Ils ont laissé leur nom à une rue d'auxerre.

Mais qui sont-ils ?

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J

JACQUARD (Joseph-Marie), mécanicien français, inventeur du métier à tisser qui porte son nom, né à Lyon en 1752, mort à Oullins(Rhône) en 1834. En 1793, il s'enrôla dans le 1er bataillon de Rhône-et-Loire et combattit à l'armée du Rhin. De retour à Lyon, il reprit l'idée qu'il avait en 1790 de la fabrication d'un métier qui supprimait l'opération du tirage. A un attirail de cordages et de pédales, nécessitant le concours de plusieurs individus, il  substitua un mécanisme simple et ingénieux, encore utilisé sous le nom de mécanique Jacquard, au moyen duquel un seul ouvrier exécutait les étoffes aux dessins les plus compliqués aussi facilement qu'une étoffe unie.

D'ailleurs, pendant toute sa vie, il s'ingénia à perfectionner son invention et à la faire adopter.

JAURÈS (Jean-Léon). homme politique français, né à Castres en 1859, assassiné à Paris en 1914. Entré en 1878 à l'École normale supérieure, agrégé de philosophie (1881), député du Tarn (1885), il se fit remarquer aussitôt par l'éclat et la forme littéraire d'une éloquence abondante et enflammée. Inscrit d'abord à la gauche radicale, il inclina vers le socialisme, et se consacra à l'étude des questions ouvrières. Non réélu en 1889, il revint un instant à ses études philosophiques; puis, s'étant fait le défenseur des grévistes de Carmaux, il devint député d'Albi (1893) et le chef incontesté du parti socialiste. Un second échec électoral (1898) lui permit de faire dans son journal la Petite République, une campagne pour le mouvement révisionniste auquel avait donné lieu l'affaire Dreyfus. Rentré à la Chambre en 1902, il y soutint le ministère Combes pour obtenir des concessions à la classe ouvrière. Il fonda en 1904 le journal l'Humanité, et s'employa avec succès à la fondation du parti socialiste unifié (1906). Ce travail d'unification lui imposa en même temps une discipline qui le força à rentrer dans l'opposition et à soutenir des thèses socialistes et internationalistes dont le caractère théorique et absolu dépassait son opportunisme relatif de jadis. Réélu en 1910 et en 1914, il fut, lors de la crise européenne de juillet 1914, abattu par un déséquilibré, Raoul Villain. Il a laissé, outre sa thèse de philosophie (De la réalité du monde sensible), son ouvrage sur l'affaire Dreyfus (les Preuves; 1900), des recueils d'articles de polémique, Action socialiste : le Socialisme et l'Enseignement; le Socialisme et les Peuples (1899) ; Études socialistes (1902) ; Discours parlementaires (1904). Il a écrit l'histoire de la Révolution dans une grande Histoire socialiste collective dont il avait pris la direction.

JOFFRE (Joseph -.Jacques-Césaire), maréchal de France, né à Rivesaltes en 1852, mort à Paris en 1931. Entré en 1869 à l'École polytechnique, sous-lieutenant du génie à la veille de la guerre franco-allemande 1870-71, il prit part à la défense de Paris. Capitaine en 1876, il coopéra aux travaux de fortification de la frontière du Jura, puis construisit le fort de Montlignon, près de Paris. En 1885 il fut envoyé au Tonkin, puis à Formose, et assista, aux côtés de Courbet, aux opérations des Pescadores. Chef du génie à Hanoï, l'année suivante, il organisa la défense du haut Tonkin, avant d'être envoyé au Soudan pour diriger l'exécution des travaux du chemin de fer de Kayes au Niger. C'est dans ce poste qu'il reçut, en 1894, l'ordre de se porter au secours des débris de la colonne Bonnier, qui venait d'être massacrée près de Tombouctou; il parvint à se rendre maître de cette ville, et à y organiser la domination française. Lieutenant-colonel à la suite de ces événements, colonel en 1897, il fut envoyé à Madagascar pour établir les défenses de Diégo-Suarez, et reçut en 1902 les étoiles de général de brigade. Il remplit ensuite les fonctions de directeur du génie au ministère de la guerre, fut promu  divisionnaire en 1905 et appelé au commandement d'une division d'infanterie, puis d'un corps d'armée, enfin nommé membre du Conseil supérieur de la guerre en 1910 et vice-président de ce conseil l'an d'après, au moment où la réorganisation du haut commandement le mit également à la tête de l'état- major de l'armée, avec le titre de chef d'état-major général de l'armée. Il venait à peine de terminer l'établissement d'un nouveau plan de mobilisation et de concentration, connu sous le nom de "Plan XVII", que la Guerre éclatait, le 2 août 1914. Général en chef des armées françaises du Nord et du Nord-Est, Joffre ne s'émut pas des premiers revers sur les frontières ; il ordonna alors la fameuse "retraite stratégique", qui devait permettre à ses armées de gauche d'échapper à l'enveloppement préparé par le grand état - major allemand à travers le territoire neutre de la Belgique, et qui aboutit à la célèbre victoire de la Marne, en septembre 1914.

Après avoir paré à une nouvelle menace de débordement de l'ennemi, connue sous le nom de "Course à la mer", Joffre dirigea contre les Allemands une guerre d'usure, qui n'alla pas sans de sérieux coups de boutoir attaques de 1914 en Artois, du printemps et de l'automne de 1915 en Artois et en Champagne, d'avril 1915 en Woëvre, etc. Dans la grandeur des épreuves que la Guerre apportait à notre pays, le calme imperturbable de Joffre., son rude bon sens, lui valurent, tant en France qu'à l'étranger, un prestige et une autorité dont bénéficièrent les opérations militaires. Le front de Salonique fut placé sous ses ordres en 1915, sans qu'il cessât de considérer le front français comme le théâtre décisif de la Guerre. Verdun attaqué par les Allemands en 1916, il persista malgré la vigueur de cette attaque à exécuter le plan qui avait été concerté à Chantilly en décembre 1915 entre les chefs alliés, et il retarda jusqu'en juillet 1916 le déclenchement de la bataille de la Somme qui devait immédiatement provoquer le dégagement de Verdun. Remplacé comme commandant en chef des armées françaises du Nord et du Nord-Est par le général Nivelle en décembre 1916 et nommé maréchal de France, Joffre était chargé en 1917 d'une mission en Amérique, puis après la Guerre, d'une mission au Japon. Il était nommé membre de l'Académie française en 1918.

JOLY (Henri), philosophe français, né à Auxerre en 1839, mort à Seignelay (Yonne) en 1925. Ancien élève de l'École normale, il fut nommé, en 1871, professeur de philosophie à la faculté des lettres de Dijon, dont il a été la doyen. Il fut chargé de cours à la Sorbonne, puis occupa, pendant une année, au Collège de France, une chaire qui fut supprimée. Il fut élu en 1904 membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Parmi ses ouvrages purement philosophiques, citons: l'instinct, ses rapports avec la vie et l'intelligence (1870) ; l'imagination (1877) ; Psychologie comparée : l'Homme et l'Animal (1877). Il publia, en outre, des études remarquées de philosophie religieuse, parmi lesquelles la Psychologie des saints, et enfin des ouvrages qui lui ont donné une place éminente parmi les criminologistes : le Crime (1888) la France criminelle (1891) ; le Combat contre le crime (1891) ; l'Enfance coupable (1904) ; la Belgique coupable (1907) ; la Répression sociale (1911). Il a dirigé la Ligne antialcoolique, la ligue contre l'athéisme, la société générale des prisons, la ligue contre les licences des rues. etc.

JOUBERT (Barthélemy-Catherine), général français, né à Pont-de-Vaux (Ain) en 1769, tué à Novi en 1799. Étudiant en droit à Dijon en 1789, il fut élu, en 1791, caporal du 3e bataillon des volontaires de l'Ain et envoyé à l'armée du Rhin. Sous-lieutenant à l'armée d'Italie, puis lieutenant, il se signala par son énergie. La valeur qu'il déploya à Loano (1795) lui valut le grade de colonel, puis celui de général. Pendant la campagne de 1796-1797, il combattit on héros à Montenotte, Mondovi, Lodi, Castiglione, Rivoli, et fut promu général de division. Lancé par Bonaparte dans les gorges du Tyrol, il culbuta son adversaire, puis rallia le gros de l'armée française dans la vallée de la Drave. Nommé successivement général en chef des armées de Hollande (1797), de Mayence, d'Italie (1798), il conquit le Piémont sans coup férir. Mais, blessé de l'ingérence des commissaires du gouvernement dans l'emploi des fonds levés sur les pays occupés, il démissionna, reprit son commandement (1799) et vint se heurter, à Novi, à l'armée austro-russe. Au début de l'action, il tomba frappé d'une balle au coeur

JUIN (Alphonse-Pierre; Maréchal ), général français, né à Bône en 1888. Commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord en 1942. En 1943, il débarquait à Naples à la tête du corps expéditionnaire français et participait à la prise de Monte Casale, Castelforte, Cassino, et entrait à Rome le 5 juin 1944. A la libération de la France, il fut nommé chef d'état-major général de la défense nationale. Résident général de France au Maroc de 1947 à 1951, il assura en même temps les fonctions de commandant en chef du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord à partir de 1948. maintenu en activité sans limite d'âge en 1949, Juin était appelé en 1951, avec des pouvoirs très étendus, au poste d'inspecteur général des forces armées françaises. Quelques mois plus tard, il était désigné, dans le cadre du S.H.A.P.E., comme commandant interallié des forces terrestres atlantiques du secteur Centre-Europe. en 1952, il recevait la dignité de maréchal de France et était élu à l'académie française. L'année suivante, son commandement était étendu à l'ensemble des forces de terre, de mer et de l'air. Il le résilia en 1956.

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