sait encore exprimer le mystère et l'âme latente des choses; il sait mieux que tout autre rendre par le rythme et par le son ce qui n'est pas assez précis pour se définir, ce qui est trop vague et trop secret pour avoir une traduction logique. Il a créé, presque à lui tout seul, l'instrument de la poésie moderne, langue et versification. Comme l'a dit Émile Augier, il est "le Père".

Incomparable pour la fécondité d'invention verbale, il ne faut pas que les miracles de son art nous fassent méconnaître ce que renferme son oeuvre de profond sentiment et de grave pensée. V. Hugo a la sensibilité moins prompte à s'émouvoir que celle de Lamartine, par exemple; mais il l'a aussi plus recueillie, plus forte, plus pénétrante. Au reste, sa puissance objective lui permet d'embrasser un domaine sans limites: la nature, l'homme, l'histoire, l'univers entier. En même temps, il s'approprie tous les tons et tous les genres, tour à tour élégiaque, épique, dramatique, satirique; tantôt sonnant la fanfare des métaphores et des antithèses et tantôt modulant des mélodies d'une suave douceur, tantôt brossant à grands traits d'immenses tableaux historiques et légendaires, tantôt ciselant en quelques vers un fin médaillon.

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