Ils ont laissé leur nom à une rue d'auxerre.

Mais qui sont-ils ?

A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z

C

CALMETTE (Albert-Léon-Charles), bactériologiste français, né à Nice en 1863, mort à Paris en 1938, fut d'abord médecin de la marine, et à ce titre effectua diverses croisières (campagne de Chine) ou fit des séjours aux colonies. Fondateur et directeur de l'Institut bactériologique de Saïgon de 1891 à 1898, il revint en France, fonda l'Institut Pasteur de Lille qu'il devait diriger pendant vingt cinq ans (1896-1919). Professeur de bactériologie et d'hygiène à la faculté de cette ville, et sous-directeur de l'Institut Pasteur de Paris, il a écrit de nombreux mémoires sur la bactériologie, la chimie physiologique et l'hygiène. Les principaux portent sur les venins des serpents et la sérothérapie antivenimeuse, l'ankylostomiase, la vaccination jennérienne, la sérothérapie antipesteuse et la tuberculose.

Cette dernière maladie l'a particulièrement retenu. Il en a étudié le mode de propagation, l'évolution; et a préconisé, avec Guérin, une méthode de vaccination préventive des nouveau-nés contre cette maladie (le B. C. G.). Il a fondé à Lille un dispensaire antituberculeux modèle. A. Cal mette fut membre de l'Académie de médecine. Correspondant de l'Académie des sciences (1904), il a été élu membre titulaire (section d'économie rurale) en 1927.

CALVIN (Jean), réformateur français, né à Noyon, en Picardie, en 1 509. mort à Genève en 1564. Son père avait pu lui obtenir un bénéfice à la cathédrale de Noyon (1521) et à la cure de Morteville (1527). Il fit des études brillantes à Paris. au collège de la Marche et de Montaigu. Dirigé vers le droit, il se rendit à Orléans puis à Bourges. A la mort de son père (1531), il se consacra aux humanités et publia un commentaire sur le De clementia de Sénèque (1532). Sa conversion s élabora lentement, et s'acheva brusquement. En 1533, il rédigea le discours de Nicolas Cop, recteur de l'Université de Paris. Poursuivi, il fuit Paris, passe à Angoulême, à Nérac, revient à Noyon le 4 mai 1534 pour résigner ses bénéfices, et se rend à Bâle. Là, il publie la première édition de son Institution chrétienne (mars 1536), dont la première édition française (traduite par Calvin lui-même) est de 1541. Il travailla à cette oeuvre magistrale toute sa vie. L'édition latine définitive est de 1559; traduction française, 1560. C'est la somme théologique du protestantisme français, et l'un des plus beaux monuments de notre langue, écrit dans un style ample et fort.

En février 1586, il alla à Ferrare auprès de la duchesse Renée. Il quitta une dernière fois la France, après une visite à Noyon, et se rendit à Bâle. Obligé de passer par Lyon et par Genève (septembre 1536), où il comptait ne rester qu'une nuit, il céda aux instances de Farel, et accepta d'y demeurer comme pasteur. En 1538 il fut banni, et se retira à Strasbourg comme professeur et pasteur de l'Église française, qu'il fonda. Il épousa en 1540 Idelette de Bure, dont il eut un enfant qui mourut en bas âge; il la perdit en 1849. Rappelé à Genève en 1541, il y fit adopter les ordonnances ecclésiastiques. Il se montra aussi sévère pour les autres que pour lui-même. Contrairement à la logique des dogmes de la prédestination et de 1'Eglise invisible auxquels il croyait, il soutenait que l'Église doit réclamer du magistrat la punition des hérétiques par le glaive. C'est ainsi que Gruet fut décapité, et que, sur son initiative, Michel Servet, condamné, périt sur le bûcher (1553). Dès lors, Calvin victorieux triomphe des libertins de Genève (1555). Il fonde l'académie de Genève en 1559. Accablé par la maladie, il déploie néanmoins une activité prodigieuse, et entretient une correspondance gigantesque. 2.025 sermons et 10 volumes in-folio témoignent de sa foi en Dieu et en sa cause.

CARLES (Marie), Je recherche des informations à son sujet  

CARNOT 

Ah ! Cette manie qu'ont nos édiles de ne pas mettre le prénom ! On est bien avancé comme cela ! Du quel s'agit-il ? De Lazare Carnot, le révolutionnaire ? De Sadi Carnot, le physicien ? D'Hippolyte Carnot, le ministre de l'éducation nationale de 1848 ? Ou encore de Marie François sadi, dit Sadi-Carnot, le Président de la République de 1887. L'avenue Hoche à proximité nous fait pencher pour le premier. Oui, mais la rue Pasteur, elle nous renvoie au second. Mais qu'y a-t-il au bout de la rue : L'ancienne école normale d'instituteur ; Alors ? et si s'était le troisième ! Auxerre n'a pas de rue, boulevard ou avenue Sadi-Carnot comme dans toutes les villes de France; alors c'est le quatrième, le Président assassiné ! Mais une idée m'effleure l'esprit : Et si c'était les quatre à la fois ? Après tout, ils sont tous de la même famille ! Oui ! Mais alors une si petite rue pour quatre personnages aussi importants, ils doivent vraiment s'y sentir à l'étroit ! 

Je mettrais donc ici le "bon" Carnot après enquête. Voir la question posée sur le forum

CARPEAUX (Jean-Baptiste), sculpteur français, né à Valenciennes en 1827, mort au château de Bécon, près de Courbevoie en 1875.  Fut élève de Rude. Il remporta le prix de Rome en 1854: En 1853, il avait exposé un très beau bas-relief représentant la Réception d'Abd el-Kader à Saint-Cloud par Napoléon III. Revenu en France, il exposa, en 1859, un Jeune pêcheur napolitain Cette oeuvre reparut, exécutée en marbre, au Salon de 1863, avec un excellent buste de la princesse Mathilde, et un groupe en bronze, Ugolin et ses enfants, qui fut placé dans le jardin des Tuileries. Les grands bas-reliefs du fronton du pavillon de Flore furent exposés en 1866 : le motif principal de ces bas- reliefs est la France portant la lumière dans le monde et protégeant l'Agriculture et la Science. La même année, Carpeaux exposa une statue du prince impérial, debout près d'un chien de chasse sur lequel il s'appuie. Mais l'œuvre de Carpeaux qui a eu le plus de retentissement est le groupe de la Danse, qui décore depuis 1869 la façade du nouvel Opéra. Rappelons encore le buste en bronze de l'architecte Chartes Garnier (1869); les Quatre part ies du monde, groupe en plâtre (1872), coulé en bronze pour la fontaine du Luxembourg et représentant quatre femmes figurant les races terrestres portant un monde, qui les entraîne dans son mouvement ; le buste du peintre Gérôme, celui d'Alexandre Dumas (1874), etc. Carpeaux est, de tous les sculpteurs de la seconde moitié du siècle, le plus vibrant et le plus vrai dans l'interprétation de la vie. Émule de Houdon dans ses bustes d'hommes, il est sans rival dans ses bustes de femme, où revit avec acuité la mondaine du Second Empire. Il a peint aussi, et ses toiles sont d'un maître.

CARTIER (Jacques), navigateur français, né et mort à Saint-Malo (1491-1557). Chargé en 1534 par François 1er de rechercher un passage vers l'Asie, au nord du nouveau monde, il partit de Saint-Malo, gagna Terre-Neuve et, par le détroit de Belle-Isle, pénétra dans l'estuaire du Saint-Laurent. Au cours d'un second voyage (1535-1536), il remonta le Saint-Laurent jusqu'au village indien de Hochelaga (sur l'emplacement de Montréal) et prit possession de la "Nouvelle- France" au nom de son souverain. Il fit encore par la suite (en 1541-1542 et à une date in déterminée) deux autres voyages au Canada, dont il est le premier découvreur. La meilleure édition de ses différentes rela tions de voyages a été donnée par Biggar dans les publications des Archives historiques du Canada .(Ottawa, 1924).

CAYLUS (Daniel, Charles, Gabriel DE PESTELS DE LEVIS DE TUBIERES-GRIMOARD DE), prélat, né à Paris en 1669 mort à Régennes en 1754. Evêque d'Auxerre en 1704, il fut l'un des derniers défenceurs du parti janséniste. Lors de l'apparition de la bulle Unigénitus, il se prononça contre elle, refusa d'adhérer à l'accommodement de 1720, et eut des luttes continuelles avec les jésuites.  Fait l'objet d'une page spéciale

CÉZANNE (Paul), peintre français, né et mort à Aix-en-Provence (1889-1906). Influencé d'abord par les réalistes, il peignit en couleurs sombres quelques portraits. Puis à l'exemple de Monet et de Pissaro, il en vint à l'emploi de teintes éclatantes. Il chercha à traduire par la couleur seule la forme et les valeurs. Il vaut surtout dans la nature morte et le paysage. Il prit part en 1874 à l'Exposition des Impressionnistes. Vingt ans plus tard, une exposition particulière de ses oeuvres rue Laffitte (1895) provoqua de vives discussions. Depuis, les simplifications brutales de cet artiste ont fait école. Parmi ses oeuvres citons les Joueurs de cartes et la Maison du pendu (Louvre), les Baigneurs; Bouquet de fleurs, Scène champêtre (collection Caillebotte); Léda au Cygne (1868), le Compotier, l'Es taque (1888) et la Cour de village, diverses vues de la Mon tagne Sainte-Geneviève.

CHALLE  (Ambroise) Fait l'objet d'une page spéciale

CHAMPLAIN (Samuel CHAMPLAIN OU DE), voyageur et colonisateur français, né à Brouage (Saintonge) vers 1570, mort à Québec en 1635. Après avoir servi sous les ordres des maréchaux d'Aumont et de Cossé-Briesac (1593-1597), il fit un voyage aux Antilles et dans l'Amérique centrale, pour le compte de l'Espagne (1599-1601), puis, pour le compte du commandeur de Chastes, gouverneur de Dieppe, visita la Nouvelle-France en remontant le Saint-Laurent jusqu'au saut Saint-Louis (1603). A son retour, il convainquit Henri IV de fonder une colonie au Canada, et fit par la suite, pour le gentilhomme saintongeois de Monts, vice-amiral et lieutenant général du roi en Acadie, plusieurs voyages, au cours du second desquels il fonda la ville de Québec (1608) et poussa plusieurs reconnaissances sur le haut fleuve, cherchant sans succès une route vers la Chine au nord du nouveau monde. Un peu plus tard (1615), il amena au Canada des religieux récollets, qui prêchèrent la foi chrétienne aux Peaux- Rouges du pays, et s'avança jusqu'aux lacs Huron et Ontario. Nommé en 1620 lieutenant général au Canada, Champlain travailla de toutes ses forces à l'essor de la colonie nouvelle, fortifia Québec, ce qui lui permit en 1628 de résister pendant un an aux attaques des Anglais venus mettre le siège devant la ville. Il dut enfin capituler en 1629; mais Québec fut restitué à la France par le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1632, et Champlain, renvoyé comme gouverneur au Canada en 1635, y mourut en poursuivant son oeuvre. Aussi mérite-t-il vraiment d'être tenu pour le fondateur de la colonie du Canada. On doit à Champlain, outre un Traité de navigation, publié en 1632, des relations de ses Voyages, qui font connaître ses navigations et ses découvertes de 1599 à 1629, et qui ont été réimprimées plusieurs fois au Canada.

CHARCOT (Commandant Jean-Baptiste-Etienne-Auguste), médecin et explorateur français, file du clinicien Jean-Martin Charcot, à Neuilly-sur-Seine en 1867, mort en mer, au large des côtes d'islande, en 1936. Après de sérieuses études médicales, il s'orienta vers l'exploration et l'océanographie. A bord du Français, puis du Pourquoi-Pas?, il exécuta dans les régions antarctiques situées au sud de l'Amérique deux voyagea (de 1903 à 1903 et de 1908 à 1910) qui lui permirent de compléter et de préciser la carte des régions australes du globe depuis l'archipel Palmer jusqu'à la terre Charcot, au sud de la mer de Bellingshunsen. Il accomplit aussi des croisières océanographiques dans l'Atlantique Nord. Son étude du rocher de Rockall, loin dans l'ouest des îles Britanniques, en 1921, eut lieu au coure d'une des plus marquantes de ses croisières. Il a fait paraître le récit de ses explorations (Autour du pôfe Sud 1912, 2 vol.), un bref résumé des missions du Pourquoi-Pas? depuis 1912 (1919); Christophe Colomb vu par un marin (1928).

CHARMOY  (Germain de), Je recherche des informations à son sujet  

CHATEAUBRIAND (François-René, Vicomte De), né à Saint-Malo en 1768, mort à Paris en 1848. Il fut élevé un peu à l'aventure par une mère maladive et un père taciturne, tantôt à Saint-Malo, tantôt au collège, tantôt dans le sombre manoir de Combourg, où il prit l'habitude du rêve mélancolique et de la solitude. Sous-lieutenant au régiment de Navarre, il se lassa du métier et, en 1791, partit pour l'Amérique, sous prétexte de découvrir le passage du Nord-Ouest. Contrairement à ce qu'il a laissé croire dans son Voyage en Amérique, il ne dépassa guère la région des Grands- Lacs, et revint en Europe à la nouvelle de la journée du 10 août. Il émigre, fait campagne avec l'armée des princes, est blessé et se réfugie en Angleterre où il connut la misère vraie. Il y publia, en 1797, un Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans les rapports avec la Révolution française. C'est une étude confuse et grandiloquente, amère et désabusée, où Chateaubriand emprunte aux philosophes du XVIIIe siècle leur incrédulité et quelques-unes de leurs ironies. Mais ce scepticisme était sans doute en surface. Malgré les réserves que l'on peut faire sur sa sincérité, il est probable qu'il revint du fond du cœur à la religion de son enfance. La souffrance, la dure expérience de la vie, la mort de sa mère, lui font chercher les consolations de la foi. Il prépare une apologie du christianisme qui paraît en 1802 sous le titre de Génie du christianisme. Ce n'est pas une démonstration rationnelle, un appel à l'intelligence. Chateaubriand prouve seulement les "beautés" et les « charmes" du christianisme. L'ouvrage comporte deux « épisodes" : Atala et René. Atala avait paru d'abord en 1801. C'est un petit roman qui célèbre, comme dix romans du même genre avant lui, les splendeurs de la nature exotique et les vertus des sauvages. Mais c'est en même temps une histoire mélancolique et sombre où frémit le mal romantique qui s'étale dans René. René, c'est Chateaubriand (comme le Chactas d'Atala était déjà lui) ; c'est un jeune homme qui aspire au bonheur, qui le cherche avidement dans tout ce qui suffit d'ordinaire à emplir la vie des hommes le monde ou la solitude, la pensée ou la nature, et qui ne trouve partout que la lassitude ou l'inquiétude. C'est un immense désir perpétuellement inassouvi.

Cependant, la gloire était venue. Bonaparte fit des avances à Chateaubriand, qui fut attaché d'ambassade et ministre de France dans le Valais. Il démissionna après l'exécution du duc d'Enghien, et ne fut plus qu'un homme de lettres. Pour écrire son poème en prose des Martyrs, il fit un long voyage à travers la Grèce, la Turquie, l'Asie Mineurs, l'Espagne (voyage qu'il a raconté, avec quelque fantaisie, dans l'Itinéraire de Paris à Jérusalem). Les Martyrs (1809) devaient prouver qu'il est possible d'écrire un poème en prose, et qu'une épopée chrétienne est plus belle qu'une épopée païenne. La deuxième démonstration échoua; le merveilleux chrétien des Martyrs est un artifice pénible ; et il y a dans toute l'œuvre, parfois admirable d'harmonie et de puissance pittoresque, bien des conventions du style. Son auteur entra à l'Académie française en 1811.

Avec le retour des Bourbons, Chateaubriand reprit son rôle politique. Il fut ambassadeur, il fut ministre, fit de grandes choses et de petites, lassa ou se lassa, et finit par s'enfermer dans une opposition hautaine, qui devint une retraite après la révolution de 1830. Il avait publié depuis 1815, le poème en prose des Natchez ( vie de René chez les sauvages), encore plus artificiel de style que les Martyrs, mais parfois puissant et pathétique; la courte et et harmonieuse nouvelle "mauresque" Aventures du dernier Abencénage; des études d'histoire et de politique ; une vigoureuse Vie de Rancé. Il rédigeait des Mémoires d'outre-tombe, qui parurent après sa mort. Les Mémoires sont une oeuvre admirable. On peut discuter assez souvent la véracité ou la fidélité de Chateaubriand, faire toutes réserves sur ses jugements, mais il n'y a pas de tableau d'une vie qui soit plus vigoureux, plus coloré et plus vivant. Le récit y a, quand il convient, les harmonies et les frémissements d'Atala ou de René; et, quand il le faut, l'ironie, la vigueur, le pittoresque de la comédie, de la satire, du drame

L'influence de Chateaubriand a été immense. Il domine toute la littérature jusqu'en 1830 ; et on le retrouve partout jusqu'à la fin du XIXe siècle. En un sens il n'a inventé ni le roman exotique, ni le genre sombre, ni le mal du siècle, ni la description pittoresque, ni les démonstrations "sentimentales" de la religion, ni le poème en prose, ni les mémoires-confidences. Il continue J-J Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre, Goethe, etc. Sa vie, toujours fière et glorieuse, sinon exemplaire, a été capricieuse et maussade. Mais il a eu, dans les meilleures de ses oeuvres, le don suprême : le charme. Il a été "le magicien" et "l'enchanteur". Il a su donner du monde et des émotions ces expressions harmoniques et palpitantes qui les imposent à la mémoire des hommes. C'est pour cela qu'il a dirigé le romantisme naissant dans quelques-unes de ses aspirations ; il n'a créé ni l'inquiétude romantique ni le mal du siècle ; il n'a pas été le premier à célébrer la splendeur et l'ivresse de la passion même malheureuse ou bien coupable. Mais c'est lui qui a fait vivre les types et les fictions sur lesquels les romantiques allaient se pencher pour se reconnaître comme dans un miroir: Chactas, Atala, René, Velléda, Endore même, malgré son martyre, Chateaubriand lui-même, le Chateaubriand de l'Itinéraire, puis des Mémoires. Quand le romantisme eut passé de mode, Chateaubriand garda, même pour un Flaubert, même pour nous, un double prestige : il a donné de certaines inquiétudes humaines des images ai pathétiques, qu'elles sont éternelles; il a mis dans la peinture des beautés du monde et de certains mouvements des âmes tant de passion qu'il en reste le plus grand peintre, ou du moins le plus séduisant.

CHATENOY, ?

CHAVEAU (Jean-baptiste), ?

CHENARD  (Simon), Fait l'objet d'une page spéciale

CITROËN ( André), Ingénieur et industriel français (Paris 1878 - 1935). Fondateur d'une importante usine de construction automobile, il introduisit en France la fabrication en grande série (1919).

CLAS (Ferdinand), Fait l'objet d'une page spéciale

CLAUDE  (Victor) ?

CLEMENCEAU (Georges-Benjamin), homme politique français, né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) en 1841, mort à Paris en 1929. Jeune médecin, il entra dans la vie politique comme maire de Montmartre (1870) et fut élu député de Paris de 1876 à 1885. Il siégea à l'extrême-gauche et conquit rapidement une grande influence. Il renversa les cabinets Gambetta (1882), Ferry (1585), Brisson (1886) et obligea même le président de la République Grévy à démissionner (1887) à l'occasion de l'affaire des décorations. Député du Var de 1885 à 1893, il combattit le "boulangismes". Journaliste et directeur de la Justice, puis de l'Aurore, il prit la défense de Dreyfus, contribua à la révision de son procès, et réalisa le "Bloc des gauches".

Sénateur du Var en 1902, il lutta contre Waldeck-Rousseau, mena campagne en faveur de la séparation des Églises et de l'État, devint ministre de l'intérieur dans le cabinet Sarrien (1906), et président du Conseil la même année. A l'intérieur, il eut à faire face à de graves difficultés (grèves de Courrières [1906] et de Draveil [1906], agitation des départements du Midi causée par la crise viticole), qui l'empêchèrent de réaliser la réforme administrative. A l'extérieur, il eut à s'opposer aux empiétements de l'Allemagne au Maroc, et l'entrevue de Marienbad, qu'il eut avec Édouard VII, resserra l'Entente cordiale. Démissionnaire un juillet 1909, il fit une vive opposition à la convention franco-allemande de 1911 et à l'élection de R. Poincaré à la présidence de la République. Pendant la Grande Guerre, il présidait la Commission sénatoriale de l'année, lorsque, le 16 novembre 1917, il fut appelé pour la seconde fois à la présidence du Conseil. Une nouvelle période de sa carrière s'ouvrait, qui fut la plus féconde et la plus glorieuse. Il arrivait au pouvoir au moment où un certain fléchissement - diplomatique, militaire et moral - semblait compromettre le sort de nos armes. Résolu à poursuivre la lutte quand même jusqu'à la victoire (C'est ce qu'il exprima dans sa formule fameuse "Je fais la guerre"), il n'hésita pas à combattre, à l'intérieur, tous les tenants du défaitisme, et il prit l'initiative des poursuites contre Malvy et Caillaux. Il se rendit souvent sur le front des troupes. Sa popularité, déjà grande, fut sans égale au lendemain du 11 novembre 1918.

A l'ère des périls qu'il avait si précieusement contribué à conjurer, succédait l'ère des difficultés. Au cours de la Conférence de la paix, il se heurta à l'opposition de Lloyd George et de Wilson; il ne réussit pas à obtenir de nos alliés tout ce qui aurait dû compenser les sacrifices de la France et sauvegarder ses intérêts, Il ne put, notamment, faire triompher nos revendications concernant la rive gauche du Rhin. Le 28 juin 1919, à peine rétabli des suites d'un attentat, il présidait à la signature du Traité de Versailles.

Sa candidature à la présidence de la République ayant échoué (janvier 1920), il rentra dans la vie privée. Après un grand voyage aux Indes, il fit un Amérique une tournée de conférences (1922). En 1926, il écrivit une Lettre au président Coolidge, en faveur de l'annulation de notre dette de guerre envers les États-Unis.

Brave, énergique, passionné, renommé pour son talent, et redouté pour son esprit, le "tigre" (ce surnom fameux rappelle à la fois son masque et sa griffe), qui s'était révélé comme une des personnalités les plus vigoureuses et les plus attachantes par la spontanéité d'une nature toute française, et aussi par certains côtés, comme une des plus déconcertantes, se montra, durant les hostilités, très grand par sa volonté indomptable, sa confiance absolue dans les destins de la Patrie. C'est à bon droit que la loi du 17 novembre 1918 déclara solennellement qu'il avait "bien mérité de la Patrie".

Cet orateur incisif est aussi un polémiste mordant, et un grand lettré. Parmi ses nombreux ouvrages, on peut citer la Mêlée sociale (1895), le Grand Pan (1896j, les Plus forts (1898), le Voile du Bonheur (1901), Démosthène (1925), Au soir de la pensée (1926), et Glande Monet, les Nymphéas (1928). Il fut élu à l'Académie française en 1918; mais il n'y vint jamais prendre séance.

CLERY  ?

COCHOIS 

COIGNET  (Capitaine Jean-Roch), Fait l'objet d'une page spéciale

COLBERT, Là encore pas de prénom ! Trois Colbert peuvent prétendre à une rue dans Auxerre : Jean-Baptiste, le ministre de Louis XIV et marquis de Seignelay, André et Nicolas qui furent tous deux évêque d'Auxerre. Gageons, vue l'emplacement de la rue, qu'il s'agisse du premier.

COLEMINE (la) ?

COLETTE (Sidonie-Gabrielle), femme de lettres française, née à Saint-Sauveur-en-Puisaye en 1873, morte à Paris en 1954. Mariée en 1893 à Willy (Henri Gauthier-Villars), elle débuta en écrivant en collaboration avec lui la série devenue vite fameuse de Claudine à l'école (1900), Claudine à Paris (1901), Claudine en ménage (1902), Claudine s'en va (1903), dont les premières éditions portèrent la seule signature de Willy. Séparée de lui, elle publia successivement : Sept Dialogues de bêtes (1904) ; la Retraite sentimentale (1907) ; les Vrilles de la vigne (1908); l'Ingénue libertine (1909) la Vagabonde (1910) ; l'Envers du music-hall (1913) ; l'Entrave (1913) ; les Heures longues, Notes du temps de Guerre (1917) ; Dans la foule, Notes des dernières années de la Guerre (1918) ; Mitsou, ou Comment l'esprit vient aux filles (1919) Chéri (1920) ; la maison de Claudine (1922) la Fin de Chéri (1926); la Naissance du jour (1928) ; Sido (1930) ; la Seconde (1931) ; le Blé en herbe (1932) ; Duo (1939); le Fanal bleu (1949) ; Chats et En pays connu (1950). De trois de ses romans, elle a, en collaboration avec Léopold Marchand, tiré des pièces : la Vagabonde, Chéri et la Seconde. Colette excelle à exprimer tout ce qui est la nature, l'instinct, la sensation, l'âme simple des bêtes, l'âme subtile et voluptueuse de la femme. C'est un bel écrivain : son style sobre, et pourtant riche en images, est d'une souplesse et d'une justesse extrême. membre de l'académie Goncourt en 1945

COLLERYE  Roger de Fait l'objet d'une page spéciale

COLLINET, Nom d'une très ancienne famille d'Auxerre qui vivait dans le quartier de la rue du pont. Un de ces membres, Edme Collinet,  défrayât la chronique judiciaire de la ville en 1587

COLOMB  (Christophe), Navigateur génois, découvreur de l'Amérique (Gênes 1450 - Valladolid 1506). Fils d'un marchand tisserand, il voyagea pour le compte de négociants et se fixa au Portugal en 1476. il ne put obtenir l'appui du roi du Portugal pour son projet de navigation vers le Japon et la chine par l'ouest. il proposa ensuite ses services aux souverains d'Espagne et obtint d'Isabelle trois caravelles. Ayant quitté Palos de Moguer le 3 août 1492, Colomb aperçu la terre le 12 octobre suivant : probablement San-Salvador ou Samana-Cay aux Bahamas; il aborda ensuite à Cuba et Haïti qu'il appela Hispaniola; puis il revint en Espagne (mars 1493). Dans du second voyage (septembre 1493 - Juin 1496), il reconnu la Dominique, la Guadeloupe, et il poursuivi l'exploration de Cuba. Dans un troisième voyage (1498), après avoir découvert la Trinité, il atteignit la côte de l'Amérique méridionale à l'est de l'Orénoque. Mais il ne put maîtriser une rébellion des premiers colons d'Hispaniola. Dans un quatrième voyage (1502 - 1504), il explora la côte de l'Amérique centrale, du Honduras au golfe de Darién.

CONDORCET (Marie - Jean - Antoine - Nicolas CARITA, marquis DE), philosophe, mathématicien et homme politique français, né à Ribemont (Aisne) en 1743, mort à Bourg-la-Reine en 1794. A seize ans, il soutint avec succès une thèse de mathématiques, en présence de d'Alembert, Clairaut et le géomètre Fontaine, qui l'engagèrent à faire des sciences sa carrière. Ayant écrit des mémoires scientifiques très remarqués, Condorcet fut élu membre de l'Académie des sciences (1769), dont il devint secrétaire perpétuel en 1773. Il publia les Éloges des académiciens morts avant 1699, et il continua par ceux de d'Alembert. Buffon, Euler, Franklin, etc. En 1774, Turgot le nomma inspecteur général des monnaies : il fit paraître à cette époque différents écrits relatifs à l'économie politique. En 1782, il entra à l'Académie française. Élu député de Paris à l'Assemblée législative (1791), il en fut le secrétaire. Elle le choisit pour président en 1792. En 1793, au moment du procès do roi, la Convention était occupée à préparer un projet de constitution qui était précédé d'une introduction de Condorcet, conçue d'après les idées de la "gironde". Ce fut sa perte. La "montagne" le fit décréter d'accusation comme les "girondins". Condorcet put se dérober pendant huit mois aux recherches, mais découvert et arrêté à Clamart, il s'empoisonna dans sa prison à Bourg-la-Reine. Pendant sa réclusion forcée, Condorcet écrivit son ouvrage le plus important : Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1794).

 

CORNEILLE (Pierre), né à Rouen en 1606, mort à Paris en 1684. Élève des jésuites de sa ville natale il étudia le droit et fut reçu avocat. Puis il vint à Paris où il fit jouer des comédies Mélite (1629), Clitandre, la Veuve, la Galerie du Palais, la Suivante, la Place Royale, oeuvres d'une formule toute nouvelle, qui allie une sentimentalité tempérée à un comique discret et de bon ton. Distingué par Richelieu il devint l'un des "cinq auteurs", chargés de mettre sur pied les pièces imaginées par le cardinal. Puis il se retira, sans d'ailleurs se brouiller avec la ministre. Il fait jouer une tragédie: Médée (1635), une comédie romanesque: l'Illusion comique (1636), et la même année la tragi-comédie du Cid, imitée d'une pièce espagnole de Guilhem de Castro. Le succès en fut éclatant. Corneille le fit valoir avec quelque hauteur et souleva aussi violemment l'animosité des auteurs à la mode. Ce fut la guerre de pamphlets appelée la « querelle du Cid". Elle eut pour résultat de décourager Corneille. Puis il se décida à prouver qu'il était capable d'écrire des pièces conformes aux règles qu'on l'avait accusé de violer. Il fit jouer successivement Horace et Cinna (1640), Polyeucte (date incertaine, entre 1640 et 1643), la Mort de Pompée (1ê43), la comédie du Menteur (1643), Rodogune (1644 ou 1645). Héraclius (1647), un drame lyrique : Andromède, deux sortes de tragi-comédies ou comédies héroïques : Don Sanche d'Aragon (1650) et Nicomède (1651), puis la tragédie de Pertharite (1652), qui échoua. Découragé, fatigué peut-être, Corneille cessa d'écrire pour le théâtre et composa une traduction en vers de l'Imitation de Jésus-Christ (1656). Il revint au théâtre en 1659 avec la tragédie d'OEdipe qui eut un vif succès. Il fit encore jouer un certain nombre de tragédies : Sertorius, Agésilas, Attila, etc., Suréna (sa dernière pièce, 1674), mais dont le succès fut discuté et qui sont, à part Sertorius, ou médiocres ou détestables. Il était tombé non pas, comme le dit la légende, dans la misère, mais dans la gêne; il vieillit attristé par des deuils et par les succès d'auteurs plus jeunes, et mourut à soixante-dix-huit ans.

C'est vraiment Corneille qui a créé la tragédie, et même le théâtre classique. Au XVIe siècle et au début du XVIIe la tragédie n'est qu'un spectacle pathétique et moral. Elle nous expose une grande catastrophe de l'histoire ou de la légende et en déplore, en tirades et couplets lyriques, les angoisses et les horreurs. Pas d'action à proprement parler, pas de problème psychologique et dramatique. C'est Alexandre Hardy qui crée l'action dramatique en mettant un héros en présence d'un problème tragique qui suscite l'intérêt du spectateur, et en faisant de la pièce l'exposé des résolutions et péripéties qui mènent à la catastrophe. En même temps, les auteurs et les théoriciens conçoivent que les pièces doivent obéir à des règles. La règle des trois unités, née en Italie et même en Angleterre, est peu à peu appliquée en France, et complètement dès la Sophonisbe de Mairet (1634). Corneille n'a donc pas tout inventé. Mais il a fait de ce qui n'était qu'ébauches confuses une forme claire et harmonieuse. Tragédies, tragi-comédies étaient avant lui beaucoup plus des divertissements et des spectacles que des représentations de la vie et des études de caractère. L'intrigue romanesque se perdait sans casse dans l'absurde et l'invraisemblable : les enlèvements, reconnaissances, quiproquos, magiciens et magiciennes, sortilèges et talismans de toutes sortes en étaient les principaux ressorts. On retrouva ce théâtre romanesque dans les premières pièces de Corneille, par exemple dans Médée où Médée use de tous ses pouvoirs de magicienne, dans l'Illusion comique où un magicien tient le premier rôle, et même dans le Cid où il resta du romanesque (deux duels, un procès capital, une bataille nocturne, etc.).

De ces imbroglios romanesques Corneille a tiré la tragédie classique parce qu'il a fait de ces pièces non plus le spectacle d'événements curieux et pathétiques, conduits par un hasard comique ou tragique, mais le spectacle des âmes en présence des événements. D'extérieur, la drame devient intérieur. Il ne s'agit plus de savoir si Rodrigue tuera le comte ou sera tué par lui, si Chimène obtiendra la punition de Rodrigue ou l'épousera, mais si Rodrigue se décidera à provoquer dans un duel à mort le père de celle qu'il aime, si Chimène aura la courage de demander la mort de celui qu'alle n'a pas cessé d'aimer. Ainsi fut créé, pour tout l'avenir de la littérature française, le théâtre d'analyse psychologique, opposé au théâtre d'événements ou d'intrigue.

Ce n'est pas que Corneille fût indifférant, comme Molière, aux événements de ses pièces Il avait gardé pro fondément, un certain goût romanesque, il lui fallait de belles aventures ; il ne lui déplaisait pas qu'elles fussent compliquées et au besoin inextricables. Si les grandes pièces classiques, d'Horace à la mort de Pompée sont assez simples, les autres s'embarrassent dans des intrigues souvent fort obscures. Corneille lui-même avouait, non d'ailleurs sans fierté, qu'il fallait s'y prendre à plusieurs fois pour comprendre Héraclius. On a dit, avec raison, qu'il ne pouvait pas construire ses pièces aussi simplement que celles de Racine. Ses héros sont capables, à peu près sans défaillances, d'agir selon leur volonté. Si un obstacle se présente, ils le surmontent, rapidement. Il faut donc en imaginer un second, un troisième, etc. Mais ce romanesque était, jusque vers 1660, dans le goût du temps, comme dans celui de Corneille; et quelques-unes des pièces de l'auteur les moins naturelles (comme oedipe) ont eu un brillant succès. C'est ce romanesque qui a gêné Corneille dans l'application de l'unité de lieu et de temps. Il a écrit trois Discours et d'abondants Examens de ses pièces pour montrer qu'il était fort avancé dans la science des règles, et que ses pièces les appliquaient. Mais ses discussions manquant de clarté, et il est très certain que les règles l'ont gêné.

Ces pièces complexes sont conformas d'ailleurs à une sorte d'idéal romanesque qui est celui du temps, des romans "héroïques" de La Calprenède ou Mlle de Scudéry et des théories de Descartes sur les passions. Les héros sont des "généreux" chez qui la volonté est toujours capable de commander aux passions. Ce n'est pas le devoir qui l'emporte sur la tentation (les héros sont aussi bien César, Attila, Suréna), mais l'énergie sur la faiblesse. Image de la société française entre 1639 et 1660, mais, en même temps, par le génie de Corneille, image éternelle d'un idéal noblement humain. L'âme de ses plus grands héros n'est pas celle d'hommes impassibles; ils souffrent, ils sont partagés vraiment entre leur désir d'énergie et l'image de ce qu'ils sacrifient: il y a lutte et déchirement. Mais ils enseignent qu'une âme est grande lorsqu'elle est capable, quoi qu'il advienne, de préférer un idéal désintéressé à ses penchants égoïstes et même à la vie.

Membre de l'académie française

 

COROT (Jean-Baptiste-Camille), peintre français, né et mort à Paris (1796-1875). Il fut d'abord destiné au commerce, puis 

obtint d'étudier sous Michallon et Victor Bertin. Il est resté quelque chose de cette éducation classique : si justement épris qu'il fût de la nature, Corot a rarement résisté au besoin de peupler ses paysages de figures mythologiques. Il se rendit en Italie en 1825, et y fit un séjour de trois ans. Il y retourna en 1834, et visita Rome en 1843, mais la plus grande partie de sa vie s'écoula dans la forêt de Fontainebleau ou les bois de Ville-d'Avray. Poète à un degré supérieur, il se distingue par la sérénité de ses ciels de printemps, le charme pénétrant de l'eau, de l'air, des lumières voilées, des brouillards d'argent, des forêts, l'idéalisation de la nature vraie et des paysages. c'est un maître de la technique; ses valeurs sont d'une grande justesse, et tous les objets paraissent être à leur distance réelle.
Citons, parmi ses toiles principales Diane et ses nymphes (au musée de Bordeaux); une Vue de La Rochelle; le Baptême de Jésus-Christ (à Saint-Nicolas-du-Chardonnet); le Petit Berger (au musée de Metz); un Saint Jérôme (à l'église de Ville-d'Avray); et au Louvres : le Beffroi de Douai, la Vue du Colisée à Rome, le Chemin de Sèvres, la Dame à la perle. Corot, en effet, a été non seulement un admirable paysagiste, mais aussi un peintre de figure plein de fermeté, dont les oeuvres ont tout le poids désirable et font parfois songer à celles de Vermeer de Delft.

COTTEAU  (Gustave, Honoré), naturaliste français, né et mort à Auxerre (1818 - 1894). Avocat puis magistrat, il se consacra à l'étude de la zoologie, particulièrement à celle des échinodermes. Parmi ses travaux, il faut citer notamment : Description des échinides fossiles de la France (1875 - 1880) ; Echinides fossile de l'Algérie, en collaboration avec Péron et Gauthier (1877-1882); Echinides jurassiques de la Lorraine (1886), etc

 

COURBET (Gustave), peintre français, né à Ornans (Doubs) en 1819, mort près de Vevey (Suisse) en 1877. Il se rendit à Paris vers 1839, parut dans l'atelier de Steuben et de Hesse, puis se forma à peu près tout seul, en étudiant les coloristes espagnols, flamands et français. Après avoir débuté par une Odalisque et des sujets littéraires, il se fit réaliste à la manière des Espagnols dans son propre portrait, l'Homme à la pipe (1844).

C'est en 1849 que commence pour Courbet la vraie réputation, avec des oeuvres comme l'Après-dîner à Ormans, et la Vallée de la Loue. Le Salon de 1850-1851 le vit triompher avec l'Enterrement à Ornans, les Casseurs de pierres, les Paysans de Flagey. Les Demoiselles de village (1852), puis les Lutteurs, les Baigneuses et la Fileuse (1853) accentuaient définitivement la manière de Courbet. Quand Courbet vit le succès de sa peinture, il voulut ajouter à la gloire de l'artiste celle du théoricien. Il professa l'art démocratique et social. Adversaire résolu de la peinture d'histoire, ce fut Courbet qui le premier employa l'expression d'art vivant : "Je veux être un peintre, mais un homme, être a même de traduire les mœurs, les idées, l'aspect de mon époque, selon mon appréciation, en un mot faire de l'art vivant." Ces tendances se marquent dans sa grande composition l'Atelier du peintre (1855), aujourd'hui au Louvre. Courbet prononça aussi des discours, écrivit des dissertations. C'est ainsi que se passa, pour Courbet, la période de l'Empire, parmi des succès que la Femme à la perruche, les Demoiselles de la Seine, et le Retour de la conférence saupoudrèrent légèrement de scandale.

La fermeté de la touche de Courbet s'étend aux animaux (Combat de cerfs, Remise de chevreuils) et au paysage : nul n'a su rendre plus vigoureusement les paysages du Franche-Comté.

Son refus retentissant de la croix d'honneur, offerte par Napoléon III, lui avait valut une popularité qui se traduisit, sous la Commune, par une élection dans le VIe arrondissement. C'est comme délégué à la mairie du VIe qu'il fut rendu responsable du renversement (elle n'a pas été déboulonnée, comme le demandait Courbet, mais renversée) de la colonne Vendôme. Traduit devant un conseil de guerre en juin 1871, Courbet, quoique défendu par Lachaud, fut condamné à rembourser les frais de réédification de la Colonne, montant à plus de 300.000 francs. Réduit, par ce fait, à travailler pour le compte de l'État jusqu'à la fin de ses jours, Courbet passa en Suisse, en 1873, à La Tour-de-Poils, où il mourut. Il a tait aussi un peu de sculpture. Un buste de la République, dû à son ciseau, décore une fontaine de Vevey

 

COURTENAY (Maison De) Illustre famille féodale, ainsi nommée du lieu de Courtenay. Aton, fils d'un seigneur de Château-Renard, est le premier connu des Courtenay. Le deuxième fils de Jocelin, Jocelin 1er, s'illustra en Terre-sainte et devint sire de Turbessel et comte d'Edesse; il fut le père de Jocelin III. Milès, fils aîné de Jocelin, lui succéda comme sire de Courtenay et fut père de Renaud qui eut qu'une fille, Élisabeth, épouse de Pierre 1er de France, septième fils du roi Louis VI, Pierre II, fils aîné de Pierre 1er et d'Élisabeth, épousa en première noce l'héritière des comté d'Auxerre, Nevers et Tonnerre, et en seconde noces Yolande de Flandre et Hainaut, sœur des empereurs latins d'orient Beaudouin 1er (Beaudouin IX de Flandre) et Henri. Couronné empereur d'orient en 1217, Pierre II disparut la même année et eut pour successeurs ses fils Robert 1er (1221-1228) et Beaudouin II (1240-1273) qui perdit Constantinople en 1261. Beaudouin II n'eut qu'un fils, Philippe 1er (1273-1285), dont la fille, Catherine 1ere, porta le titre impérial de son mari, Charles 1er de France, comte de Valois. Leur fille Catherine II de Valois, le transmit à son mari, Philippe 1er d'Anjou-Sicile, prince de Tarente (Philippe II devint empereur).

Divers fils de Pierre 1er et d'Élisabeth de Courtenay furent la tige des sires de Champignelles, de Bléneau, de Chevillon, de Tanlay et de Yerre. Le titre de prince de Courtenay, concédé aux sires de Chevillon au XVIIe siècle, passa par mariage à la maison de Bauffremont, qui le possède encore au XXIe siècle.

Du dernier fils d'Aton de Courtenay descendent peut-être les Courtenay d'Angleterre, comtes de Devonshire.

COURTENAY  (Pierre de) Fait l'objet d'une page spéciale

COURTENAY  (Mahaut ou Mathilde de) Fait l'objet d'une page spéciale

COUSIN (Jean). On a longtemps confondu sous ce nom deux artistes différents, le père et le fils. Jean Cousin le père, né vers 1490, mourut à Paris en 1560. D'abord géomètre et peintre-verrier à Sens, il vint s'établir à Paris en 1540. Il fournit des patrons de vitraux à différentes églises de Sens et de Paris. Il était aussi peintre et sculpteur. Le Louvre possède de lui un célèbre Jugement dernier. L'attribution à lui faite par l'historien de Sens Taveau du Tombeau de l'amiral Chabot est très discutée. Il publia en 1560 un Traité de perspective. La renommée de Cousin fut immense, et Vasari notamment l'a cité. - Jean Cousin, dit le Jeune, né probablement à Sens, mort à Paris (vers 1522-1590), travailla surtout à Paris. Élève de son père, ses oeuvres sont parfois difficiles à distinguer des siennes. Il est l'auteur des dessins du Livre de fortune, mais pas complètement peut-être du fameux Livre de portraicture. il fut un peintre-verrier et un graveur remarquables. Sa célébrité toutefois ne peut se comparer à celle dont a joui Jean Cousin le père.

CROCHOT  Louis

 

CURIE (Pierre), physicien français, né et mort à Paris (1819-1906). Il fit ses études à la Sorbonne. Ses premiers travaux furent faits en collaboration avec son frère Paul; en 1880, ils découvrirent les phénomènes de la piézo-électricité. En 1882, Curie fut nommé chef des travaux de physique à l'École de physique et de chimie industrielle de la Ville de Paris. Il passa sa thèse de doctorat, en 1895, avec un mémoire sur les Propriétés magnétiques des corps à diverses températures. Il épousa la même année Marie Sklodowska qui, depuis cette époque, travailla à ses côtés et fut associée à toutes ses recherches. Après avoir passé son doctorat, il fut nommé professeur de physique générale à l'École de physique et de chimie. Professeur de physique générale à la Sorbonne (1904), membre de l'Académie des sciences (1901). Curie a publié des travaux de hante valeur parmi lesquels nous citerons son étude sur les longueurs d'ondes calorifiques (en collaboration avec Desains); ses différents travaux sur la piézo-électricité et sur le phénomène réciproque de dilatation électrique des cristaux (en collaboration avec son frère) ; ses recherches sur les propriétés magnétiques des corps à diverses températures; il découvrit avec sa femme le polonium puis, avec sa femme et G. Bémont, le radium; il se consacra entièrement, dans la suite, à l'étude de ces nouvelles sources d'énergie. On doit aussi à Curie un certain nombre d'instruments particuliers : électromètre, condensateur à anneau de garde, balance à lecture directe, etc., avec lesquels il a effectué les mesures dont il a eu besoin dans le cours de ses travaux. En 1904, la moitié du prix Nobel pour les sciences lui tut attribuée ainsi qu'à sa femme; en 1908, la médaille Davis leur avait été également attribuée par la Société royale de Londres. 

Sa femme, Marie Sklodowska, née à Varsovie en 1867, morte près de Sallanches en 1934, fit ses études à Varsovie, puis à Paris à la Sorbonne. Elle passa sa thèse de doctorat en 1904. A la mort de Curie, la chaire créée pour lui à la Sorbonne ayant été maintenus par arrêté ministériel, Mme Curie su tut nommée titulaire avec le titre de "chargée de cours"; c'était la première fois qu'une femme occupait une chaire du haut enseignement. Elle a isolé, avec Debierne, le radium, qui jusque-là était obtenu à l'état de bromure. . Prix Nobel de physique en 1903 et prix Nobel de chimie en 1911.  

Retour au sommaire