Ils ont laissé leur nom à une rue d'auxerre.

Mais qui sont-ils ?

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I

INDY (Vincent D'), compositeur français, né et mort à Paris (1851-1981), d'une famille noble de l'Ardèche; élève de sa mère, de Diémer, de Marmontel et de Lavignac, il profita surtout des leçons d'orgue et de composition que lui donna César Franck. Président de la Société nationale de musique, dont il avait été l'un des fondateurs en 1871, directeur de la Schola contorum de Paris, dont il fut aussi l'un des fondateurs, auteur d'un Cours de composition musicale (1902-1909), Vincent d'Indy fut, par son action et par son enseignement, l'une des plus grandes figures de la musique f rançaise de son temps. Avant tout traditionaliste, Il a contribué à la renaissance de la musique ancienne, en faisant notamment connaître les oeuvres de Monteverde et des maîtres f rançais des XVIIe et XVIIIe siècles, et il a tiré de l'œuvre de Beethoven, de Wagner et de Franck un enseignement fondé sur la construction et le développement thématiques dans la sonate, dans la symphonie ou dans le drame musical. Ses propres compositions ne sont pas la moindre partie de son oeuvre et attestent une maîtrise dans toute la force du terme. Ce sont : de la musique de chambre : des sonates, un Poème des montagnes (1881) pour piano, des quatuors et un quintette, etc. des oeuvres symphoniques : Wallenstein (1879-1881) Sauge- fleurie (1885) ; Istar (1897) ; Jour d'été à la montagne (1905) ; Poème des rivages; Diptyque méditerranéen; trois symphonies (dont la première avec piano et sur un thème montagnard), plusieurs oeuvres théâtrales dont le Chant de la cloche (1886) ; Fervaal (1897) l'Etranger (1901) ; la Légende de saint Christophe; des recueils de chansons populaires, etc. Il a écrit des ouvrages sur Franck (1906), Beethoven (1911) et Richard Wagner (1980). 

INGRES (Jean-Baptiste - Dominique), peintre français, né à Montauban en 1780, mort à Paris en 1867. Il fur d'abors l'élève de son père, Guillaume Ingres, qui était sculpteur sur bois et membre de l'Académie royale de Toulouse, puis à Paris de David, et obtint le prix de Rome en 1801 ; mais, faute de crédits, l'artiste ne put partir pour Rome qu'en 1806. Entre temps il exécuta le portrait en pied du Premier consul (Liége) celui de Napoléon 1er, en costume impérial (Invalides) ; une esquisse peinte, Vénus blessée par Diomède; les portraits du sculpteur Bartolini, de W, Mme et Mlle Rivière (Louvre), d'Ingres père, de Gelibert (Montauban).

A Rome, il peignit oedipe et le Sphinx, la Baigneuse (vue de dos), Jupiter et Thétis, Raphaël et la Farnarina, Romulus vainqueur d'Acron, grande composition à la détrempe, pour la galerie de Monte-Cavalbo; le Songe d'Ossian, pour le plafond de la chambre à coucher de Napoléon 1er dans ce palais romain; Virgile lisant l'Énéide, chef-d'œuvre d'expression et d'effet pittoresque; Françoise de Rimini, la Chapelle Sixtine, l'Arétin, Raphaël et le Cardinal Bibbiena, l'Odalisque, commandée en 1813 par la reine de Naples; la Mort de Léonard de Vinci, Roger délivrant Angélique, et plusieurs portraits.

Cependant, Ingres restait à peu près inconnu en France. L'OEdipe et le Sphinx, l'Odalisque et Thétis suppliant ,Jupiter, envoyés aux Expositions de 1812 et de 1819, furent traités de peintures gothiques ou byzantines.
De 1820 à 1824, il se fixa à Florence et composa dans cette ville Charles V faisant son entrée à Paris, et le Vœu de Louis XIII, commande du gouvernement français; ce tableau, exposé au Salon de 1824, obtint un immense succès qui détermina Ingres à se fixer à Paris où il resta jusqu'en 1834. C'est durant cette période qu'il ouvrit son atelier d'élèves. Il peignit alors des portraits, entres autres ceux de Charles X et de Bertin, l'Apothéose d'Homère et le Martyre de saint Symphorien. Il retourna à Rome avec le titre de directeur de l'Académie de France.

Pendant son nouveau séjour à Rome, il exécuta une de ses plus heureuses compositions, la Stratonice, pour le compte du duc d'Orléans; puis la Vierge à l'hostie, l'Odalisque et son esclave, et il commença le portrait- tableau de Cherubini, terminé en 1842 (Louvre).

Depuis 1841, époque à laquelle il revint en France, ses principales productions sont les vingt-cinq cartons coloriés pour les vitraux de la chapelle de Saint-Ferdinand, à Sablonville, et de la chapelle de Preux; la Vénus Anadyomène (1848); l'Apothéose de Napoléon 1er, pour le plafond de l'une des salles de l'Hôtel de Ville; Jeanne d'Arc au sacre de Charles VII, le Naissance des Muses; la Source (Louvre) ; enfin, Jésus au milieu des docteurs (achevé en 1862). A cette énumération, il faudrait ajouter de nombreux portraits comme celui de sa mère, Mme Ingres (musée de Montauban), et quantité de portraits dessinés, qui montrent une intensité d'expression et de vie prodigieuse. 

Ingres se détacha insensiblement du style héroïque de David, pour se tourner vers Raphaël. Mais surtout il professait que c'est dans la nature même que l'artiste doit découvrir la beauté, et non point accepter d'avance comme le voulait David un type emprunté même aux anciens. Ingres a donc été un merveilleux observateur, et cette faculté s'est affirmée dans les portraits et les nus, surtout dans les dessins.

Violon d'Ingres. Une légende, assez suspecte, prétend que le peintre Ingres était plus fier de son jeu sur le violon, jeu qui était tort ordinaire, que de sa peinture, qui l'avait rendu illustre. C'est de là qu'on dit C'est son violon d'Ingres, en parlant d'une marotte dont un artiste est plus entiché que de l'art où il excelle.

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