L |
LABOSSE
(Docteur)
Voir la question posée sur le forum
|
LA
BOURDONNAIS (Bertrand-François MAHÉ, comte
DE), marin français, né à Saint-Malo en 1699, mort à
Paris en 1758. Marin au service de la Compagnie des
Indes, capitaine en 1724, il contribue à la prise de Mabé,
puis passe au service du vice-roi portugais de Goa. Gouverneur, en 1785, des îles
de France et de Bourbon, il
commande en 1740 la division navale destinée aux
Indes et dégage Mahé, as
siégée par les Naïres en
1741. En 1746, il se porte u secours de Pondichéry, menacé par les Anglais,
livre bataille le 6 juillet à
l'escadre de Peyton sur la
côte de Coromandel et met
le siège devant Madras, qui
offre de verser une rançon: "Je ne vends point l'honneur, messieurs, réplique
La Bourdonnais; le pavillon
de mon roi sera arboré sur
Madras, ou je mourrai au
pied de ses murs". La gar
nison anglaise capitule le
21 septembre. Mais La Bour
donnais, à cette occasion, entre en conflit avec Dupleix,
son égal, qui lui impose ses vues et l'oblige à envoyer la
moitié de son escadre à Achem. Avec la seconde division,
il retourne à l'île de France. Sa place de gouverneur est ci
occupée par David, qui lui donne l'ordre de ramener en
France sa division. Tombé prisonnier des Anglais, rapatrié
presque aussitôt, il est arrêté et incarcéré à la Bastille
le 2 mars 1748. Il y resta deux ans. Pour se justifier contre les accusations de Dupleix, il rédigea dans sa
pri
son une carte - aujourd'hui à la Bibliothèque nationale - pour la confection de laquelle un
mouchoir gommé lui
tint lieu de papier, la suie d'encre, du marc de café de couleur. Son Innocence fut proclamée par les enquêteurs.
|
LACURNE DE
SAINTE PALLAYE Voir
page spéciale
|
LAFAYETTE (Marie-Joseph-Paul-Roch-Yves-Gilbert
MOTIER, marquis DE), général et homme politique français né au château de
Saint-Roch de
Chavagnac (Haute-loire) en 1757, mort à Paris en 1834. D'une ancienne
famille d'Auvergne, sous-lieutenant au régiment de Noailles, Il épousa en 1774 la seconde fille du duc
d'Ayen, et quitta le service deux ans après. Enthousiaste des idées
philosophiques, il réussit à quitter la
France pour aller se joindre aux insurgents américains. Il se distingua aux
côtés de Washington, se rendit en France, où il sollicita l'intervention
franç aise et retourna aux États-Unis annoncer l'arrivée de
Rochambeau. Après avoir amené Cornwallis à capituler à
Yorktown, il rentra dans sa patrie. Il fit partie de l'Assemblée des notables (1787)
et fut élu en 1789, par la sénéchaussée de Riom, député
de la noblesse aux états
généraux. Il prit l'initiative de la "Déclaration des
droits de l'homme". Élu commandant de la milice bourgeoise au lendemain
du 14 Juillet, Il organisa la garde nationale et fit adopter la cocarde tricolore.
Entraîné à Versailles par le flot populaire aux journée d'Octobre, il s'interposa entre
le peuple et la famille royale, et fut, en 1790, un des fondateurs du club dit plus tard
"des Feuillants". Il ne sut ni prévoir ni empêcher la fuite de Louis XVI, et la
répression de l'émeute du champ de Mars ébranla sa popularité.
Chargé du commandement de l'armée du Centre, il quitta camp pour aller protester, à la barre de la Législative,
contre la journée du 20 Juin, et se vit accuser d'aspirer à la dictature militaire. Après la proclamation de la
déchéance
du roi, il voulut secourir la royauté; mais, abandonné
de tous, il dut franchir la frontière. Pris par les autrichiens, il fut conduit de prison en prison jusqu'à
Olmutz,
où il fut enfermé. Le traité de Campo-Formio (1797) le délivra. Rentré en France après le
18 Brumaire, il ne joua
aucun rôle politique sous l'Empire, mais, en 1815, il se fit élire à la Chambre des Cent-Jours par le
département de Seine-et-Marne. Après Waterloo, il réclama
l'abdication de l'Empereur, et fut chargé auprès des Alliés
d'une mission diplomatique, d'ailleurs infructueuse. Député de la
Sarthe en 1818, il combattit au premier rang du parti libéral, s'affilia à la Charbonnerie, et fut
compromis dans
le complot de Belfort (1822). Après un échec en 1824, il fut élu par l'arrondissement de Meaux en 1827,
au retour d'un voyage triomphal aux États-Unis. Quand la révolution
de Juillet éclata, il fut élu commandant en chef garde
nationale et contribua à faciliter au duc d'Orléans l'accession au trône, mais il ne tarda pas à combattre
à la chambre
la politique de la monarchie de Juillet.
|
LAFFON
René
?
|
LA
FONTAINE (Jean DE), poète français, né à Château-Thierry
en 1621, mort à Paris en 1695. Son enfance
s'écoule à Château-Thierry où son père était
maître des
eaux et forêts; puis le collège le prend, puis l'Oratoire;
mais au bout de dix-huit mois il renonce à l'état ecclésiastique. Dès lors, tantôt à
Château-Thierry ou à Reims,
tantôt à Paris, il mène uns
vie facile et insouciante.
Pour essayer de le fixer,
son père le marie à vingt-
six ans à Marie Héricart
(1647), mariage de raison,
qui, malgré la naissance d'un
fils en 1653, devait laisser
place à une séparation de
biens (1658), sans qu'il y eut jamais au reste séparation complète.
De plus il lui
cède en 1652 un de ses offices
de maître des eaux. A la
mort de son père, La Fontaine aura la maîtrise complète et la capitainerie des
chasses (1658), charge qu'il
remplira jusqu'en 1670.
Paris ne l'enlève donc
qu'incomplètement à Château-Thierry, même quand
un oncle de sa femme, Jannart, l'aura introduit chez Fouquet, qui le pensionne (1656). La Fontaine avait fait
paraître en 1654 une imitation de l'Eunuque de Térence.
Se succèdent maintenant madrigaux, épîtres, poésies
diverses; le poème d'Adonis, une comédie Clymène (1659)
[qu'il ne publiera que plus tard] ; le Songe de vaux, et,
après la chute de Fouquet, à qui il restera fidèle dans sa
mauvaise fortune, la fameuse Élégie aux nymphes de Vaux
(1661) puis l'Ode au Roi (1663)
Déchu de ses espérances par la chute de son protecteur,
Il était en proie à maints enterras pécuniaires, quand. après un
voyage en Limousin où il accompagne Jannart
exilé (d'où des lettres charmantes à sa femme), il entre au Luxembourg comme gentilhomme servant de
la duchesse
douairière d'Orléans (1664). Ces huit années voient successivement paraître les divers recueils des Nouvelles
en vers et Contes [avec Clymène] (1664-1671), le premier
recueil des Fables (1668), le roman des Amours de Psyché et de
Cupidon [avec Adonis] (1669), tandis que sa vie
s'illumine de l'amitié de Racine, de Molière, de Boileau.
A la mort de la Duchesse douairière d'Orléans, Meme de
La Sablière offrit à La Fontaine un abri, qui durera près
de vingt ans. Il y jouit d'une complète sécurité, tout en
fréquentant chez M, le Prince, chez le Grand Prieur, chez
l'ambassadeur anglais lord Montagu, chez Mme de la
Fayette, surtout chez les d'Hervart, etc. Les oeuvres ne
chôment pas : c'est le poème de le Captivité de Sainte-Male
(1673); une nouvelle série de Contes (1674), un
second recueil de Fables (1678), le poème du Quinquina
(1682). La Fontaine est enfin reçu à l'Académie en
1684,
Louis XIV ne faisant plus obstacle à son élection.
Il donne ensuite les deux poèmes de Philémon et Baucis et des Filles de Minée (1685), de nouveaux
contes:des comédies et livrets d'opéra avec Champmeslé
(Ragotin, le Florentin, la Coupe enchantée, l'Astrée, représentés sous le nom de ce dernier), le Discours à
Mme de
La Sablière (1684), Épître à Huet (1687).
Tombé malade (1692), il se convertit, renie ses contes,
se rétablit pour un temps, est recueilli par les d'Hervart
après la mort de Mme de La Sablière, publie en 1694 ses dernières Fables, et meurt pieusement
en 1695, laissant des poésies, des opuscules, des lettres, sept fables
qu'on
s'empressa de publier en un recueil l'année suivante.
Rêveur, distrait, indépendant, indolent, voluptueux,
inquiet, mélancolique, cet amant de la nature, de la liberté, de
la poésie est capable de patience dans le travail. Sa curiosité pénétrante s'étend à tout.
Son oeuvre se ressent de tous ceux, qu'ils soient du
Nord ou du Midi, qu'il a lus, aimés, imités, mais imités en maître conscient de ses forces et de
son originalité
propre. Il l'a dit justement : son imitation n'est pas un
esclavage. C'est ainsi que les Contes et Nouvelles prennent
sous sa main un caractère bien français, et que faisant craquer le cadre antique de la fable, il
a créé
comme un genre neuf, tout ensemble drame, comédie, satire, élégie, voire épopée, où les mille facette
de son
prestigieux talent brillent du plus vif éclat, et jusqu'à
cette versification la plus souple, la plus pittoresque, la
plus suggestive qu'ait peut-être connue notre langue. Et que dire de ses autres poésies,
celles-ci
d'un élégant et exquis badinage, celles-là d'une touchante
sensibilité, toutes chargées de bon sens, de bonhomie
spirituelle, et toujours écrites dans une langue simple et saine. Il y a d'ailleurs chez lui
"une plénitude de poésie"
qui s'épanche jusque dans ses oeuvres en prose, mais avec
cette mesure et cette discrétion qui sont encore la marque
de son génie et qui en font un de nos plus classiques
écrivains.
|
LAMARTINE (Alphonse-Marie-Louis
DE PRAT DE), poète
français, né à Mâcon en 1790, mort à Paris en 1869. Sa
famille, appauvrie, s'était fixée dans la propriété familiale de Milly (Saône-et-Loire). Il y fut élevé surtout par
sa mère, très intelligente et très tendre, puis acheva ses
études à Lyon et à Belley. Souvent malade, de tempérament inquiet, il mena d'abord une vie
désœuvrée, voyagea en Italie, passa dans les gardes du corps (1814-1815).
Il poursuivit ensuite des projets incertains, mais ne cessait pas de lire, de travailler et d'écrire. En 1820, il fit
paraître les Premières méditations poétiques dont le succès
fut immense. Il se consacra
dès lors à sa carrière
d'homme de lettres et publia successivement les
Nouvelles méditations poétiques (1823) et les Harmonies poétiques et religieuses
(1880), cependant qu'en 1829
il était élu à l'Académie
française. Pour écrire une
sorte de vaste poème épique
sur les destinées de l'humanité, il fit un voyage en
Orient dont il publia le récit en 1888 ; de ce poème il n'a donné que deux fragments Jocelyn (1836), et
la Chute d'un ange (1838). En 1889, il fit paraître les Recueillements poétiques.
Entre-temps, il avait été élu député du Nord (1883).
Réélu su 1837 par sa ville
natale, il joua un rôle politique de plus en plus important,
particulièrement pendant la compagne des banquets, qui
prépara la chute de Louis-Philippe. En février 1848, il
devint membre du gouvernement provisoire et ministre
des Affaires étrangères; son discours du 25 février contre
le drapeau rouge est resté célèbre. Mais après les journées
de Juin, sa popularité déclina; aux élections présidentielles, il dut s'effacer devant Cavaignac. Le coup
d'État
de 1851 le rendit à la vie privée. De cette période datent
surtout des oeuvres en prose : l'Histoire des Girondins
(1846); les Confidences (1849); des romans Geneviève
(1851) ; le Tailleur de pierres de Saint-Point (1851) Graziella (1852). Après 1851, Lamartine ruiné, écrivit pour
vivre des oeuvres souvent médiocres; une dotation du gouvernement lui permit de retrouver un peu
d'aisance pendant les deux dernières années de sa vie.
|
LAMY
(François
- Joseph -Amédée,
Commandant), officier et explorateur français, né en 1858, tué à
Koussouri (Baguirmi) en 1900. il commanda
l'escorte militaire de la mission Foureau dans son trajet de la Méditerranée au lac Tchad, à
la rencontre des missions Gentil et Voulet-Chanoine; après la réunion
des trois groupes (21 avril. 1900), il en prit la direction, et battit à
Koussouri, au sud du Tchad, le chef musulman Rabah, maître, après le massacre de
la mission de Behagie, du Sahara central. Il tut tué dans le
dernier retour offensif de l'ennemi.
|
LA
PEROUSE (Jean-François De Gallaup, comte DE), marin français, né au
Gua, près d'Albi, en 1741, mort dans
l'île de Vanikoro en 1788. Garde de la marine à quinze ans,
il fut grièvement blessé et fait prisonnier à bord du Formidable, le 20 novembre 1759,
dans la bataille
livrée près de Belle-Isle à l'amiral Hawke. Durant la
guerre de l'Indépendance américaine, il participa à la
bataille des Antilles (1779). Capitaine de vaisseau en 1780,
à bord de l'Astrée, il captura, avec l'aide de La Touche-Tréville, deux bâtiments près de
l'île Royale. Une croisière dans la baie d'Hudson fut en 1782 couronnée de
succès : les forts du Prince-de-Galles et d'York furent
pris et rasés. La Pérouse reçut, la paix venue, le commandement d'une expédition de découverte, dont Louis XVI
avait arrêté le plan. Ses deux frégates, la Boussole et
l'Astrolabe, appareillèrent à Brest le 1er août 1785.
Onze mois après, le 2 juillet 1786, ayant doublé le cap Horn, il est sur la côte
N-O. de l'Amérique, par 58° 36'
de latitude N., dans " le port des Français". Le
9 avril 1787, La Pérouse atterrit dans l'île de Pâques, en plein Pacifique. Par le nord des îles Sandwich, où il
découvre l'île Necker, il gagne Macao, puis les Philippines et, de là, remonte vers le Japon. Le 2 août 1787, il
reconnaît entre l'île Sakhalin et la Corée un détroit qui,
depuis lors, s'appelle le détroit de La Pérouse. A son
atterrage à Pétropaulovsk au KamtchatKa, le 7 septembre, il apprend sa nomination au grade de chef d'escadre et charge Jean-Baptiste de
Lesseps de porter en
France ses journaux de route et ses cartes. De là, il gagne
dans le Sud. l'archipel des Navigateurs où son collègue
de Langle périt massacré, les îles des Traîtres, puis celles
des Amis, et, le 26 janvier 1788, de Botany-Bay expédie
un dernier rapport au ministre de la marine. Puis, pendant
quarante ans, le mystère plana sur la destinée de l'expédition.
En 1826, le capitaine anglais
Dillon ayant aperçu entre
les mains d'un insulaire de Ticopia une garde d'épée où
il reconnut les initiales de La Pérouse, apprit qu'elle
venait, ainsi que de nombreux objets, d'une île voisine.
Cette île était Vanikoro, où Dumont d'Urville retrouva en 1828, sous le linceul des eaux, les débris de la Boussole et de
l'Astrolabe. La Pérouse et les siens auraient été massacrés par les insulaires après le naufrage.
|
LAPERRINE (Marie-Joseph-François-Henry, Général), général
français, né à Castelnaudary en 1860, mort dans la traversée du
Sahara en avion en 1920. Entré à Saint-Cyr en
1878, il sortait sous-lieutenant dans l'arme de la cavalerie en 1880 et comme officier subalterne,
faisait successivement campagne dans le Sud-Oranais, au Soudan sous
les ordres du colonel Joffre et au Sahara. Chef d'escadrons en 1899, il prenait
en 1902 le commandement du Territoire des Oasis, poste qu'il occupa jusqu'en 1910. Général de brigade
en 1914, il était, quand la Guerre éclata,
à la tête de la 6e brigade de dragons à Lyon. Lyautey,
resté au Maroc, l'appela en Afrique du Nord, le chargeant
de rétablir le calme dans le Sahara; ainsi fut créé pour
Laperrine le commandement des Territoires sahariens; il
le conserva jusqu'en octobre 1919. Promu ensuite divisionnaire au commandement de la division d'Alger, il
prit la place du général Nivelle, commandant du 19e corps
d'armée. Blessé grièvement au cours d'un atterrissage
forcé, dans l'une des premières traversées aériennes
du
Sahara, il obligea ses compagnons à l'abandonner sur
place pour chercher eux-mêmes à sortir du désert.
|
LAR0USSE (Pierre-Athanase), grammairien, littérateur et encyclopédiste français, né à Toucy (Yonne)
en 1817, mort à Paris en 1875. Il fit ses premières études
l'école primaire de sa ville natale, les complétant par d'incessantes lectures. A seize ans, il obtenait
une bourse
de l'Université, pour compléter son instruction à Versailles. A vingt ans,
il prenait, à Toucy, la direction
l'école primaire supérieure. C'est là qu'il conçut le
de substituer à la routine de l'enseignement pure
mnémotechnique un système
pédagogique destiné à tenir
l'esprit en éveil. Tel est
l'objet de ses premiers livres classiques, dont il commença, en 1849, la publication, après avoir, dans un
séjour de huit ans à Paris,
accru sa culture par un labeur assidu. Nous citerons,
dans cette série de travaux
Grammaire élémentaire lexicologique (1849) ; Traité
complet d'analyse grammaticale (1850) ; Cours lexicologique de style (1851)
Traité complet d'analyse et
de synthèse logiques (1852)
Méthode lexicologique de
lecture (1856) Dictionnaire
de la bagne française (1856); Jardin des racines
grecques (1858) ; Jardin des racines latines (1860) Nouveau traité de
versification française (1862) ; Miettes -
lexicologiques (1863) ; Grammaire complète, syntaxique et
littéraire (1868) ; Grammaire supérieure (1868) ; Gymnastique intellectuelle
: les Boutons (1870), les Bourgeons
(1871) ; etc. Partout s'y retrouve le souci d'obliger
l'élève à penser par lui-même, ou à reconstruire,
pa un effort personnel, la pensée ou le vocabulaire, tronqués à
dessein, des auteurs. Citons encore de Larousse : Flore
latine des dames et des gens du monde (1861); Fleurs historiques des dames et des gens du monde
(1862); Dictionnaire lyrique, en collaboration avec Félix Clé.ment.
(1869) ; etc. Outre ces ouvrages, Larousse fonda en 1859 un journal d'enseignement,
l'École normale, qui compte
treize volumes. Pierre Larousse, en 1852, fonda
Boyer une librairie d'édition classique, puis il entreprit
son Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (1866 -1876) ; oeuvre immense, qu'il poursuivit avec une
entière
indépendance d'esprit et de jugement, et quelque
de l'esprit libre et audacieux des grands encyclopédistes
du XVIIIe siècle, répertoire merveilleux de faits, chiffres,
d'anecdotes, et d'idées. Larousse devait mourir avant
d'avoir vu la fin de la tâche, miné par un labeur qu'il ne voulut jamais interrompre.
|
LATÉCOÈRE (Pierre), industriel français, né à Bagnières de
Bigorre en 1883, mort à Paris en 1943. constructeur d'avions, il créa la
ligne aérienne reliant Toulouse à Barcelone (1918), puis à Dakar (1925)
et à l'Amérique du Sud (1930)
|
LA
TOUR D'AUVERGNE (Théophile-Malo CORBET DE),
officier français, né à Carhaix en 1743, tué à
Oberhausen
(Bavière) en 1800, Issu d'un rameau bâtard de la branche
de Bouillon, il prit part, comme volontaire, au siège de
Port-Mahon (1780). Rappelé en France en 1783, il ne fut
promu capitaine que deux ans plus tard, à l'ancienneté.
En 1792, il refusa d'émigrer, partit pour l'armée des Alpes
et coopéra à la conquête de
la Savoie. En 1793, il se
signala au passage de la Bidassoa, et devant la forteresse de Saint-Sébastien.
Il fit partie, sous les ordres
du général de La Borde, de
la "colonne infernale" qui
occupa la vallée de Ronce
vaux en 1794. Ayant obtenu
un congé, La Tour d'Auvergne s'embarqua pour la Bretagne et fut fait prisonnier
en route par un corsaire anglais. Interné dans
la Cornouailles, il fut échangé en 1797, et retraité avec
une modique pension. Le
glorieux vétéran se livra
alors tout entier, sous la direction de son ami Le Brigant, à l'étude des langues
celtiques. Il n'abandonna ces travaux que par amitié peur
Le Brigant. Trois fils de ce dernier étaient déjà morts
pour la patrie: la réquisition venait de prendre le dernier.
Malgré son âge, La Tour d'Auvergne voulut partir à sa
place. Successivement aux armées d'Allemagne, d'Helvétie
et du Rhin, le Premier consul lui décerna un sabre
d'honneur, avec le titre de premier grenadier des armées
de la République. Il combattait à la tête de ses grenadiers
sur les hauteurs d'Oberhausen, lorsqu'il tomba percé d'un
coup de lance au cœur. Un monument lui fut élevé en ce
lieu. Le Premier consul décida que, dans les appels de son
régiment, au nom de La Tour d'Auvergne il serait répondu : "Mort au champ d'honneur!
". Ses restes ont été
transférés au Panthéon en 1889.
|
LATTRE DE TASSIGNY (Jean-Marie-Gabriel DE), général français, né à Mouilleron-en-Pareds
en 1889, mort à
Paris en 1952. Commandant de la 1ere armée française, il
débarqua à Saint-Tropez (1944), libéra Toulon, Marseille,
Lyon, Dijon, reconquit Belfort et l'Alsace, puis conduisit
ses troupes victorieuses à Karlsruhe, Pforzheim, Fribourg,
Ulm, Constance (1944-1945). Le 8 mai 1945, il signait à Berlin, pour la France, la ratification de
la capitulation de l'Allemagne. Inspecteur général de l'armée française, puis
commandant en chef des forces terrestres de l'Union occidentale (1948). Haut-commissaire et commandant
en chef en Indochine de 1950 à 1952, il opéra sur ce territoire un
remarquable rétablissement des forces de l'Union française, et consacra
tous ses efforts à la mise sur pied d'une armée nationale vietnamienne.
Il fut élevé par le parlement, à titre posthume, à la dignité de
maréchal de France. Il
fut capitaine au 4eme régiment d'infanterie d'Auxerre
|
LAUBRY (Jean-Jacques) ?
|
LAVOISIER (Antoine-Laurent), chimiste français, né
et mort à Paris (1743-1794). Il était le fils d'un riche commerçant qui lui fit faire
ses études au collège
Mazarin.Il suivit ensuite les cours d'astronomie de La Caille, fréquenta le laboratoire de chimie de
Roulle, et fut un des auditeurs assidus de Bernard de Jussieu. A l'âge de
vingt-trois ans, il remportait un prix à l'Académie des sciences
avec son Mémoire sur le meilleur système d'éclairage de
Paris, puis donnait bientôt un Mémoire sur les couches
des
montagnes, en collaboration avec Guettard; une Analyse des gypses des environs
Paris. En 1768, à l'âge
vingt-cinq ans, il entrait
l'Académie des sciences. La même année, il
devenait adjoint du fermier général Baudon et, en 1779, titulaire d'une place de fermier
général. Quelques aunées plus tard, Turgot le nomma inspecteur général des
poudres et salpêtres.
Député suppléant aux états généraux de 1789, il
devint en 1790 membre de la
commission pour l'établissement du nouveau système de
poids et mesures. En 1791, il fut nommé secrétaire de
Trésorerie, et proposa, pour la perception des impôts, un
plan qu'il développa dans son traité De la richesse
territoriale du royaume de France. Le 24 novembre 1793, sur la proposition de Bourdon de l'Oise,
la Convention décréta l'arrestation de tous les fermiers généraux.
Lavoisier vint se constituer prisonnier ; le 8 mai 1794 il était
condamné, et fut guillotiné le jour même.
Comme chimiste, la principale découverte de Lavoisier est
celle de l'oxygène. A la suite de sa fumeuse expérience, dans laquelle il chauffa du mercure à l'air pendant
douze jours et douze nuits, ayant analysé les pellicules rouges d'oxyde de mercure qui s'étaient formées, il
annonça que l'air était composé de deux gaz : l'azote et
l'oxygène. Lavoisier parvint même à reconstituer l'air
ordinaire en mélangeant en proportions convenables les deux gaz qu'il avait isolés. A
la même époque, Priestley, en Angleterre, et Scheele, en Suède,
arrivaient au même résultat par les mêmes moyens. Mais Lavoisier
multipliant les expériences, reconnut que l'oxygène entre dans la
composition des acides et des bases; et ce fait, d'une portée immense, le
conduisit à établir avec Guyton de Morveau, une nomenclature chimique
très simple.
Les travaux de Lavoisier, pendant les quelques années
qui précédèrent sa mort, se portèrent surtout vers la
chimie appliqués à la physiologie. En 1785, il donnait un
mémoire, publié dans les Annales de la Société de médecine, où il avançait que
la respiration n'est pas une simple
combustion du carbone, mais qu'il y a aussi de l'hydrogène brûlé, avec formation de vapeur d'eau.
Citons, parmi les autres mémoires qu'il a laissés Sur
la transpiration des animaux; Sur la nature de l'eau
(1770) Expériences avec le diamant (1772) Lavoisier y
prouve la vérité de l'hypothèse de Newton, que le diamant
n'est autre chose que du carbone pur; Sur la calcination
de l'étain (1774) ; Sur la combustion du phosphore et du
soufre (1777) ; Sur la dissolution du mercure dans l'acide
nitrique (1777) ; Sur l'acide carbonique (1751 et 1784).
Dune les Annales de chimie, il publia : Expériences sur le
platine. Il donna à l'Histoire de la Société de médecine
des Expériences sur l'éther. Enfin, dans le Journal de
physique,
il publia des Recherches sur l'efflorescence.
Une statue lui a été élevée à Paris en 1900.
|
LEBEUF (Jean - Abbé), historien et érudit français, né à Auxerre
(1687), mort à Paris (1760). Il fut chanoine et sous-chantre de la cathédrale
d'Auxerre, et composa un très
grand nombre d'écrits qui lui valurent d'être nommé, en
1740, membre de l'Académie des inscriptions. Nous citerons de lui Dissertations sur l'histoire civile et
ecclésiastique de Paris (1739-1743) ; Mémoire contenant
l'histoire ecclésiastique et civile d'Auxerre (1754) ; Histoire
de la ville et du diocèse de Paris (1754 ; su 15 vol. in-12),
ouvrage de premier mérite, dont une nouvelle édition a
été publiée en 1883, par Adrien Augier, suivie, en 1890,
de Rectifications et Additions, par F. Bournon; Essai
historique, critique, philosophique sur les Ian ternes
(1755). Lebeuf avait eu part à la nouvelle édition du
Glossaire de Du Cange, à la nouvelle édition du Dictionnaire géographique de
La Martinière (1740). Sa Correspondance a été publiée
en 1885 par Ernest Petit. Voir
pages spéciales
|
LECLERC (Philippe.François-Marie DE HAUTECLOQUE, dit - Maréchal), général
français, né à Belloy-Saint-Léonard (Somme) en
1902, mort accidentellement en 1947. Blessé et fait prisonnier par les Allemands
en 1940, il s'évada et rallia le
général de Gaulle. Gouverneur du Cameroun (1940), puis
commandant militaire de l'A.E. F., il conquit le Fezzan,
emmena sa division des bords du Tchad (12 décembre 1942) à Tripoli (2 février 1943), et prit part aux
campagnes de Tripolitaine et de Tunisie. Il participa en 1944 aux batailles
d'Avrauches, d'Alençon, du Mans, et entra à
Paris le 24 août. Le 23 novembre, après s'être emparé du
col de Saverne, il libéra Strasbourg. Commandant supérieur des Forces
françaises en Extrême-Orient, il signa,
pour la Francs, l'acte de capitulation du Japon (2 septembre 1945). Il fut nommé
en 1946 inspecteur des Forces françaises en Afrique du Nord. Il meure
dans un accident d'avion près de Colomb-Béchar en 1947. Il fut élevé
en 1952 à la dignité de maréchal de France à titre posthume.
|
LEPELETIER DE SAINT-FARGEAU (Louis - Michel), homme politique
français, né et mort à Paris (1760 - 1793). Il était président à
mortier au parlement de Paris au moment de la révolution. Député de la
noblesse aux États généraux de 1789, il demanda le rappel de Necker.
Rapporteur du comité de jurisprudence, il devint président de
l'Assemblée, le 21 juin 1790. Élu à la Convention par le département
de l'Yonne, Il fut assassiné par le garde du corps Pâris le lendemain du
jour où il avait voté la mort de Louis XVI. Les funérailles de
Lepeletier furent l'occasion d'une fête funèbre solennelle;
|
LEPÈRE (Charles) Voir Maires d'Auxerre
|
LESSEPS (Ferdinand-Marie, vicomte DE), diplomate
français, né à Versailles en 1805, mort
à La Chenaie, près de Guilly (Indre) en 1894. Après nue
brillante carrière diplomatique au court de laquelle il
avait séjourné en Égypte, il fut mit en disponibilité en
1849 et, cinq ans plus tard,
décida avec son ami, le vice-roi Mohammed-Saïd pacha, le percement de
l'isthme de Suez. Dès 1855,
commencèrent les études
préparatoires, poursuivies à
travers des difficultés et des
obstacles de tout genre. Enfin, il parvint, dans de nombreux voyages, par des
conférences publiques, à
réaliser par des souscriptions un capital de 200 millions de francs, et à triompher des résistances
diplomatiques (anglaises surtout).
Le 17 novembre 1869, eut
lieu l'inauguration solennelle du canal. Nommé
bourgeois de Londres, élu
membre de l'Académie des
sciences (1869) avant de devenir membre de l'Académie
française (1884), F. de Lesseps eut à s'occuper activement
des difficultés soulevées avec l'Égypte et l'Angleterre au
sujet du transit du canal de Suez.
Dès 1879, il avait entreprit une campagne vigoureuse en faveur du percement de l'isthme de Panama. L'échec
final, en 1890, de l'entreprise, puis les poursuites encourues par le conseil d'administration de la
compagnie de Panama, dont faisait partie son fils Charles-Aimée-Marie
(1839-1923), attristèrent ses derniers jours.
|
LESSERE ?
|
LORIN (Émile) ?
|
LOUCHEUR (Louis), industriel et homme politique français, né
à Roubaix en 1872, mort à Paris en 1931. Élève de l'École
polytechnique, inspecteur à la Compagnie du Nord, il se consacra ensuite aux affaires
industrielles. Officier d'artillerie pendant la guerre, il fut chargé par
Millerand d'organiser la fabrication du matériel de
guerre. Sous-secrétaire d'État aux fabrications de guerre en 1916 (cabinet
Briand), il
devint ministre de l'armement, puis de la reconstitution nationale, après
avoir été élu député du Nord en 1919. Ministre des
régions
libérées en 1921, il
signa les accords de Wiesbaden avec Rathenau. Il dirigea le
ministère du commerce dans le second cabinet Poincaré (législature du
Bloc national), celui des finances 1925 (cabinet Briand),
et reprit celui du commerce dans le cabinet Herriot
(20-21 juillet 1926). Après les élections de 1928, Poincaré lui confit le portefeuille du travail. Pour remédier
à la crise du logement, il s'attacha à l'étude des habitations
à bon marché et à loyers moyens, et fit voter la loi
du
13 juillet 1928, comportant un programme de constructions à réaliser de 1928 à 1933 avec le concours
financier de l'État. Il conserva le ministère du travail dans les
cabinets Briand (juillet 1929) et Tardieu (novembre 1929), et fut l'un des délégués de
la France à la conférence de La Haye pour le règlement
des réparations de la Guerre sur la base du plan Young.
|
LUMIERE (Louis-Jean), chimiste et industriel français, né à
Besançon en 1864,
mort à Bandol en 1948. Élève
de l'école La Martinière à Lyon, il entra au laboratoire
de son père, photographe à
Lyon, et commença avec ton frère Auguste une série de
travaux qui devaient apporter de grandes améliorations
dans la photographie. En
1895, il construisit dans son
usine de Lyon le premier cinématographe; en 1993, il
indiqua la possibilité de
construire un écran trichrome pour la photographie directe de couleurs.
Citons encore ses travaux sur les plaques antihalo, sur l'argenture des
glaces à
froid, etc.- En 1919, il fut nommé membre de l'académie des
sciences, pour prendre
place dans la division des applications de la science à
l'industrie;
- Son frère,
Auguste-Marie-Louis-Nicolas, né à Besançon su 1862,
mort à Lyon en 1954, a été
constamment associé à ses
travaux et est lui-même l'auteur de travaux personnels
remarquables sur la technique photographique. Avec
son frère, il a abouti à une
théorie puissamment originale qui, dans les phénomènes de la vie, de la maladie et de la mort, fait jouer
le rôle principal aux propriétés fondamentales des
substances colloïdales, dont
sont constitués les êtres
vivante. Citons ses recherches sur les vitamines, la
vaccination par voie buccale, le traitement du tétanos, la pathogénie et le traitement du
cancer. En 1928, il fut nommé membre correspondant de l'Académie
des
sciences pour la section de médecine et de chirurgie.
|
LYAUTEY (Louis
Hubert Gonzalve), Maréchal de France, né à Nancy en 1854, mort à
Thorey en 1934. issu d'une famille militaire, il entrait à Saint-Cyr en
1873, en sortait pour passer à l'école d'application d'état-major, puis
était versé dans la cavalerie. En Algérie de 1880 à 1887, chef
d'escadrons en 1893, il était, en 1894, envoyé en Indochine comme
sous-chef d'état-major du corps d'occupation. Gallieni alors commandant des territoires militaires de
la frontière de Chine le prit comme adjoint et, on cotte qualité participa à des opérations
de pacification. Quand Gallieni fut nomme gouverneur général de Madagascar
en 1897,
il fit venir Lyautey et lui confia successivement la pacification du nord
de l'île et l'organisation du sud. Il réussi à merveille dans sa tâche,
au moyen d'une tactique désormais classique : il partagea le pays en un
certain nombre de petits secteurs, débarrassant d'abord des éléments insoumis
les plus proches de la région tranquille de l'île, et n'entamant l'organisation de
chacun que lorsque son voisin était parfaitement pacifié. Promu colonel
en 1900 et rentré en France en 1902, il était appelé
en 1903 dans le Sud-Oranais par Jonnart, gouverneur général de l'Algérie, et prenait le
commandement du territoire d'Aïn-Sefra, où il était promu général.
il y
commenta une progression méthodique dont le résultat fut la pacification complète du Béchar,
du Haut-Guir et du glacis oriental de la Moulouya. Commandant de la division
d'Oran en fin 1906, il était chargé en mars 1907 d'occuper
Oudjda, en représailles de l'assassinat du docteur Mauchamps à Casablanca; il réprimait ensuite le soulèvement
des Beni-Snassen (novembre 1907), et était nommé
commissaire du gouvernement pour la zone marocaine occupée dans la région
d'Oudjda. Placé en fin 1910 à la tête du 10e corps d'armée à Rennes, les graves événements
de Fez, en avril 1912, le firent désigner comme commissaire-résident général de la République au Maroc.
De cette
me date l'œuvre militaire, politique et économique que Lyautey accomplit dans le protectorat. Lors de
la déclaration de guerre, eu août 1914, sa politique, à la
fois
prudente et hardie, réussit à sauver le Maroc de l'action allemande, à étendre
les limites de la zone soumise,
à fournir en outre à la métropole des troupes, des ouvriers et un important ravitaillement. Pendant la
guerre, Lyautey ne quitta le Maroc que pendant quelques mois,
de décembre 1916 à avril 1917, pour assumer les fonctions de ministre de la guerre.
Élevé à la dignité maréchal de France en 1921, Lyautey ne quitta le
Maroc
qu'en 1925, après que le danger que faisait courir, à son oeuvre de civilisation, la révolte
d'Abd el-Krim dans
le Rif eût été conjuré. On doit à Lyautey :
le Rôle social de l'officier (1891); Du rôle colonial de l'armée
(1900); Dans le sud de Madagascar, pénétration militaire,
situation politique et économique (1903), et une série
d'études, de documente, de correspondance et de rapports
où s'affirment sa personnalité et son génie colonisateur.
Il a été élu membre de l'Académie française en 1912.
|